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Peut-on réglementer le développement technique ?

Publié le 22/12/2005

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technique
Alors Prométhée, ne sachant qu'imaginer pour donner à l'homme le moyen de se conserver, vole à Héphaistos et à Athéna la connaissance des arts avec le feu ; car, sans le feu, la connaissance des arts était impossible et inutile ; et il en fait présent à l'homme. l'homme eut ainsi la science propre à conserver sa vie ; mais il n'avait pas la science politique ; celle-ci se trouvait chez Zeus, et Prométhée n'avait plus le temps de pénétrer dans l'acropole que Zeus habite et où veillent d'ailleurs des gardes redoutables. »Platon, « Protagoras ».La technique peut donc se retourner contre la nature après en être issue et constituer un danger pour elle, et ce en un sens qui n'est pas exclusivement matériel, mais qui est aussi spirituel. Dans son analyse de la technique, Heidegger, très au-delà de la bonne conscience écologique, met en lumière une certaine relation d' « arraisonnement » : à force de vouloir se rendre « maître et possesseur de la nature », comme le disait Descartes, l'homme met, selon la riche métaphore heideggerienne, la nature « à la raison » : Heidegger parle aussi d' « arraisonnement » , comme si la technique abordait la nature en pirate ; Qu'est-ce à dire ? Dans sa conférence titrée « La question de la technique », Heidegger part de la question suivante : « quelle est donc l'essence de la technique moderne pour que celle-(ci puisse s'aviser d'utiliser les sciences exactes de la nature ? » Pour répondre à cette question, il faut inverser le rapport traditionnel entre science et technique. En apparence, la technique suit les sciences exactes de la nature ; en réalité, la relation est presque inverse : c'est l'application technique qui renforce un certain aspect de ces sciences naturelles : «La physique moderne n'est pas une physique expérimentale parce qu'elle applique à la nature des appareils pour l'interroger, mais inversement : c'est parce que la physique -et déjà comme pure théorie- met la nature en demeure de se montrer comme un complexe calculable et prévisible de forces que ExPERIMENTATION : Montage technique visant à la production artificielle de phénomènes dans des conditions déterminées, en vue de contrôler la validité d'une hypothèse. l'expérimentation est commise à l'interroger», ajoute Heidegger. Et peut-être en effet peut-on aller jusqu'à dire que lorsque la science travaille, elle a déjà en vue les applications techniques, qui peut-être alors l'orientent dans ses travaux : c'est bien ce que veut dire Heidegger quand il dit que c'est pour appliquer son « questionnement », sa mise à la question, que la physique est expérimentale.
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« technique; les catastrophes à grande échelle, les modifications climatiques et la diminution de la bio-déversitéremettent en question le bien-fondé d'un progrès laissé à lui-même.

On dit alors que les hommes "jouent auxapprentis sorciers". • La technique, parce qu'elle fait passer la science aux actes, pose le problème de la finalité — voire de la moralitéde la science : l'arme nucléaire, par exemple, est-elle seulement la perversion d'un pur et innocent désir deconnaître ? ou bien, la science est-elle responsable, dès son principe, des terrifiantes applications qu'on en peutfaire ?• Les dangers que font aujourd'hui courir à l'humanité les progrès techniques (cf.

également les manipulationsgénétiques) mettent-ils en cause l'usage qu'on fait de la science ou la science elle-même ? « L'esprit humain,déclarait Auguste Comte, doit procéder aux recherches théoriques en faisant complètement abstraction de touteconsidération pratique » (Comte, Cours de philosophie positive, 1830/1842).

Mais est-il possible, et si oui, est-illégitime de procéder de la sorte ? Quelle que soit votre réponse, la question est incontournable dans tout devoirtournant autour de la valeur de la science. Avec le séquençage du génome humain (la lecture des informations contenues dans le noyau d'une cellule et quivous déterminent physiologiquement), la génétique aborde un nouveau continent.

Les possibilités techniques de labiologie moléculaire sont vertigineuses: déjà avec la procréation assistée, on peut congeler le sperme dans l'azoteliquide et inséminer une femme avec les spermatozoïdes de son grand-père, une fille peut porter pour sa mère unoeuf fabriqué in vitro par un géniteur décédé- son père par exemple.

