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Peut-on tout accepter ?

Publié le 29/01/2004

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■ - On confirmera par des exemples historiques d'intolérance (religieuse, politique, artistique). La philosophie elle-même, dans l'Antiquité (cf. le traitement réservé au « barbare »), n'est pas un modèle d'ouverture aux pensées et aux individus autres. Chacun de nous s'inscrit inévitablement au sein d'une culture particulière. Même le corps - et d'abord lui - est marqué du sceau de la culture jusqu'en ses fonctions les plus biologiques, comme le manifeste le sociologue M. Mauss. À cet égard, «chacun appelle barbare ce qui n'est point de son usage» (Montaigne, Essais, 30). ETHNOCENTRISME : Attitude des membres d'une société qui considèrent leur propre civilisation comme un modèle pour les autres sociétés. L'ethnocentrisme est bien la tendance à ériger un point de vue culturel particulier en pseudo-critère universel. Alors, rappeler qu'« un méridien décide de la vérité », que ce qui est «vérité au deçà des Pyrénées » est « erreur au-delà » (Pascal, Pensées, 294 éd.

« C'est pourquoi la thèse soutenue par ce texte tient principalement en ces lignes : «l'homme est, en effet, tenté desatisfaire son besoin d'agression aux dépens de son prochain».

De cet enseignement, la sagesse antique a mêmetiré un proverbe que le philosophe anglais Thomas Hobbes rappela au XVII siècle dans son ouvrage Du citoyen : «Homo homini lupus » (l'homme est un loup pour l'homme).

Ce à quoi s'oppose cet extrait: Freud s'oppose ici à tous ceux qui, comme Rousseau, font de la violence humaine une conséquence de la vie ensociété.

Ce dernier pose en effet que les hommes, à l'état de nature, connaissent cette solidarité mutuelle quefonde le sentiment de la pitié.

Par « pitié », Rousseau entendait la capacité de se mettre à la place de celui quisouffre, capacité qui amenait tout homme à aider son prochain.

Or l'état de société est venu rompre une tellesolidarité en créant, avec l'invention de la propriété privée, les injustices qui poussèrent les hommes à s'opposer etnon à s'entraider.Freud rejette une telle conception.

Selon lui, la tendance de l'homme à l'agressivité n'est pas seconde et dérivée,mais première et naturelle.

Nous en faisons l'expérience lorsque nous éprouvons en nous la violence immédiate de ceque les philosophes de l'âge classique ont appelé les « passions », c'est-à-dire les sentiments que la raison necontrôle pas, comme la haine et la colère.

Une fois admise la réalité de cette agressivité, il faut alors livrer laconclusion qui s'impose : elle « constitue le principal facteur de perturbation dans nos rapports avec notre prochain».

Autrement dit, elle n'est pas un phénomène social provisoire, appelé à disparaître avec l'émergence de sociétésou de systèmes politiques plus justes.C'est une donnée indépassable de la nature humaine, sans solution définitive.

Aussi, contrairement à ce qu'affirmeRousseau, il faut inverser les perspectives que ce dernier avait établies.

On ne doit pas dire que l'homme estnaturelle-ment bon et que c'est la civilisation qui l'a perverti, mais affirmer au contraire que l'homme estnaturellement agressif et que la civilisation est un remède provisoire et précaire.

Remède qui tente, tant bien quemal, d'adoucir les moeurs et de «policer» les rapports entre les hommes.Solution fragile, qui ne doit pas nous enlever notre lucidité, voire notre pessimisme, car le caractère originaire decette hostilité implique que, quelle que soit sa forme d'organisation politique, « la société civilisée » reste «constamment menacée de ruine.

» - On confirmera par des exemples historiques d'intolérance (religieuse, politique, artistique).

La philosophie elle-même, dans l'Antiquité (cf.

le traitement réservé au « barbare »), n'est pas un modèle d'ouverture aux pensées etaux individus autres. Chacun de nous s'inscrit inévitablement au sein d'une culture particulière.

Même le corps - et d'abord lui - estmarqué du sceau de la culture jusqu'en ses fonctions les plus biologiques, comme le manifeste le sociologue M.Mauss.

À cet égard, «chacun appelle barbare ce qui n'est point de son usage» (Montaigne, Essais, 30). L'ethnocentrisme est bien la tendance à ériger un point de vue culturel particulier en pseudo-critère universel.Alors, rappeler qu'« un méridien décide de la vérité », que ce qui est «vérité au deçà des Pyrénées » est «erreur au-delà » (Pascal, Pensées, 294 éd.

Brunschvicg), c'est s'interdire de conclure des différences àl'inégalité. - L'idée de tolérance est donc tardive.

L'égalité de tous les hommes affirmée par le christianisme est très longtempsdemeurée strictement théorique (ou « abstraite »).

Rappeler Montaigne (« Des Cannibales ») et les luttes pour latolérance au XVIII siècle. [Il.

Les difficultés du relativisme intégral] - Dans la pensée moderne, la tolérance se définit comme devoir de respect envers l'autre (ce qui est plus que lasimple faculté de supporter ses différences partielles).

Et cet autre est bien, radicalement, un non-moi.

D'oùl'affirmation, après sa revendication, d'un « droit à la différence », et la redéfinition de l'humanité comme constituéed'écarts.- Question : cela oblige-t-il désormais à tout (attitude, institution, opinion) tolérer ? Exemple : dans le domainepolitique, une mentalité tolérante (= démocratique) ne risque-t-elle pas de se condamner à disparaître, si elle tolèreles opinions et les actes qui la contestent au point de vouloir la détruire ?- L'intolérance ne peut en effet que se fortifier quand elle ne connaît pas d'obstacle.

D'où la nécessité de n'enadmettre que des formes « faibles », capables de s'insérer dans un débat, compatibles avec un principe de libreexpression régissant l'ensemble du social.- Rappeler que le contrat social prévoit l'expulsion de celui qui, sous prétexte d'imposer sa volonté aux autres, romptle pacte fondamental. [III.

Les atteintes à la personne] - La tolérance suppose la réciprocité.

En l'absence de celle-ci, l'intolérable apparaît, même pour l'esprit tolérant(camps d'extermination, génocides, torture...).

La tolérance ne peut être synonyme d'un relativisme absolu desvaleurs, qui supprime toute exigence éthique.- Un tel relativisme est de plus contradictoire (suicidaire) : sous prétexte de tout admettre, il ne peut contester ce. »

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