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philosophie politique - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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philosophie politique - philosophie. 1 PRÉSENTATION philosophie politique, branche de la philosophie qui a pour objet l'analyse du pouvoir et de ses institutions (l'État) et, plus globalement, les finalités de la vie en collectivité, à propos desquelles elle développe une réflexion critique, positive ou normative, sur la nature du bien commun. 2 UNE RÉFLEXION SÉCULAIRE, ENTRE COLLECTIVITÉ ET INDIVIDU Depuis l'Antiquité, la pensée politique centre sa réflexion sur la définition d'une organisation collective, éventuellement fondée sous l'autorité d'une transcendance, permettant au plus grand nombre d'atteindre le bonheur. À la Renaissance et au XVIIe siècle, les rapports entre la morale et la politique, ainsi que la conception théologico-politique du bien et du mal, évoluent, notamment sous l'impulsion de Machiavel et de Baruch Spinoza. Le XVIIIe siècle, marqué par le développement de l'économie, la sécularisation de la société et la découverte des civilisations non européennes, recentre l'interrogation portant sur l'ordre social et le bien commun sur le respect de l'individu, désormais placé au coeur de l'organisation sociale, que le XXe siècle doit confronter à l'apparition du phénomène totalitaire. 3 ANTIQUITÉ : RECHERCHE DU BONHEUR COLLECTIF 3.1 La cité La pensée politique développée en Grèce, à partir du Ve siècle av. J.-C., fait du bonheur des hommes (l'eudaimonia) le but ultime de la politique. Idéalement, la cité grecque (la polis) doit être formée par un ensemble de citoyens égaux entre eux. Par opposition à la tyrannie, dans laquelle un seul homme prétend s'élever au-dessus de tous les autres, elle constitue une extension du régime aristocratique au sein duquel seul un petit groupe des « meilleurs « s'organise sur une base égalitaire. 3.2 Protagoras Cependant, si l'accord se fait sur le but à atteindre, il n'en est pas de même sur les moyens à employer. Protagoras estime notamment qu'il ne peut y avoir de cité si tous les citoyens, sans considération d'intelligence ou de richesse, ne sont pas doués d'une « sagesse politique «, et qu'il faut par conséquent laisser à la délibération de tous le soin de prendre les décisions politiques. 3.3 Platon Platon, au contraire, estime que l'exercice du pouvoir suppose un discernement que seules les études les plus complètes peuvent permettre. Il prône donc une « aristocratie « fondée sur le mérite et dirigée par les « philosophes rois «. En outre, il dénonce les insuffisances de toutes les autres formes de gouvernement : la théocratie, l'oligarchie, la démocratie et la tyrannie. Dans la République et les Lois, Platon dresse un tableau de sa cité idéale qui aura pour fin la justice, entendue comme la répartition mesurée et harmonieuse des appétits, de la volonté et de l'esprit, composantes essentielles de l'âme. Son oeuvre sert de référence à toutes les utopies qui, au cours de l'histoire, tentent de formuler les conditions d'une société idéale. 3.4 Aristote L'apport d'Aristote, dans la Politique, est de distinguer dans la dimension politique un trait caractéristique de la nature humaine. « Animal politique «, l'homme est essentiellement défini par sa sociabilité et par les règles que cette qualité suscite : il a naturellement un penchant à s'associer. L'homme est voué à la politique et non contraint : il ne peut réaliser sa pleine et entière humanité qu'au contact de ses semblables dans la cité. La fin ultime de cette cité est le bonheur de l'homme, en tant qu'activité de la raison. 4 MOYEN ÂGE ET RENAISSANCE : ORDRE POLITIQUE ET VALEURS MORALES 4.1 Saint Thomas d'Aquin Le Moyen Âge est marqué par un intense débat sur des questions théologico-politiques. Dans la Somme théologique, saint Thomas d'Aquin intègre cette réflexion dans le cadre d'une tentative de réconcilier la foi et la raison, les dogmes chrétiens et les théories aristotéliciennes. À la philosophie d'Aristote, saint Thomas ajoute l'idée d'un Dieu créateur, la croyance en l'immortalité de l'âme et en la liberté de l'homme. Dans la même perspective, Dante tente de définir dans son étude De la monarchie la manière dont l'autorité de l'empereur et celle du pape, c'est-à-dire le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, peuvent se concilier de manière harmonieuse. 