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La philosophie peut-elle se passer de la foi ?

Publié le 22/02/2004

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Comment rendre compatible, par exemple, l'idée que le monde est éternel avec le récit religieux de la création du monde? Averroès ne prétend pas qu'il n'y a pas de différence entre les deux, mais pas non plus qu'elles sont opposées et inconciliables. La théorie de la «double vérité» ne doit pas être comprise comme l'affirmation d'une incompatibilité entre foi et raison: la vérité est «double», mais, dans les deux cas, elle est «vérité». Il serait sans doute aussi simpliste de dire qu'Averroès dissimulait son athéisme pour se protéger des persécutions religieuses: à cette époque, il est plus vraisemblable que le philosophe se pose en toute sincérité la question du rapport entre sa foi et ses raisonnements. [] Averroès, s'opposant à l'interprétation faite par Avicenne (9801037) de la philosophie d'Aristote, a voulu, d'une part, lutter contre ce qui lui semblait être une trahison de l'aristotélisme et, d'autre part, concilier foi et philosophie. Saint Thomas d'Aquin s'en prendra aux thèses qu'il soutient,. et qui reposent sur cette volonté de ne pas rejeter la foi au nom de la philosophie, et de ne pas trahir Aristote au nom de la foi. Cette volonté conduit Averroès et ceux qui, comme Siger de Brabant, se réclameront de lui, à nier l'immortalité personnelle et la providence divine; deux idées contraires à la foi chrétienne. De tels problèmes, qui ont pu prendre une tournure si complexe qu'elle en devenait ridicule, ont cessé de préoccuper la philosophie depuis que Kant a montré que la foi ne peut pas faire l'objet d'une connaissance rationnelle. Néanmoins des éléments de parenté indéniables entre philosophie et foi 1.

La philosophie peut et doit se passer de la foi. La raison se suffit à elle-même. Elle montre à l'homme que le sens de son existence n'est pas à chercher dans l'au-delà, mais dans la connaissance de lui-même. Mais, la rationalité philosophique a ses limites. Cela ne doit pas empêcher le philosophe de continuer à réfléchir. Cependant, il ne lui faut pas rejeter la foi qui lui révèle ce qu'il ne peut connaître.

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« puisqu'il s'agit d'actualiser tout ce qu'il y a de possibilité divine en l'homme : « Il nous faut redevenir religieux, il faut que la politique devienne notre religion. » « L'opposition du divin et de l'humain est une opposition illusoire, ellen'est, autrement dit rien d'autre que l'opposition entre l'essencehumaine et l'individu humain, et par suite l'objet et le contenu de lareligion chrétienne sont eux aussi humains de part en part. La religion, du moins la religion chrétienne, est le rapport de l'homme avec lui-même, ouplus exactement avec son être, mais un rapport avec son être qui se présente comme unêtre autre que lui.

L'être divin n'est rien d'autre que l'être humain, ou plutôt, que l'être del'homme, débarrassé des bornes de l'homme individuel, cad réel et corporel, puisobjectivé, cad contemplé et adoré comme un être propre, mais autre que lui et distinctde lui : c'est pourquoi toutes les déterminations de l'être divin sont des déterminations del'être humain » Feuerbach , « L'essence du christianisme ». Feuerbach développe une critique matérialiste du christianisme, et par-delà, de toute religion pourvue d'un ou plusieurs Dieu x : le divin n'existe pas hors de l'humain, il n'est que la projection imaginaire que l'homme fait de sa propre espèce.

Tout Dieu est anthropomorphe, car c'est l'homme qui l'a créé à son image.

En Dieu l'homme se reproduit, enrichi des attributs de perfection et d'infini : « La conscience de Dieu est la conscience de soi de l'homme », mais de cela il n'en a pas conscience.

Il croit en ce Dieu illusoire.

Sa conscience est donc aliénée, cad dépossédée au profit d'un autre être, d'ailleurs imaginaire.

L'homme se pense lui-même , mais comme un êtreautre que lui.

Le christianisme est la plus aliénante et la dernière des religions : la religion la plus aliénante car lanotion inédite de l'homme- Dieu dépouille totalement l'homme de la conscience de son statut réel, au profit d'une représentation imaginaire de lui-même ; et la dernière des religions, parce qu'elle annonce la mise au jour de lavraie nature de la religion : une nature purement et strictement humaine.

Tels sont les principes du matérialismeathée. La foi s'oppose aux progrès de l'espritFreud, réfléchissant sur le sens de la foi religieuse, a mis en évidence ce paradoxe: nos ancêtres avaientmoins de connaissances que nous.

Pourtant, le croyant a tendance à accorder plus de crédit à la parole desprophètes qu'à la raison.

Or, l'histoire le montre, la raison a résolu des problèmes que la foi n'aurait pas pu,seule, résoudre. « Ainsi je suis en contradiction avec vous lorsque, poursuivant vos déductions, vous dites que l'hommene saurait absolument pas se passer de la consolation que lui apporte l'illusion religieuse, que, sans elle,il ne supporterait pas le poids de la vie, la réalité cruelle.

Oui, cela est vrai de l'homme à qui vous avezinstillé dès l'enfance le doux -ou le doux et amer- poison.

Mais de l'autre, qui a été élevé dans la sobriété?Peut-être celui qui ne souffre d'aucune névrose n'a-t-il pas besoin d'ivresse pour étourdir celle-ci.

Sansaucun doute l'homme alors se trouvera dans une situation difficile; il sera contraint de s'avouer toute sadétresse, sa petitesse dans l'ensemble de l'univers; il ne sera plus le centre de la création, l'objet destendres soins d'une providence bénévole.

Il se trouvera dans la même situation qu'un enfant qui a quittéla maison paternelle, où il se sentait si bien et où il avait chaud.

Mais le stade de l'infantilisme n'est-il pasdestiné à être dépassé? L'homme ne peut pas éternellement demeurer un enfant, il lui faut enfins'aventurer dans l'univers hostile.

On peut appeler cela « l'éducation en vue de la réalité »; ai-je besoinde vous dire que mon unique dessein, en écrivant cette étude, est d'attirer l'attention sur la nécessité quis'impose de réaliser ce progrès? » FREUD.

D'origine juive, mais formé à l'école de la philosophie des Lumières, du darwinisme et de l'hellénisme, Freud s'esttrès vite démarqué de la religiosité de sa famille.

C'est, de son propre aveu, ses réflexions sur l'origine de la culturequi l'ont amené à rencontrer le phénomène religieux .

« Totem & Tabou » (1913), « Malaise dans la civilisation »(1930), « Moise & le Monothéisme » (1934), « L'avenir d'une illusion » (1927)., autant d'oeuvres qui témoignent del'intérêt de Freud pour la religion.Dans cet ouvrage, Freud affirme que ce serait l'angoisse de l'homme devant la nature toute-puissante, angoisseanalogue à celle de l'enfant, qui aurait engendré, en quelque sorte, le comportement religieux.

En personnifiant lesforces naturelles sous formes d'êtres supérieurs, parfois terrifiants, mais pourvus d'une volonté semblable à celledes hommes, en attribuant aux Dieux les caractères que l'enfant attribue au père, les hommes auraient cherché à. »

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