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Philippe le Bel impose la « maltôte »

Publié le 04/09/2013

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philippe le bel

roi de le lever sur leurs terres, comme le chapitre de la cathé¬drale Notre-Dame de Paris. Les malchanceux qui doivent s'en acquitter considèrent la maltôte comme « inouïe et monstrueuse «, rapportent les chroniqueurs contemporains. Riches et moins riches, mar¬chands et consommateurs, tous détestent la maltôte. La noblesse et le clergé, qui y sont assujettis au même titre que les bourgeois des villes, s'offusquent d'une « égalité devant l'impôt « qui leur vaut d'être rabaissés au niveau du petit peuple. Quant aux gens de peu, les simples sujets de Sa Majesté, ils n'ont aucun espoir de compter parmi les exemptés et craignent de ne pouvoir de soustraire aux som¬mations de nouveaux rece¬veurs, contrôleurs et espions du roi.

philippe le bel

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roi de le lever sur leurs terres , comme le chapitre de la cathé­ drale Notre-Dame de Paris.

Les malchanceux qui doivent s'en acquitter considèrent la maltôte comme « inouïe et monstrueuse », rapportent les chroniqueurs contemporains.

Riches et moins riches, mar­ chands et consommateurs, tous détestent la maltôte .

La noblesse et le clergé, qui y sont assujettis au même titre que les bourgeois des villes, s'offusquent d'une «égalité devant l'impôt » qui leur vaut d'être rabaissés au niveau du petit peuple .

Quant aux gens de peu, les simples sujets de Sa Majesté, ils n'ont aucun espoir de compter parmi les exemptés et craignent de ne pouvoir de soustraire aux som­ mations de nouveaux rece­ veurs, contrôleurs et espions du roi.

Quant aux villes royales , elles entreprennent pour la plupart de se racheter, moyennant des sommes fixes .

Il en coûte douze mille livres à La Rochel­ le, trois mille livres à Provins, deux mille livres à Saint-Jean­ d'Angély .

En 1295 , Reims fait un «don gratuit» de dix mille livres , qui est accepté .

Cette somme est réunie dans les formes prescrites par Louis IX pour la levée des tailles com­ munales, et les échevins ré­ mois en répartissent le mon­ tant sur plusieurs années .

Les villes se rachètent Pour sa part , Paris se rachète pour cent mille livres .

Le « li­ vre de la taille » de la capitale, précieux document rassem­ blant les rôles de la taille pour l'année 1292 et une partie des suivantes, fait le relevé des contributions rue par rue, mai­ son par maison, ainsi que pour une centaine de corps de mé­ tiers.

Comme à Rouen, ce « don » vient en compensation du «denier pour livre » que Philippe le Bel a ordonné de lever sur toutes les denrées vendues : il est per çu dans la forme des tailles municipale s, par les habitants de la ville eux-mêmes et sans aucune intervention d'agents royaux.

Mais la somme est si lourde à réunir que la taille de Paris demeurera en vigueur jus­ qu ' en 1301 .

En 1297 , un arrêté ROUEN SE RÉVOLTE A Rouen, la maltôte, instituée au début du carême de l'année 1292, est si impopulaire que sa perception provoque une émeute qui tourne en véritable révolte.

Le petit peuple envahit la maison des collecteurs, pille leurs caisses, poursuit les maîtres de l'Échiquier, qui ne trouvent leur salut qu'en se réfugiant dans le château .

Les plus riches bourgeois, qui n 'ont pas pris part au soulèvement, tentent d'apaiser les insurgés et de désarmer le désir de vengeance des autorités : mais ils ne pourront empêcher les Rouennais les plus compromis d'être pendus et la vilJe de perdre une partie de ses privilèges .

La maltôte sera levée en Normandie jusqu'à la Pentecôte 1293 : pour en être exemptés, les Normands invoqueront les dommages subis lors d'incursions des marins anglais et bayonnais .

du Parlement mentionne que les bourgeois de la capitale ont voulu contraindre la popu­ lation des bourgs Saint-Marcel et Saint-Germain (à l'é poque , situés hors de la ville) à contri­ buer pour une part au paie­ ment de la taxe.

Ce mouvement de rachat de la maltôte par les villes a des conséquences inattendues : la noblesse et le clergé sont fina­ lement exemptés, car ils ne participent pas aux tailles municipales -ils ne sont ainsi aucunement mentionnés dans le livre de la taille de Paris.

Au bout du compte, Philippe le Bel devra se soumettre à la vo­ lonté de son peuple, qui par­ fois ira jusqu'à se révolter .

En 1297, la maltôte sera suppri­ mée , mais elle restera de si­ nistre mémoire et contribuera à renforcer l'impopu larité du roi .. »

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