4.2 Machiavel Machiavel, pour sa part, marque définitivement la naissance de la philosophie politique moderne en théorisant, dans le Prince, l'autonomie de la politique par rapport à la morale, et, par conséquent, de l'État par rapport au pouvoir de l'Église. Contrairement aux penseurs précédents, il cherche à analyser la chose politique avec un jugement de type scientifique. 5 ÂGE CLASSIQUE ET LUMIÈRES : DES THÉORIES DU CONTRAT SOCIAL AU LIBÉRALISME 5.1 Thomas Hobbes Autonomisée par rapport à la morale, la sphère du politique se voit confrontée, dès le XVIe siècle, à des perspectives radicalement nouvelles, puisqu'il faut expliquer l'apparition et la pérennisation du pouvoir, sa légitimité même, autrement qu'en faisant intervenir un principe transcendant. Ainsi, Thomas Hobbes expose, dans Léviathan, la fiction d'un contrat social selon lequel, afin d'échapper à la tyrannie des passions individuelles, chacun renonce à sa liberté, à ses droits naturels, pour souscrire à un pacte social, de sorte que le pouvoir despotique d'un seul résulte paradoxalement de l'acquiescement de tous. Pour Thomas Hobbes en effet, l'homme est un « loup pour l'homme « à l'état de nature, c'est-à-dire avant l'existence sociale au sein du groupe politique. 5.2 Philosophie des Lumières Contre cette vision d'un État-Léviathan concentrant tous les pouvoirs, qui constitue en fait une justification de l'absolutisme, Montesquieu développe la thèse de la séparation des pouvoirs, tandis que John Locke, puis Jean-Jacques Rousseau, bien que dans une perspective différente, soutiennent que la souveraineté réside dans le peuple, dont les gouvernants, eux aussi liés par les termes du contrat, ne sont que les mandataires. Le salut de l'homme est donc immanent, inhérent au monde : seule la bonne organisation politique peut garantir la liberté naturelle de l'homme. Ces idées ont une influence déterminante sur la formulation de la Déclaration d'indépendance américaine de 1776 et, lors de la Révolution française, dans la rédaction de la Constitution républicaine de 1793, qui consacre le modèle d'un régime démocratique ayant pour premier objectif la garantie des droits de l'homme et la libre expression du citoyen. 5.3 John Stuart Mill L'alternative aux théories du contrat social est proposée à partir de la fin du XVIIIe siècle par le libéralisme. Selon ce courant, ce n'est pas par le biais d'une extension du pouvoir que peut se réaliser l'ordre politique, mais bien plutôt par la garantie des droits fondamentaux accordée à chacun, et par la primauté donnée à l'intérêt individuel, conformément aux thèses de l'utilitarisme développées par John Stuart Mill. Dans un tel système, où politique et économique sont étroitement liés, c'est la limitation du rôle de l'État, l'affirmation de la liberté individuelle et, finalement, la promotion du marché comme lieu où se réalise l'allocation optimale des ressources qui définissent les contours d'un ordre politique refusant le primat du collectif. 6 MARXISME ET TOTALITARISME 6.1 Karl Marx Parallèlement à l'expansion des théories libérales, le XIXe siècle voit la naissance du socialisme et l'apparition d'une réponse au triomphe de l'individualisme à travers la pensée de Karl Marx. Le marxisme cherche à combiner analyse factuelle et solutions politiques à travers une étude approfondie du système économique. L'hypothèse de base propre à l'histoire de toute société repose sur la lutte des classes et sur un phénomène d'exploitation de la classe laborieuse. Dans cette optique, l'échec du capitalisme est inéluctable, au terme d'une série de crises récurrentes. La dissolution des classes sociales permet d'envisager l'avènement d'un nouvel ordre politique, le communisme, aboutissement d'un processus graduel de dissolution de l'État. Ainsi, l'incapacité des régimes politiques libéraux à garantir à l'ensemble de la population l'exercice de droits réels favorise, parallèlement au socialisme, une intense réflexion sur les moyens d'assurer