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LA PHILOSOPHIE DE L'HISTOIRE

Publié le 12/06/2009

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Au fond l'histoire intéresse de trop près l'aventure humaine pour n'avoir rien à dire quant au sens de la vie. La recherche historique conduit tout naturellement à une réflexion sur les causes, les lois et les fins profondes qui commandent au cours des événements : c'est pourquoi l'histoire appelle la philosophie de l'histoire, la réflexion sur le sens de l'histoire.' La philosophie de l'histoire proprement dite ne doit pas être confondue avec la réflexion d'ordre logique que nous avons appliquée à l'histoire dans les précédentes sections et qui n'était jamais que la méthodologie et l'épistémologie de cette science. La vraie philosophie de l'histoire n'est autre qu'une métaphysique de la destinée humaine saisie au miroir du devenir de l'humanité, une interprétation du cours des événements en fonction d'une vision du monde et d'une idée de l'homme. a) Objection de principe à toute philosophie de l'histoire. Avant de nous engager dans les diverses philosophies de l'histoire, voyons ce que l'on pourrait opposer a priori à toute tentative en ce sens. La principale difficulté vient sans doute de la peine que nous avons à penser d'une façon rationnelle ce qui se passe dans le temps. Le devenir se plie malaisément aux exigences de la raison; il garde toujours quelque chose d'irrationnel ne fut-ce que le jaillissement de l'événement pur et le mystère de l'avenir imprévisible. Or le propre de l'histoire c'est d'étudier l'homme et l'humanité dans leur condition temporelle. L'explication historique rencontre de ce côté de sérieux obstacles. Que se propose-t-elle ? d'éclairer le passé. Mais comment comprendre le passé ? Il se trouve que le présent jette une certaine lumière sur le passé tandis que le passé explique, à son tour, le présent. Présent et passé s'expliquent donc l'un par l'autre et nous tournons dans un cercle. Le passé de l'Europe peut être compris par rapport à son état actuel qui en est l'aboutissement ou la conséquence mais inversement l'état présent de l'Europe s'éclaire par ce que l'on sait de la marche des événements aux siècles antérieurs.


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« comme une aventure métaphysique, mais elle peut la détruire aussi puisqu'elle nous transporte d'emblée à la fin destemps, au jugement dernier, en un point précisément où il n'y a plus ni temps, ni devenir, ni réalité historique quellequ'elle soit, au sens simplement humain de ces mots. La perspective religieuse de l'histoire présuppose connues les intentions suprêmes de Dieu.

Certes la Révélation nousen communique beaucoup mais il serait de la dernière présomption de prétendre connaître tous les desseins profondsde l'intelligence divine, de scruter les abîmes impénétrables de la sagesse éternelle.

DESCARTES disait avec plus deprudence que nous ne sommes pas du conseil de Dieu. c) La philosophie hégélienne de l'histoire. Exposé. HEGEL part de cette idée que, le rationnel et le réel étant une seule et même chose, les faits historiques ne peuvent manquer d'être rationnels et de s'inscrire dans un plan intelligible.

Pour lui, l'histoire n'est pas autrechose que la manifestation de la raison dans le cours des événements, la marche rationnelle et nécessaire de l'esprituniversel, qui prend conscience de lui-même dans l'humanité et se projette dans le devenir, le tout scandé par lerythme dialectique ternaire : thèse, antithèse, synthèse.L'histoire est comme une évolution, un immense progrès au cours desquels se réalise, dans le conflit perpétuel et ledépassement des contradictions, l'idée supérieure qui lui donne son sens et qui représente l'essence même del'humanité plus ou moins confondue avec Dieu même.

Le processus se déroule par étapes, qui correspondent auxpériodes historiques.

Chaque période est marquée par l'idée dominante que l'humanité se fait d'elle-même à cemoment et qui n'est qu'une actualisation provisoire de l'idée suprême.

De plus cette prise de conscience temporelleet progressive se fait par l'intermédiaire de peuples ou de civilisations qui sont successivement chargés d'unemission historique providentielle et qui sont tenus de l'accomplir fût-ce par la force brutale, en vue de régénérerl'humanité : ainsi la France impériale puis l'Allemagne après la chute de NAPOLÉON Ier. Discussion. Il est légitime de demander des explications à HEGEL sur ce qu'il entend par l'idée supérieure, l'esprit universel qui se réalise dans le devenir historique.

