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Un philosophe doit-il s'engager politiquement ?

Publié le 11/03/2004

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Ainsi que le rappelle Léo Strauss en tête de son ouvrage « La cité et l'homme «, la tradition tient Socrate pour le fondateur véritable de la philosophie politique. Cicéron aurait dit de lui qu'il « fut le premier à faire descendre la philosophie du ciel pour l'établir dans les cités, pour l'introduire également dans les foyers, et pour l'obliger à faire des recherches sur la vie et les manières des hommes aussi bien que sur le bien et le mal «. en ce sens, il n'est pas d'histoire de la pensée politique qui ne doive commencer avec ce livre majeur que constitue la « République «.

 

  • [Il ne sert à rien de se consacrer à la philosophie si c'est pour rester passif au niveau politique. La réflexion philosophique doit déboucher sur une morale politique et sur une action concrète au sein de la cité.]

 

  • [L'objectivité philosophique finit là où commencent les opinions politiques. Le philosophe ne doit être fidèle qu'à la vérité. Il doit donc rester sceptique et se montrer critique vis-à-vis de tout pouvoir et de toute idéologie.]
  • I) Comme savoir purement désintéressé, la philosophie n'a pas à se mêler de la politique. Le philosophe doit fuir toute engagement sous peine de perdre son indépendance et sa lucidité.
  • II) Le philosophe a le devoir de s'occuper de la cité dans laquelle il vit. Un savoir purement théorique sans application pratique est sans intérêt.
  • III) La figure sartrienne de l'intellectuel engagé.

« 3.

La philosophie politique : une réflexion nécessaire à l'engagement. A.

À vrai dire, le philosophe est toujours déjà impliqué dans la vie politique il vote, fait des recours en justice oureçoit un salaire.

Mais surtout, la possibilité même de pratiquer la philosophie est garantie par l'existence d'un ordrepolitique respectant la liberté.

Le philosophe est donc nécessairement engagé dans la défense de cette liberté. B.

La politique n'est pas seulement la condition nécessaire mais insuffisante de la réflexion philosophique.

Elles sontliées de façon encore plus étroite dans la philosophie politique.

Celle-ci s'efforce de prendre en compte laparticularité de son objet sans renoncer à le juger et à le critiquer [Il ne sert à rien de se consacrer à la philosophie si c'est pour rester passif au niveau politique.

La réflexionphilosophique doit déboucher sur une morale politique et sur une action concrète au sein de la cité.] La philosophie est toujours politiqueLe savoir et l'acuité intellectuelle qui découlent de l'étude philosophique font obligation à ceux qui les ontacquis de se consacrer à la direction des affaires publiques.

Par exemple, le philosophe de la République dePlaton a pour devoir de « redescendre dans la caverne » (livre VII) pour éclairer ses concitoyens.

De lui-même, il serait plutôt enclin à éviter les charges politiques pour se consacrer à ses réflexions théoriques, maiscette obligation est comme la rançon de sa science. « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités, ouque ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne serontpas vraiment et sérieusement philosophes [...] il n'y aura decesse aux maux des cités, ni, ce me semble, à ceux du genrehumain.

» Ainsi que le rappelle Léo Strauss en tête de son ouvrage « La cité et l'homme », la tradition tient Socrate pour le fondateur véritable de la philosophie politique.

Cicéron aurait dit de lui qu'il « fut le premier à faire descendre la philosophie du ciel pour l'établir dans les cités, pourl'introduire également dans les foyers, et pour l'obliger à faire desrecherches sur la vie et les manières des hommes aussi bien que sur lebien et le mal ».

en ce sens, il n'est pas d'histoire de la pensée politique qui ne doive commencer avec ce livre majeur que constitue la« République ». Rédigé par Platon , ce livre expose la conception de la justice de Socrate .

Tout y est présenté sous la forme habituelle mais hautement complexe du dialogue.

Répondant aux questions de ses interlocuteurs,Socrate développe une image de la cité idéale.

Socrate n'est-il que le porte-parole de Platon , un simple personnage dont le philosophe se sert pour exprimer ses propres idées tout en restant masqué ? Al'inverse, Platon n'est-il rien d'autre que le fidèle secrétaire du maître dont il se contente de noter scrupuleusement la pensée ? Et dans ce jeu mobile et contradictoire où s'enchaînent et s'entraînent questionset réponses sans que l'ironie soit jamais totalement absente, est-il seulement légitime de dégager unedoctrine ? Derrière la fausse simplicité d'une conversation entre philosophes, l'art du dialogue soulèved'insurmontables difficultés qu'il nous faudra ici ignorer pour tenter de cerner l'image du politique qui se dégagede la « République ».. »

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