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La philosophie doit-elle aller contre le sens commun ?

Publié le 13/03/2004

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Comment le sens commun définit-il la philosophie? Ce serait une façon de ne pas trop s'en faire, d'accepter la vie comme elle vient sans s'interroger à propos de ce qu'elle véhicule, ou encore une manière d'échapper aux aspects pénibles de l'existence, puisqu'on admet communément que le clochard «a sa petite philosophie« (comme tout un chacun — pourquoi pas?). Entre cette acception floue du concept de philosophie et ce qu'en disent les philosophes eux-mêmes, il y a un monde. Cet écart a-t-il valeur de symptôme? La philosophie doit-elle dans tous les cas aller contre le sens commun?

  • 1. Le modèle socratique
  • II. Caractères du «sens commun«

 

  • III. L'exigence philosophique

 

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« q La certitude (l'élimination de l'erreur) ; q La facilité et l'économie d'efforts ; q La fécondité et l'augmentation progressive des connaissances ; q La sagesse, en ce sens que l'homme qui s'y soumet atteindra la connaissance de tout ce qu'on peut humainement savoir. Resterait à dire pourquoi Descartes ressent le besoin de créer une méthode, applicable à tous les objets de connaissance, après vingt-trois siècle de science et de philosophie.

La première partie du « Discours » en fournit l'explication, qui se présente comme une biographie intellectuelle.

Descartes y expose ce qui l'a poussé à sortir des sentiers battus, c'est une véritable crise de l'éducation qui est le signe d'une crise de civilisation.

Bon élève dans unexcellent collège, Descartes découvre avec consternation que tout ce qu'on lui propose, quelles que soient son utilité et sa richesse, n'est bâti « que sur du sable et de la boue ».

Le doute s'immisce dans son esprit : alors qu'il a été éduqué par les meilleurs maîtres, sa recherche d'une certitude échoue.

Il cherchait, et l'éducation lui promettait« la connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie », mais il se trouve « embarrassé de tant de doutes et d'erreurs, qu'il me semblait n'avoir fait aucun profit, en tâchant de m'instruire, sinon que j'avais découvertde plus en plus mon ignorance ». L'échec de la tradition pousse donc Descartes à trouver par lui-même et une connaissance vraie, et la méthode qui y conduit.

Ce faisant, Descartes réduit à néant les autorités traditionnelles, ce système de pensée qu'on nomme la scolastique et qui est l'héritage d' Aristote repensé par le christianisme.

Le cartésianisme récuse donc une autorité fondée sur le respect de la tradition, pour y substituer les droits de la raison.

En ce sens, Descartes est le père fondateur de la pensée moderne. Entre ce «bon sens» (la raison) et le «sens commun» (l'opinion), il semble donc que l'écart soit prononcé.

Faut-il endéduire qu'il appartient à la philosophie, si elle veut être fidèle à sa vocation rationnelle, de systématiquement « allercontre » et critiquer le sens commun? Comment justifier une telle méfiance et une telle hostilité? Autre introduction possible Comment le sens commun définit-il la philosophie? Ce serait une façon de ne pas trop s'en faire, d'accepter la viecomme elle vient sans s'interroger à propos de ce qu'elle véhicule, ou encore une manière d'échapper aux aspectspénibles de l'existence, puisqu'on admet communément que le clochard «a sa petite philosophie» (comme tout unchacun — pourquoi pas?).

Entre cette acception floue du concept de philosophie et ce qu'en disent les philosopheseux-mêmes, il y a un monde.

Cet écart a-t-il valeur de symptôme? La philosophie doit-elle dans tous les cas allercontre le sens commun? 1.

Le modèle socratique Dès ses débuts, la philosophie choque le sens commun, en la personne de Socrate.

Non seulement parce que celui-ci, par son apparence physique, montre qu'il n'adhère pas aux valeurs implicitement reconnues par ses concitoyens,mais surtout parce que l'interrogation socratique a pour but d'éveiller les consciences, c'est-à-dire de faire passerses interlocuteurs d'une mentalité auto-satisfaite à une inquiétude, de la pensée marchandise à la pensée commetravail (comme l'indique le Ménon), de l'affirmation irréfléchie et dogmatique à l'interrogation réflexive.

Chez Platon,cette position continue dans ce qui sépare le philosophe du philodoxe (= sophiste).

Le premier — en cela fidèle àSocrate — cherche la vérité, même en choquant ses contemporains ; le second flatte ces derniers en privilégiant ladoxa, apparence et sens commun, pensée prédigérée et opinion, sur la vérité.

On en retiendra une incontestableopposition, et le devoir, pour qui prétendphilosopher, d'aller en effet contre le sens commun.

Une telle opposition garde-t-elle du sens aujourd'hui? Faut-iladmettre que la philosophie reste obligée de se situer toujours en marge du sens commun? II.

Caractères du «sens commun» — Il n'a pas d'auteur (de responsable) initial: c'est l'opinion anonyme derrière laquelle quiconque s'abrite volontiersparce qu'elle efface tout questionnement.

Cf le « On» de Heidegger: anonymat = inauthenticité et passivité.. »

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