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Peut-on renoncer à sa liberté ?

Publié le 22/12/2005

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Mais que dire par là, sinon que l'homme a une plus grande dignité que la pierre ou la table ? Car nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur » La liberté est donc, pour Sartre, un absolu qui ne se choisit pas. L'homme ne choisit pas d'être libre, il l'est, il ne peut que l'être. Il l'est tout entier et toujours. Il ne saurait être tantôt libre, tantôt esclave. Ce que Sartre exprime sous cette formule : « L'homme est condamné à être libre. » Si l'homme est celui qui se fait, ce projet réalise pas dans l'intimité douillette d'un ego refermé sur lui-même, mais ne peut se réaliser que dans son rapport au monde et à autrui. L'homme est « en situation ». C'est-à-dire qu'il est « conditionné par sa classe », « son salaire », « la nature de son travail », conditionné jusqu'à ses sentiments et ses pensées. Mais si l'homme ne peut pas choisir sa classe sociale, il peut se choisir lui-même dans sa « manière d'être ».

« dicté par la raison.

Il n'est que la condition de coexistence des forces individuelles.

C'est un produit de l'art humain –non pas une institution naturelle ou divine.

L'homme n'est pas sociable, c'est l'intérêt qui le pousse à s'associer. 2.

Le Léviathan A.

Absolutisme... Le contrat fait accéder la multitude inorganisée à l'état de république ; c'est l'unité de tous en une seule personneartificielle qui les représente" : le « Léviathan » (cf.

la Bible, Job, 41).

Chacun doit se reconnaître auteur de tout ceque celui-ci fait, concernant la paix et la sécurité commune.

Le droit du souverain est illimité, incontestable.

La sécurité étant le bien suprême, l'État, qui n'existe que pourl'assurer, a un droit absolu.

L'absolutisme apparaît ainsi comme la conséquence de l'individualisme.

Obéissance est due au Léviathan, qui n'est lié par aucun contrat, mais a été créé pour les garantir tous entre lesindividus.

Toute opposition à sa volonté menace l'ordre civil.

Limiter son pouvoir, c'est risquer sa déstabilisation et larechute dans la guerre civile. B.

...

ou libéralisme ? On peut parler ici d'absolutisme dans la mesure où, passé le premier contrat, l'État est omnipotent et dicte la loiaux individus, devenus des sujets.

Mais l'État ne doit pas oublier son devoir et sa fin : la paix civile.

On ne saurait lui désobéir légalement mais la rébellion peut être, de fait, une sanction.

Ce n'est pas un droit derévolte, mais la possible autodestruction du corps politique, si son fondement ultime est violé.

Le souverain ne peuty être indifférent.

Bien plus, les individus peuvent à tout moment reprendre leur droit naturel.

L'État doit alors les écraser.

Mais il nedoit pas oublier que la force d'un souverain dépend aussi du bonheur des sujets, qui sont libres « dans les silencesde la loi ».

Au fond, l'État ne doit être que l'instrument de la société libre. Céder sa liberté pour assurer sa vie. Comment l'humanité ne serait-elle pas menacée jusque dans son existence par le choc violent des libertés naturelles? Hobbes imagine que la raison ou la crainte de la mort donnent aux hommes l'idée d'un état de paix.

L'idée restetoutefois sans effets tant qu'ils n'ont pas cédé volontairement la totalité de leurs droits et liberté naturels à unepuissance supérieure.

C'est ce qu'ils font finalement, par calcul.

Tel est l'État légitime, puissance sans limites,constituée par l'abandon, librement consenti, de toute la liberté naturelle de chacun à un Souverain absolu, dontl'unique devoir, mais essentiel, est de rendre impossible le chaos de l'état de nature, donc d'assurer paix civile etsécurité.

Hobbes nomme « Léviathan » cet État légitime, parce que la Bible donne le même nom à un monstre d'uneprodigieuse puissance. Hobbes: Le Léviathan, l'État est le garant de la sécurité de tous En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant de la même liberté absolue,tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît.

La constitution d'une société civile et d'un État oblige à unenécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.

Chacun perd de saliberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.

Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un droitillimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien posséder durablement.L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité.

Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à lamenace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué.

Dans une société civile, seul le pouvoirde l'État s'arroge ce droit.

Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns et des autres, degarantir la sécurité de leurs corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail, de fairerégner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que despotique.

Pour sortir les hommes de l'empiredes passions, de la guerre, de la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de la férocité, l'État estune puissance absolue, instituée en vue de la paix et de la sécurité.

"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens."Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges absolus de tous les moyens nécessaires pourprotéger ou garantir cette fin.

"Une doctrine incompatible avec la paix ne peut pas davantage être vraie, que la paixet la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule manière d'ériger un État est que tous confientleur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).

Toutes les volontés doivent être réduites àune seule volonté.

L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais une unité réelle de tous en une seule etmême personne. Des libertés sans risque. Pour jouer son rôle, le Souverain de l'État ainsi constitué (un monarque est, selon Hobbes, préférable) utilisecertains moyens.

D'abord la force, le glaive, ce qu'on appellerait aujourd'hui le monopole de la violence légitime(police, armée).

Ensuite, des lois.

Celles-ci tiennent toute leur légitimité du Souverain, lui seul est autorisé à définirle juste et l'injuste.

Ces lois ne visent que le maintien de la sécurité, ce pour quoi l'État existe.

Leur silencedétermine les libertés des citoyens : ils peuvent faire tout ce qu'elle n'interdit pas et elle n'interdit que ce quipourrait ruiner la paix.

Ayant librement renoncé à leur liberté naturelle, les hommes ne sont plus libres de revendiquerd'autres libertés ; mais ils ont la liberté de faire ce à quoi la loi ne s'oppose pas, ce qu'il n'est pas nécessaire. »

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