Aujourd'hui avec le clonage, on pourraittechniquement mélanger de l'animal avec de l'humain.

Une souris peut déjà porter un organe humain.

Alors pourquoine pas imaginer un être associant l'intelligence de l'homme et la robustesse de l'animal: un homme-singe ou unsinge-homme.

Quel serait le statut d'un tel être un animal humain ou un humain animal ? une bête qu'on devraittraiter comme telle ou un humain avec des droits, une liberté, une dignité ? Faut-il se refuser à réglementer l'usagedes techniques du clonage ? Laisser certains jouer les apprentis-sorciers ? Les Prométhée modernes sont dans leslaboratoires.

La réflexion morale n'y a-t-elle pas le droit de citer ? La possibilité technique doit-elle à elle seuledonner la mesure du faisable ou de l'infaisable ? Les pouvoirs de la technique ne doivent-ils pas être limités pard'autres critères ? La morale et ses valeurs par exemple ?La réglementation apparaît d'autant plus souhaitable que le développement technique produit non seulement desconséquences matérielles, mais aussi une déstabilisation profonde de nos repères traditionnels, par exemple lecaractère sacré de la vie humaine, la compréhension claire des frontières entre la vie et la mort.

Ne faut-il pasenfermer le développement technique dans des normes avant qu'il ne détruise toutes les normes ou devienne laseule règle ?Pourquoi légiférer plutôt que d'en appeler à la conscience de chacun ? Parce que les enjeux financiers sont tropimportants pour que l'on puisse compter sur une auto-discipline, une auto-réglementation généralisée. Deuxième partie. Face aux problèmes posés par le progrès technique, les réalistes mettent en valeur le caractère inapproprié etsouvent vain d'une réglementation.On peut d'abord faire valoir que la volonté de réglementation a tendance à se focaliser sur quelques conséquencesnégatives d'un processus globalement utile.

L'argument utilitariste consiste à dire que le caractère souhaitable ounon d'une action ou d'un fait se mesure à sa contribution à une utilité globale: ainsi une pollution peut êtrecompensée par la production de produits pharmaceutiques utiles.

De même le développement technique contiendraitplus de promesses que de menaces et serait la seule voie possible pour corriger ses propres défauts.De plus on peut montrer que l'idée de réglementation est contraire à l'esprit de développement technique.

Lalégislation risque de tuer toute innovation et sans liberté toute inventivité humaine ne saurait plus possible.

Légiférerreviendrait donc à porter atteinte contre l'intelligence humaine même.Enfin, on peut mettre en valeur le caractère flexible, plastique de la technique: si l'on interdit le développement àcause de certaines applications potentielles, on risque de supprimer une occasion d'application du même procédé àdes fins souhaitables.

Prenez pour exemple la thérapigénie issue directement du séquençage du génome humain. Troisième partie. Entre le souhait d'arrêter toute innovation et l'optimisme qui veut croire à une technique raisonnable et autorégulée,les responsables politiques doivent proposer une troisième voie.

Quel type de réglementation du développementtechnique pourra-t-il être considéré comme légitime ? Les responsables politiques ont le devoir éthique de préserver la santé publique: d'où l'application du "principe deprécaution".

Il ne s'agit pas de réglementer le développement technique lui-même mais d'en encadrer l'usage decommercialisation, d'industrialisation ou de pratique à grande échelle.

(faites une recherche sur internet) Selon Hans Jonas dans le Principe de responsabilité, la technique a transformé en profondeur l'essence de l'agir humain.

La technique a considérablement augmentée la portée de l'agir humain.

La portée causale déborde tout ceque l'on a connu autrefois.

La promesse technique s'est transformée en menace, ce que l'homme pourra faire àl'avenir n'a pas d'équivalence par le passé.

Elle a fait apparaître de nouveaux devoirs.

L'éthique antique estinopérante à l'heure de la technique.

Aujourd'hui, les conséquences de certains actes ne seront visibles que dansquelques centaines d'années.

L'exemple de la pollution, de la surexploitation des ressources forestières, des pêches. »

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