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Peut-on soutenir que le désir est l'essence de l'homme ?

Publié le 13/02/2004

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De là découle la proposition 6, justement célèbre: « De par son être, chaque chose s'efforce de persévérer dans son être » L'être est désir d'être. « Cet effort, rapporté à l'esprit seul, s'appelle volonté ; mais quand il se rapporte à la fois à l'esprit et au corps, il s'appelle tendance (appetitus) ; la tendance n'est donc rien d'autre que l'essence même de l'homme ; de cette essence découlent nécessairement les actes qui servent à sa conservation; et ainsi l'homme est déterminé à les faire. De plus, entre la tendance et le désir (cupiditas) il n'y a nulle différence, sinon que le désir se rapporte généralement aux hommes dans la mesure où ils sont conscients de leurs tendances et c'est pourquoi on peut donner la définition suivante : Le désir est la tendance accompagnée de la conscience de cette même tendance. Ainsi il est établi que nous faisons effort en vue de quelque chose, la voulons, tendons vers elle, la désirons, non pas parce que nous jugeons qu'elle est bonne : au contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous faisons effort pour l'avoir, la voulons, tendons vers elle et la désirons. » (Éthique, III, P. 9, Sc.). Ainsi le désir, reconnu par toute la philosophie comme le dynamisme immanent à la nature, exprime directement l'essence de l'être fini, ou puissance finie. On peut aller plus loin. L'homme n'a-t-il pas généralement conscience de ses appétits ?

« rapporté à la fois à l'esprit et au corps, comme il convient dans le cas de l'homme, il doit être déterminé commeappétit.

Pour autant qu'on se refuse à réduire l'homme à son âme seule, c'est donc bien l'appétit qui se trouve être« l'essence même de l'homme, de la nature de qui suivent nécessairement les actes qui servent à sa conservation »(Éthique, IIle partie, IX, scolie). LE « CONATUS » OU EFFORT DE L'ÊTRE. Rien ne va au néant.

Le nihilisme est absurde : « Nulle chose ne peutêtre détruite, sinon par une cause extérieure » (Éthique, III, P.

4).L'essence d'une chose est une manifestation limitée de l'essence de laCause de soi, qui est puissance infinie : « Tant que nous considéronsseulement la chose elle-même, et non les causes extérieures, nous nepouvons rien trouver en elle qui puisse la détruire » (ibid.).De là découle la proposition 6, justement célèbre: « De par son être,chaque chose s'efforce de persévérer dans son être » L'être est désird'être. « Cet effort, rapporté à l'esprit seul, s'appelle volonté ; mais quand il serapporte à la fois à l'esprit et au corps, il s'appelle tendance (appetitus); la tendance n'est donc rien d'autre que l'essence même de l'homme ;de cette essence découlent nécessairement les actes qui servent à saconservation; et ainsi l'homme est déterminé à les faire.

De plus, entrela tendance et le désir (cupiditas) il n'y a nulle différence, sinon que ledésir se rapporte généralement aux hommes dans la mesure où ils sontconscients de leurs tendances et c'est pourquoi on peut donner la définition suivante : Le désir est la tendance accompagnée de la conscience de cette même tendance.

Ainsi ilest établi que nous faisons effort en vue de quelque chose, la voulons, tendons vers elle, la désirons, non pasparce que nous jugeons qu'elle est bonne : au contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nousfaisons effort pour l'avoir, la voulons, tendons vers elle et la désirons.

» (Éthique, III, P.

9, Sc.).

Ainsi le désir,reconnu par toute la philosophie comme le dynamisme immanent à la nature, exprime directement l'essence del'être fini, ou puissance finie. On peut aller plus loin.

L'homme n'a-t-il pas généralement conscience de ses appétits ? Or l'« appétit avec laconscience de l'appétit » n'est pas autre chose que le désir.

C'en est même une définition précise.

A ce compte, onpeut stipuler explicitement que « le Désir est l'essence même de l'homme » (IVe partie, « Définition des affects », I).Cependant, si notre être même est désir, pouvons-nous encore attribuer au désir un caractère de négativité, etdéterminer le désir en général comme un manque ? Bien au contraire, affirme Spinoza, ce désir qu'est notre être semanifeste positivement comme plénitude et affirmation de soi.

Mais que le désir soit l'essence de l'homme ne signifiepas pour autant que les manifestations du désir en nous soient réductibles à la forme unique d'un désir primordial,auquel il serait impossible à quiconque de renoncer sans se trahir lui-même, ou renoncer à être soi.

Au contraire,souligne Spinoza, il y autant de désirs qu'il y a d'objets possibles du désir.

Néanmoins, il semble que l'être humain nepuisse être véritablement lui-même qu'en se reconnaissant comme sujet désirant. Pour Spinoza, « le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, par unequelconque affection d'elle-même, à faire quelque chose ».

Le désir est le terme générique englobant tous « lesefforts, impulsions, appétits et volitions de l'homme ».

Il constitue l'essence de l'homme parce qu'il est le mouvementmême par lequel ce dernier s'efforce de persévérer dans son être.

Chacun désire ce qu'il juge utile à la conservationde son être et susceptible d'en accroître la perfection, c'est-à-dire ce qui lui semble bon, ce qu'il aime.

Enrevanche, il désirera éviter ou détruire ce qui lui paraît faire obstacle au maintien de son être ou entraîner sonamoindrissement.

Ainsi « chacun désire ou tient en aversion nécessairement par les lois de sa nature ce qu'il jugeêtre bon ou mauvais ».

Le désir est donc une disposition naturelle, et tout désir est en soi légitime.

Cependant ceque l'homme désire parce qu'il le juge comme lui étant utile n'est pas nécessairement ce qui lui est vraiment utile.C'est que communément « chacun juge selon son propre sentiment ce qui est bon, ce qui est mauvais », non selonsa droite raison.

Or le sentiment, en tant que passion de l'âme, est une « idée inadéquate », c'est-à-dire mutilée etconfuse, et qui est donc cause d'erreur et de fausseté.

C'est pourquoi les hommes, en croyant observer leur intérêt,désirent souvent comme utile ce qui leur est en fait nuisible. Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « Le désir » : vulgairement, c'est avoir envie de quelque chose, en souhaiter sa possession pour avoir du plaisir.C'est ce que l'on ressent lorsqu'un besoin spontané s'est transformé en une tendance consciente orientée vers unbut conçu ou imaginé.

Le terme ici au singulier, laisse supposer que le désir est considéré comme une sorte d'entitéavec des caractéristiques et des lois propres.

Il s'agit du désir en général, de la possibilité de désirer qui est ennous, et non pas du désir de telle chose en particulier que tel individu aurait en lui. - « Essence » : c'est ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est, c'est ce qui constitue la nature d'un être, sa. »

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