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La philosophie est-elle dangereuse ?

Publié le 11/03/2004

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philosophie

 

On se plaît souvent à raconter la vie de l’illustre philosophe Kant par cette phrase : rien ne vint trouver cette paisible existence vouée à la philosophie. Le danger exprime le péril or on voit mal comment la philosophie en tant que recherche de la sagesse pourrait être dangereuse. Pourtant, l’histoire même de la pensée et de la philosophie nous montre que la philosophie peut être dangereuse pour la vie même de ses philosophes. En effet, si l’on prend le cas de Giordano Bruno, brûlé vif, on peut remarquer effectivement la dangerosité des positions que peut nous faire prendre la philosophie. 

Par sa remise en cause des idées dogmatiques, des opinions et des préjugés, le philosophe peut être considéré comme ce « taon « à la manière de Socrate, qui lui-même fut condamné et empoisonné. Il s’agit donc de comprendre pourquoi la philosophie peut être dangereuse : par sa méthode, son étude, sa remise en cause des idées dogmatiques ? De même, que dire de la sénilité de nombres de philosophes, est-elle due à la philosophie ?

 

On appelle « dangereux « selon l'usage ordinaire ; celui dont la conduite ou la pensée ne sont pas conformes aux exigences de la raison.  Mais la philosophie n'étant que la raison ou du moins rechercher qui se poursuit selon la seule raison, il semble PARADOXAL de la juger dangereuse ou en désaccord avec la raison.  Si toute philosophie implique la faculté de juger raisonnablement, comment peut-on la qualifier de « dangereuse « ?

  • I) Le philosophe est un danger pour la société.

a) La philosophie dérange. b) Le philosophe remet en cause les certitudes. c) Les sociétés condamnent parfois les philosophes.

  • II) La philosophie n'est pas dangereuse pour la société.

a) L'action du philosophe est limitée. b) Le philosophe met en garde les politiques. c) Il n'y a pas de démocratie sans une philosophie critique.

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« Avant de chercher à savoir si la philosophie est oui ou non dangereuse, il faut d'abord chercher à savoir ce qu'onentend par « philosophie».Qu'appelle-t-on philosophie?C'est Pythagore qui aurait créé le mot «philosophie», nous dit Cicéron dans le cinquième livre des «tusculanes ».Refusant modestement ou ingénieusement de se déclarer savant ou sage (sophos), Pythagore se serait définicomme un amant ou un ami (philos) de la sagesse ou plus précisément de la SOPHIA.En grec « sophos », nous dit le dictionnaire étymologique de Chantraine, signifie « qui sait, qui maîtrise un art ouune technique », dit souvent de poètes et de musiciens, mais aussi de cavaliers, de marins, d'artistes et d'artisans,etc.

aussi « instruit et intelligent»...Philo-sophos : « qui aime la science, la sagesse » (Héraclite) d'où philosophie : goût pour la science, la sagesse»,goût pour la «sophia».

En grec «sophia» a une acceptation beaucoup plus large que le français « sagesse » etmême que le latin « sapientia ».

Elle se dit de « l'habilité ou aptitude à faire », se dit aussi du poète, du savant, dela sagesse pratique, de la sagesse en général.De surcroît, elle peut implique l'idée d'agir ou de parler habilement ; l'idée d'art, d'adresse, de tromperie, etc.Les « sophistes » étaient en effet des passionnels qui abusaient de « leur sophia » pour induire en erreur. a) Autrefois et jusqu'au XVIIIe siècle, la philosophie était synonyme de science ; l'ensemble du savoir désintéresséet rationnel.

« Toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est lephysique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences.

» Descartes. b) Dans l'usage courant, la philosophie est synonyme de sagesse :Qualité ou attitude de celui qui est détaché des avantages pour l'obtention desquels s'agitent les hommes et vitdans une tranquilité sereine que ne troublent pas les accidents de la vie.

Autrement dit est philosophe, celui qui setient au-dessus des contingences et des intérêts du commun des hommes, conserve toujours sa sérénité.On dit: s'accommoder de son sort, d'un échec...

avec philosophie.

« Vous me faites penser à ce professeur deSorbonne qui était retourné dans son pays.

Le coiffeur de son village lui demanda : « Quel métier exercez-vous àParis ? — Je suis professeur de philosophie, répondit l'universitaire.

— Comment ! Il y a des professeurs de çà ! Moi,je croyais que la philosophie c'était lorsque l'on s'en fiche.

» (Ch.

Baudouin.)« Prendre les choses avec philosophie », « être philosophe », ces expressions s'entendent couramment d'uneattitude de dignité résignée ou d'humour résolu en face de la malchance, de la sottise ou du malheur.

» (E.

Borne -Problème du mal.) c) Proprement : Recherche ou questionnement ayant pour objet la compréhension générale de l'homme et du mondeet tendant à en fournir l'explication dernière.

C'est cette tendance vers l'explication dernière qui constitue lecaractère par lequel la philosophie se différencie essentiellement de la science, au sens ordinaire du mot. d) Spécialement : Système philosophique particulier (la philosophie de Kant, de Spinoza, de Hegel) ; ensemble deprincipes impliqués dans les idées d'un individu, soit dans sa conduite (on dit : chacun a sa philosophie).

(Cf.Dictionnaire de la langue philosophie Foulquié.) Première difficulté Mais suffit-il de définir la philosophie pour en avoir une idée claire ? Suffit-il de définir la philosophie pour savoir sielle est ou non dangereuse ?Suffit-il d'en avoir une idée claire pour avoir le cœur net?A priori, ce n'est pas évident.

La définition de la philosophie « en soi » ne nous avance guère.D'abord parce que les mots dont nous nous servons pour la définir doivent être définis à leur tout.Ensuite parce qu'il faudrait faire de la philosophie pour comprendre cette définition.

Enfin, parce que toute définitionrelève d'une problématique particulière et renvoie à un mode de position des problèmes. Deuxième difficulté La question « La philosophie est-elle dangereuse ? » implique cette autre question, non moins problématique : « Dequelle philosophie s'agit-il ? » Peut-on songer à la philosophie en général, sans aller à rencontre de l'histoire de laphilosophie qui ne nous présente jamais une telle philosophie, mais toujours des philosophies particulières, souventcontradictoires, bref « des philosophes » ? D'autant plus que ce concept unique pour désigner toutes cesphilosophies, n'existe pas.

Ou s'il existe, il ne convient pas ou ne s'applique pas à toutes les philosophies. Troisième difficulté On appelle « dangereux » selon l'usage ordinaire ; celui dont la conduite ou la pensée ne sont pas conformes auxexigences de la raison.Mais la philosophie n'étant que la raison ou du moins rechercher qui se poursuit selon la seule raison, il semblePARADOXAL de la juger dangereuse ou en désaccord avec la raison.Si toute philosophie implique la faculté de juger raisonnablement, comment peut-on la qualifier de « dangereuse » ? Quatrième difficulté. »

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