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Le philosophe a-t-il quelque chose à apporter au savant ?

Publié le 04/01/2004

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Est-ce la rationalité scientifique ou le travail critique de la pensée sur elle-même qui construit les valeurs morales concernant les données scientifiques ? Tel est le problème. L'enjeu ? La science doit-elle devenir une nouvelle religion ? Nous gagnons, selon la réponse apportée, un type d'approche relatif aux projets et pratiques des savants en cette fin de siècle, d'où un gain spéculatif et existentiel, concernant l'action. A. Le philosophe n'a rien à apporter au savant, qui a une entière confiance envers les méthodes et résultats de la science. Pourquoi la philosophie apporterait-elle « quelque chose « au savant? La connaissance et le savoir humain ne se sont-ils pas édifiés de manière constructive et positive à partir des lois scientifiques ? Le savant, en élaborant des lois, en établissant des relations invariables et nécessaires entre les choses, aboutit à un univers caractérisé par une immense fécondité technologique.

- Le philosophe : celui qui exerce la philosophie, c'est-à-dire une discipline représentant l'ensemble du savoir rationnel; celui qui opère un travail critique de la pensée réfléchissant sur elle-même.  - apporter : ici, fournir.  - quelque chose : ici, un objet de nature indéterminée. Cette expression, par l'indétermination qu'elle recèle, ouvre ici à l'intention profonde de la question posée : elle sous-entend que le savant peut travailler en circuit fermé, qu'il détient une vérité complète et circonscrite sur les choses, que sa méthode se suffit à elle-même et qu'il n'a nul besoin d'aide extérieure pour travailler dans son domaine.  -savant: celui qui pratique la science, à savoir une discipline cherchant à ramener les phénomènes observables à des régularités -et ce par le moyen de la mesure - régularités qui peuvent être vérifiées par tous, de façon universelle.  

« B.

Le philosophe apporte au savant un esprit de synthèse et des éléments de réflexion sur la méthode. La science, en effet, n'a-t-elle pas besoin du philosophe ? N'est-elle pas, sous un angle, en état d'infériorité et dedispersion ? Le danger premier qui guette la science est l'éclatement des savoirs et disciplines scientifiques.La science, certes, établit des lois et des constantes.

Mais le savoir scientifique est éclaté et émietté.

Commentarticuler les connaissances entre elles ? Voilà une tâche où le philosophe jouera un rôle et apportera une dimensionspéculative à la science : le savant, engagé dans un savoir atomisé, peut être aidé par le philosophe « synthétiseur» et unificateur.

En effet, microphysique et physique classique sont disjointes.

Les connaissances physiques,physiologiques et biologiques sont disloquées.

D'où une mutilation, une parcellisation où le philosophe va jouer unrôle moteur : il articulera entre elles les différentes sciences.

Il va établir des points et noeuds de communication, ilpensera en termes de totalité.

Ici le philosophe épistémologue se penchera sur la circularité du réel.

Le philosophepartira d'une nouvelle méthode, il réfléchira sur les incertitudes du savoir et dialoguera ainsi avec l'homme descience.

D'ailleurs, les concepts scientifiques ne se sont-ils pas constitués au cours d'un processus de confrontationcollective ? Ici philosophe et savant s'interrogeront sur la validité des concepts.

Il est donc légitime que lephilosophe réfléchisse sur la méthode et les concepts scientifiques. Transition Le philosophe apportera au savant articulation des notions, réflexion, analyse de la légitimité du projet scientifiqueoccidental.

C'est beaucoup, mais est-ce tout ? En vérité, le ressourcement scientifique ne sera-t-il pas encore plusradical ? C.

Sciences et valeurs morales : la bioéthique. Ne faut-il pas, en effet, aller plus loin ? Le philosophe va apporter au savant un type de recherche et uneinterrogation désormais nécessaires.

Les techniques biomédicales ont, depuis plusieurs décennies, largementprogressé.

Ici le savant et le philosophe ne peuvent que dialoguer de manière étroite et ininterrompue.

Peut-onmanipuler des embryons humains comme s'ils étaient des choses ? Va-t-on fabriquer des clones, ces doubleshumains illusoires et trompeurs, apportant une fausse espérance de résurrection ? La vie a-t-elle une valeurinconditionnelle ? Ici s'impose une réflexion interdisciplinaire sur des problèmes, que nul ne saurait mener en solitaire.Médecine et philosophie doivent être en symbiose : en effet, si les avancées des sciences biologiquesrévolutionnent nos pouvoirs, quelles valeurs doivent diriger cet essor et quels principes doivent présider auxinterventions génétiques ? Le philosophe apportera ici au savant sa réflexion sur les valeurs morales, sur les notionsde dignité et de personne; il dévoilera les normes guidant l'être humain.

Ici l'éthique est nécessaire, en tant quedémarche philosophique et travail sur les valeurs.

Une réflexion théorique, d'un ordre élevé, sur la légitimité desrègles en usage, est indispensable.

L'éthique (philosophique) complète ici la déontologie (médicale et scientifique).Même si la question des valeurs morales est évolutive, la réflexion sur Aristote (le bonheur) ou Épicure (plaisir et ataraxie) ne sera jamais inutile pour comprendre les débats contemporains.

L'analyse de la personne, telleque la mène le philosophe, grâce aux analyses de Kant, sera ici fondamentale.

Le respect de soi-même et de l'autre,l'estime attachée au sujet moral l'idée de liberté comme constitutive de l'être de l'homme, la certitude que santé etmaladie ne sont rien sans une référence au sujet libre se choisissant et décidant de son destin : autant de thèmesoù le philosophe et le savant doivent collaborer.

La subjectivité n'est pas un accident, mais un absolu.

D'où le rôledu philosophe. Conclusion Le philosophe a-t-il quelque chose à apporter au savant ? Une unification des sciences, une réflexion sur les valeursmorales et la personne, une analyse interdisciplinaire des problèmes scientifiques.

C'est beaucoup.

La rationalitéscientifique ne conduit pas en elle-même à l'examen de ces problèmes spécifiques. Analyse du sujet Un « bon sujet » pour des élèves de termínale S, qui pourraient penser que la science représente un terrain clos,. »

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