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Peut-on soumettre la réalité humaine au calcul ?

Publié le 18/01/2004

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si les navettes tissaient d'elles-mêmes [...] alors ni les chefs d'artisans n'auraient besoin d'ouvriers, ni les maîtres d'esclaves. » (« Politique », I, 4).Mais cette ruine, cette dégradation du corps, qui ne développe plus ue habileté ou un talent mais itère & réitère un même geste qui n'a plus de sens pour celui qui l'exécute, est corrélative d'un abrutissement spirituel. Le « pire » réside dans la séparation de la conception et de l'exécution qui fait que le travail n'est plus conçu mais subi, ne développe plus intelligence ou créativité, mais cantonne l'homme à la contemplation d'une action imposée étrangère, absurde. « Travail forcé, il n'est plus la satisfaction d'un besoin, mais un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail. »Ainsi on conçoit que « ce qui est humain devienne animal. »Mais, ajoute Marx : « on fuit le travail comme la peste. » « C'est pourquoi l'ouvrier n'a le sentiment d'être soi qu'en dehors du travail ». Le travail étant devenu animal, machinal, torturant, l'homme s'y voyant dépossédé de sa propre activité, ne peut plus se sentir lui-même qu'en dehors du travail.

« dans l'instant présent, un, continu.

En effet, quelle naissance lui attribuer ? Comment et par quel moyen justifier sondéveloppement ? Je ne te laisserai ni dire ni penser que l'Être n'est pas.

Car, s'il venait de rien, quelle nécessité eûtprovoqué son apparition ou plus tard ou plus tôt ? En effet, l'Être n'a ni naissance, ni commencement.

Ainsi donc ilest nécessaire qu'il soit absolument ou ne soit pas du tout.

Nulle puissance ne persuadera de laisser dire que duNon-Être pourrait naître quelque chose à côté de lui.

Ainsi Diké (la Justice) ne relâche-t-elle pas ses chaînes et nepermet ni la naissance ni la mort, mais maintient fermement ce qui est.

A cet égard, le jugement porte sur cedilemme : ou il est ou il n'est pas.

Il est donc entendu - et il est impossible de faire autrement - qu'il fautabandonner la route impensable et innommable, car elle n'est pas la route vraie.

Il en résulte que c'est l'autre quisubsiste et qui correspond à la réalité.

Comment donc l'Être pourrait-il venir à l'existence dans le futur ? Oucomment y serait-il venu dans le passé ? S'il est venu à l'existence, il n'est pas.

Il en va de même s'il doit venir àexister un jour.

Ainsi est éteinte la génération et la destruction est inconcevable.

L'Être n'est pas non plus divisible,puisqu'il est tout entier identique à lui-même ; il ne subit ni accroissement, ce qui serait contraire à sa cohésion, nidiminution, mais tout entier il est rempli d'Être ; aussi est-il entièrement continu, car l'Être est contigu à l'Être. BernardSi un médecin se figurait que ses raisonnements ont la valeur de ceux d'un mathématicien, il serait dans la plusgrande des erreurs et il serait conduit aux conséquences les plus fausses.

C'est malheureusement ce qui est arrivéet ce qui arrive encore pour les hommes que j'appellerai des systématiques.

En effet, ces hommes partent d'uneidée fondée plus ou moins sur l'observation et qu'ils considèrent comme une vérité absolue.

Alors ils raisonnentlogiquement et sans expérimenter, et arrivent, de conséquence en conséquence, à construire un système qui estlogique, mais qui n'a aucune réalité scientifique.

Souvent les personnes superficielles se laissent éblouir par cetteapparence de logique, et c'est ainsi que se renouvellent parfois de nos jours des discussions dignes de l'anciennescolastique.

Cette foi trop grande dans le raisonnement, qui conduit un physiologiste à une fausse simplification deschoses, tient d'une part à l'ignorance de la science dont il parle, et d'autre part à l'absence du sentiment decomplexité des phénomènes naturels.

C'est pourquoi nous voyons quelquefois des mathématiciens purs, très grandsesprits d'ailleurs, tomber dans des erreurs de ce genre ; ils simplifient trop et raisonnent sur des phénomènes telsqu'ils les font dans leur esprit, mais non tels qu'ils sont dans la nature.