Il semble bien qu'il y voie l'esprit de Dieu lui-même, l'Être en tantqu'Absolu.

Mais alors il est conduit à supposer comme beaucoup de métaphysiciens allemands dont il s'inspire, queDieu n'est pas l'absolu, qu'il a besoin de passer par le devenir du monde et de l'histoire humaine pour s'obtenir, secréer en quelque sorte, ce qui est tout à fait inintelligible, pour ne pas dire absurde, à moins que l'on n'adopte lavision panthéiste des choses et que l'on ne distingue plus entre Dieu et la nature, Dieu et le monde.L'esprit dont parle HEGEL et qui se réalise peu à peu dans l'histoire, ce pourrait être l'esprit de l'humanité, cetteconscience collective que définira DURKHEIM par la suite, ce grand être dont A.

COMTE voulait organiser le culte.

Ence sens la théorie hégélienne se rattache aux nombreuses philosophies du progrès qui sont apparues au XVIIIe etXIXe siècles avec les Encyclopédistes, CONDORCET, COMTE, RENAN, les grands socialistes, etc...

Saisissonsl'occasion d'en dire un mot.Elles reposent généralement sur ce postulat que le progrès est nécessaire, indéfectible et orienté vers une fin biendéfinie.Ce sont précisément ces caractères du progrès qui sont discutables.

En fait l'évolution de l'humanité n'est pasforcément un progrès et il est peut-être présomptueux de dire qu'elle sera ainsi et non autrement, qu'elle aura telaboutissement et non tel autre, surtout si Dieu n'existe pas.Un aspect séduisant tuais inquiétant de la théorie hégélienne est l'idée qu'il y a des missions historiques dontcertaines nations sont dépositaires.

On peut y trouver la justification de tous les impérialismes, de toutes lesdominations d'autant que pour HEGEL la force est le signe du droit et la guerre un facteur normal du mouvementdialectique de l'histoire.

Inutile de relever qu'un pareil messianisme est aux antipodes du message évangéliqueapportant au monde le salut et la loi d'amour. d) La philosophie marxiste de l'histoire. Exposé.

Pour les marxistes l'économie est le moteur principal de l'histoire.

C'est que la structure de la société estessentiellement constituée par l'organisation économique de la production.

Les mobiles humains ont d'abord pourorigine la satisfaction des besoins de cet ordre.

Les nécessités économiques et sociales constituent l'infrastructurehistorique sur laquelle s'implante la superstructure, c'est-à-dire l'ensemble des idées, des croyances, desphilosophies, des conceptions de l'art, etc...

bref tout ce qui forme l'idéologie de l'humanité.

Mais cette constructionn'a rien de statique, bien au contraire.

L'histoire est dominée par la grande loi du devenir.

L'organisation économiquen'est en fait qu'une lutte entre des forces antagonistes comme le capital et le travail, la réaction et la révolution;au fur et à mesure qu'elle change, changent aussi les superstructures qui étaient liées à l'ancien ordre des choses :la morale, la science, la religion, la politique subissent une évolution dont la direction même constitue le sens del'histoire.

Certaines superstructures demeurent encore, ainsi la religion au XXe siècle, mais elles sont vouées àdisparaître car elles ne sont que la survivance d'anciens ordres économiques périmés, emportés par le devenirhistorique, lequel s'oriente vers la destruction du capitalisme, l'avènement du communisme universel et lapropagation d'une idéologie matérialiste appuyée sur la science.

Telle est en substance la théorie dite matérialismehistorique.

Il convient d'ajouter que ce mouvement de l'histoire, provoqué par la contradiction économique etpolitique, est également une évolution dialectique, c'est-à-dire scandée par le rythme hégélien — thèse, antithèse,synthèse — que les marxistes font leur, tributaires qu'ils sont de la métaphysique allemande et de la logiquehégélienne en particulier.Discussion.

Nous négligerons ici cette lourde hérédité hégélienne qui pèse sur le marxisme malgré lui et malgré lerenversement de perspective qu'il a opéré par le passage de l'idéalisme au matérialisme.

Mais on s'abuse quand onne voit pas que ce sont les idées qui mènent le monde, comme le voudrait HEGEL, car les forces économiques ne. »

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