le bien-être de la communauté par des solutions collectives. Cette pensée inspire un certain nombre d'expériences politiques menées au 6.2 XXe siècle. Régimes totalitaires La révolution russe de 1917 tente de créer une société socialiste, fondée sur la propriété collective des moyens de production, la disparition, au moins formelle, des classes sociales, et sur l'objectif de réaliser le communisme en Union soviétique, prélude à l'internationalisation de la révolution. Paradoxalement, le régime soviétique, loin de travailler à la disparition de l'État, favorise son expansion et crée les conditions d'une pratique totalitaire du pouvoir, interdisant la manifestation de toute opposition politique au nom d'un projet commun, la construction du socialisme. Le fascisme en Italie et le national-socialisme en Allemagne, tous deux apparus dans des pays meurtris par les conséquences de la Première Guerre mondiale, manifestent également, pour des raisons différentes, un souci de subordonner l'individu à la collectivité, dans une vision totalisante soumettant la société tout entière à un projet commun, d'essence nationaliste et fondamentalement raciste, en Allemagne du moins. 6.3 Critiques du totalitarisme Hannah Arendt entreprend une vaste réflexion sur les implications historiques et philosophiques du phénomène totalitaire, qu'elle analyse comme une conséquence de la dissolution des classes sociales et de la dépolitisation du monde moderne. Dans la même optique, Karl Popper dénonce les implications totalitaires de la théorie politique historiciste, qu'il considère dangereuse pour la démocratie. Cette position consiste à soutenir qu'il existe des lois générales du développement historique. Ceci aurait pour conséquence l'idée que les événements sont inéluctables et prédictibles. Il procède à la critique de cette théorie à travers l'examen des réflexions menées par Platon, Hegel et Karl Marx. 7 NOUVELLES INTERROGATIONS 7.1 Problématiques contemporaines Avec pour ambition de présenter une alternative à l'individualisme démocratique, les systèmes politiques totalitaires, porteurs d'exclusions, apparaissent a posteriori comme des utopies meurtrières, incapables d'apporter des réponses satisfaisantes aux problèmes que rencontrent les sociétés démocratiques. La persistance des inégalités sociales et de l'écart entre libertés réelles et libertés formelles, la domination de l'économique sur le politique et l'emprise du marché sur les valeurs fondamentales de toute collectivité humaine sont des interrogations récurrentes depuis que l'effondrement du bloc soviétique (à la fin des années 1980) a fait des démocraties libérales à économie de marché le modèle politique dominant. 7.2 Méthodologie D'un point de vue méthodologique, il faut souligner, enfin, certaines difficultés inhérentes à l'histoire de la philosophie politique : celle-ci, selon Léo Strauss, ne saurait s'édifier sur les bases d'une croyance en un progrès, en une supériorité du présent sur le passé. En philosophie politique, les questions du passé méritent d'être pensées en tant que telles, pour elles-mêmes. Cette position, qui l'oppose aux courants historiciste et relativiste, privilégie les grands textes philosophiques comme des systèmes cohérents d'idées politiques, comme des systèmes toujours pertinents à travers l'histoire, méritant d'être examinés pour eux-mêmes, et non par rapport à des problématiques contemporaines. Avec la naissance de la science politique au XXe siècle, l'approche de ces questions a abandonné son caractère normatif : il ne s'agit plus, en effet, de théoriser ce qui devrait être, mais bien plutôt d'analyser, avec l'apport des sciences sociales et des techniques quantitatives (sociologie, statistiques, analyse des sondages, enquêtes sur le terrain), l'ensemble des mécanismes complexes régissant la sphère politique. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« 5. 1 Thomas Hobbes Autonomisée par rapport à la morale, la sphère du politique se voit confrontée, dès le XVIe siècle, à des perspectives radicalement nouvelles, puisqu’il faut expliquer l’apparition et la pérennisation du pouvoir, sa légitimité même, autrement qu’en faisant intervenir un principe transcendant.

