Devoir de Philosophie

Le philosophe doit-il penser ce qui est ou ce qui doit être

Publié le 03/03/2004

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- Le philosophe, être humain parmi d'autres, ne peut lui-même échapper au projet à la dimension de l'avenir: première forme du «ce qui doit être «. Seule cette prévision fournit un élément de comparaison permettant, au-delà de la description, de juger le présent et de prendre position par rapport à ce qu'il propose.

III. CE QUI DOIT ÊTRE

- Insister d'abord sur la dimension morale: le devoir définit la pratique, ce qui est à faire par l'homme en opposition à ce qui est déjà là, donné. Dans cette optique, le devoir être implique l'existence d'une liberté par rapport a ce qui est déterminé, c'est-à-dire en particulier aux déterminismes historiques déjà accomplis («le roc: ce fut« de Nietzsche).

- En parallèle à ce plan moral, on devine pour le philosophe la tâche de définir les normes générales, les guides de l'action possible dans tous les domaines (social, politique...).- On sait qu'un tel repérage normatif ne va pas sans risque :

* soit d'excès (Kant a les mains propres «mais il n'a pas de mains«; le surhomme de Nietzsche est-il signe, ou même signe avant-coureur, de sa folie?);

* soit de dénonciation par le réel (cf. les déboires de la pensée marxiste);

* soit d'idéalisme (de la Cité platonicienne au règne de la Raison hégélien).

On reproche fréquemment à la philosophie son aspect critique, où l'on trouve seulement une pratique outrancière du dénigrement. Mais celui qui fait profession de philosopher peut-il se contenter de penser le monde tel qu'il est, sans recul ni élément comparatif? Le philosophe doit-il penser ce qui est ou ce qui doit être?  

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