Le grand principe expérimental est donc ledoute, le doute philosophique qui laisse à l'esprit sa liberté et son initiative, et d'où dérivent les qualités les plusprécieuses pour un investigateur en physiologie et en médecine.

Il ne faut croire à nos observations, à nos théoriesque sous bénéfice d'inventaire expérimental.

[...] En un mot, le savant qui veut trouver la vérité doit conserver sonesprit libre, calme, et, si c'était possible, ne jamais avoir, comme dit Bacon, l'oeil humecté par les passionshumaines.

Dans l'éducation scientifique, il importerait beaucoup de distinguer [...] le déterminisme qui est le principeabsolu de la science d'avec les théories qui ne sont que des principes relatifs auxquels on ne doit accorder qu'unevaleur provisoire dans la recherche de la vérité Platon Maintenant, repris-je, représente-toi de la façon que voici l'état de notre nature relativement à l'instruction et àl'ignorance.

Figure-toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeurune entrée ouverte à la lumière ; ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sortequ'ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chaîne les empêchant de tourner la tête [...].

Considèremaintenant ce qui leur arrivera naturellement si on les délivre de leurs chaînes et qu'on les guérisse de leurignorance.

Qu'on détache l'un de ces prisonniers, qu'on le force à se dresser immédiatement, à tourner le cou, àmarcher, à lever les yeux vers la lumière : en faisant tous ces mouvements il souffrira, et l'éblouissementl'empêchera de distinguer ces objets dont tout à l'heure il voyait les ombres.

Que crois-tu donc qu'il répondra siquelqu'un lui vient dire qu'il n'a vu jusqu'alors que de vains fantômes, mais qu'à présent, plus près de la réalité ettourné vers des objets plus réels, il voit plus juste ? Si, enfin, en lui montrant chacune des choses qui passent, onl'oblige, à force de questions, à dire ce que c'est ? Ne penses-tu pas qu'il sera embarrassé, et que les ombres qu'ilvoyait tout à l'heure lui paraîtront plus vraies que les objets qu'on lui montre maintenant ? - Beaucoup plus vraies,reconnut-il.

- Et si on le force à regarder la lumière elle-même, ses yeux n'en seront-ils pas blessés ? n'en fuira-t-ilpas la vue pour retourner aux choses qu'il peut regarder, et ne croira-t-il pas que ces dernières sont réellement plusdistinctes que celles qu'on lui montre ? - Assurément.

- Et si, repris-je, on l'arrache de sa caverne par force, qu'onlui fasse gravir la montée rude et escarpée, et qu'on ne le lâche pas avant de l'avoir traîné jusqu'à la lumière dusoleil, ne souffrira-t-il pas vivement, et ne se plaindra-t-il pas de ces violences ? Et lorsqu'il sera parvenu à lalumière, pourra-t-il, les yeux tout éblouis par son éclat, distinguer une seule des choses que maintenant nousappelons vraies ? - II ne le pourra pas, répondit-il ; du moins dès l'abord.

- Il aura, je pense, besoin d'habitude pourvoir les objets de la région supérieure.

D'abord ce seront les ombres qu'il distinguera le plus facilement, puis lesimages des hommes et des autres objets qui se reflètent dans les eaux, ensuite les objets eux-mêmes.

Après cela, ilpourra, affrontant la clarté des astres et de la lune, contempler plus facilement pendant la nuit les corps célestes etle ciel lui-même, que pendant le jour le soleil et sa lumière.

- Sans doute.

- A la fin, j'imagine, ce sera le soleil [...]lui-même à sa vraie place, qu'il pourra voir et contempler tel qu'il est.

- Nécessairement, dit-il.

- Après cela il enviendra à conclure au sujet du soleil, que c'est lui qui fait les saisons et les années, qui gouverne tout dans lemonde visible, et qui, d'une certaine manière, est la cause de tout ce qu'il voyait avec ses compagnons dans lacaverne.

- Évidemment, c'est à cette conclusion qu'il arrivera.

- Or donc, se souvenant de sa première demeure, dela sagesse que l'on y professe, et de ceux qui furent ses compagnons de captivité, ne crois-tu pas qu'il se réjouiradu changement et plaindra ces derniers ? - Si, certes.. »

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