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Peut-on vouloir le bonheur des Hommes ?

Publié le 20/01/2011

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  Le bonheur est la fin ultime de la vie humaine. En effet l’Homme est en perpétuelle quête du bonheur. Or si notre seule fin est la recherche du bonheur c’est qu’en tant qu’individu, notre seul but est l'assouvissement intégral des besoins et désirs d'un individu : être heureux, c’est être comblé. Le bonheur serait donc un état de plaisir total. Or il doit être distingué de la joie et du plaisir. Joies et plaisirs sont multiples, occasionnels, ponctuels. Le bonheur lui est permanent et continu. Joies et plaisir sont des événements menant à l’état de bonheur. Nous sommes alors capables de nous en donner les moyens pour y parvenir et ainsi la fin justifierait les moyens. Sommes-nous alors capable d’avoir la volonté de satisfaire les désirs d’autres personnes que nous-mêmes ? Or au contraire ne préférons-nous pas seulement satisfaire nos désirs plutôt que ceux des autres ? Peut-on ainsi vouloir le bonheur des Hommes ? N’a-t-on pas tendance à être confronté alors à un individu qui soit disant œuvrerait pour le bien alors qu’il a toujours pour fin des intérêts particuliers ? Ne faudrait-il pas au contraire ne rechercher que le bien des hommes, et à cette fin les éduquer et les instruire ? N’est-ce pas la seule solution si nous voulons avoir affaire à des êtres autonomes qui pourraient devenir des citoyens ?

 

      L’individu est avant tout un être sensible. En effet, comme l’animal, l’homme sans la raison ne pourrait être attiré que par le plaisir et la satisfaction de ses sens. Par la satisfaction de ses sens, on entend l’assouvissement de ses besoins vitaux et ainsi il serait capable de tout faire pour parvenir à ses fins tel un animal. Or ce qui nous distingue d’un animal est notre raison, l’homme a  la faculté de pouvoir juger le bien du mal et ainsi de pouvoir nous faire réfléchir sur la façon de parvenir à notre but. Or dans la satisfaction de nos désirs, nous sommes prêts à en oublier la moralité pour atteindre notre objectif quitte à manipuler, flatter, influencer et tout autres actions au final immorales, puisque le principal objectif étant notre propre intérêt. Tel est le cas par exemple dans le cadre hiérarchique. Or si prime seulement notre propre intérêt alors on se retrouverait face à la disparition des valeurs morales telles que le respect des autres ou l’amour de l’autre. Ainsi on se retrouverait confronté à un égoïsme privilégiant ainsi nos propres intérêts sans prendre en compte les nécessités d’autrui. Or l'égoïsme peut se baser sur l'idée d'importance de soi et l'instinct de survie, à savoir l'ensemble des tendances ou instincts qui poussent l'individu dans le sens de sa conservation à court terme et de son développement personnel. Mais c'est ignorer qu'à moyen terme et à long terme, notre existence dépend de celle des autres.

Chacun appréhende le bonheur en fonction de sa propre sensibilité et de sa propre expérience. Or notre existence dépendant de celle des autres, il y a alors nécessité d’instaurer des règles afin d’éviter une influence néfaste du comportement d’un individu sur l’autre. Ces règles doivent alors être transmises de génération en génération afin de permettre à chaque individu d’évoluer en ayant acquis des connaissances et des savoir-faire pour les guider sur le chemin de la quiétude en vue d’atteindre la félicité. C’est ici qu’intervient alors la notion d’éducation qui permet à l’enfant d’entrer dans les mœurs de l’âge adulte, lui permettant ainsi d’acquérir un développement psychique et intellectuel conduisant alors à l’épanouissement d’une réflexion sur le but existentiel. C’est encore pour cela que les connaissances et la culture permettent a l’individu de se forger une propre opinion et une personnalité tout en s’accaparant une identité propre. Il est alors influencé par un modèle souvent transmis par l’éducateur ou l’instructeur. Cet apport de connaissances nous permet un libre choix d’appréhender la quête du bonheur et ainsi la détermination de nos désirs en toute liberté.

De part l’éducation et l’instruction, l’individu est alors amené à agir par soi-même en se donnant ses propres règles de conduite ou en quelque sorte sa propre loi. L’autonomie permet de plus une liberté intérieure, dépendant d’une capacité à choisir son propre chef sans se laisser dominer par certaines tendances naturelles ou collectives, ni se laisser dominer de façon servile par une autorité extérieure. C’est ce qui doit faire la qualité de l’existence humaine, on a alors affaire à un être qui s’efforce par lui-même de progresser, de penser librement mais surtout d’être enfin autonome. Ainsi, en quête d’autonomie cette éducation lui permettra d'affronter sa vie personnelle, de la gérer en étant un citoyen responsable dans la société dans laquelle il évolue, capable de réfléchir pour pouvoir éventuellement construire une nouvelle société.

 

  Tout homme recherche le bonheur : c’est pourquoi certaines morales en font le « souverain bien «. Mais le bonheur est difficile à définir, relatif à chacun et subjectif. Il apparait plus comme un idéal inaccessible plutôt qu’à un fait réel. Certains y voient même une illusion qui donne sens à la vie en entretenant l’espoir. Les hommes auraient-ils inventé le bonheur pour donner un sens à la vie ? Les animaux ignorent cette illusion : ils se contentent de reproduire l’espère et de satisfaire leurs besoins vitaux contrairement à l’homme ou la raison et la conscience l’obligent à toujours se poser la question, à trouver un but qui donne sens et valeur à la vie individuelle. Ainsi en plus de dire que le bonheur est un idéal ou une illusion, à l’heure de la technologie on peut même dire aujourd’hui que le bonheur est virtuel.

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