Ainsi, Thomas Hobbes expose, dans Léviathan , la fiction d’un contrat social selon lequel, afin d’échapper à la tyrannie des passions individuelles, chacun renonce à sa liberté, à ses droits naturels, pour souscrire à un pacte social, de sorte que le pouvoir despotique d’un seul résulte paradoxalement de l’acquiescement de tous.

Pour Thomas Hobbes en effet, l’homme est un « loup pour l’homme » à l’état de nature, c’est-à-dire avant l’existence sociale au sein du groupe politique. 5. 2 Philosophie des Lumières Contre cette vision d’un État-Léviathan concentrant tous les pouvoirs, qui constitue en fait une justification de l’absolutisme, Montesquieu développe la thèse de la séparation des pouvoirs, tandis que John Locke, puis Jean-Jacques Rousseau, bien que dans une perspective différente, soutiennent que la souveraineté réside dans le peuple, dont les gouvernants, eux aussi liés par les termes du contrat, ne sont que les mandataires.

Le salut de l’homme est donc immanent, inhérent au monde : seule la bonne organisation politique peut garantir la liberté naturelle de l’homme. Ces idées ont une influence déterminante sur la formulation de la Déclaration d’indépendance américaine de 1776 et, lors de la Révolution française, dans la rédaction de la Constitution républicaine de 1793, qui consacre le modèle d’un régime démocratique ayant pour premier objectif la garantie des droits de l’homme et la libre expression du citoyen. 5. 3 John Stuart Mill L’alternative aux théories du contrat social est proposée à partir de la fin du XVIII e siècle par le libéralisme.

Selon ce courant, ce n’est pas par le biais d’une extension du pouvoir que peut se réaliser l’ordre politique, mais bien plutôt par la garantie des droits fondamentaux accordée à chacun, et par la primauté donnée à l’intérêt individuel, conformément aux thèses de l’utilitarisme développées par John Stuart Mill.

Dans un tel système, où politique et économique sont étroitement liés, c’est la limitation du rôle de l’État, l’affirmation de la liberté individuelle et, finalement, la promotion du marché comme lieu où se réalise l’allocation optimale des ressources qui définissent les contours d’un ordre politique refusant le primat du collectif. 6 MARXISME ET TOTALITARISME 6. 1 Karl Marx Parallèlement à l’expansion des théories libérales, le XIXe siècle voit la naissance du socialisme et l’apparition d’une réponse au triomphe de l’individualisme à travers la pensée de Karl Marx.

Le marxisme cherche à combiner analyse factuelle et solutions politiques à travers une étude approfondie du système économique.

L’hypothèse de base propre à l’histoire de toute société repose sur la lutte des classes et sur un phénomène d’exploitation de la classe laborieuse.

Dans cette optique, l’échec du capitalisme est inéluctable, au terme d’une série de crises récurrentes.

La dissolution des classes sociales permet d’envisager l’avènement d’un nouvel ordre politique, le communisme, aboutissement d’un processus graduel de dissolution de l’État. Ainsi, l’incapacité des régimes politiques libéraux à garantir à l’ensemble de la population l’exercice de droits réels favorise, parallèlement au socialisme, une intense réflexion sur les moyens d’assurer le bien-être de la communauté par des solutions collectives.

Cette pensée inspire un certain nombre d’expériences politiques menées au XXe siècle. 6. 2 Régimes totalitaires La révolution russe de 1917 tente de créer une société socialiste, fondée sur la propriété collective des moyens de production, la disparition, au moins formelle, des classes sociales, et sur l’objectif de réaliser le communisme en Union soviétique, prélude à l’internationalisation de la révolution.

Paradoxalement, le régime soviétique, loin de travailler à la disparition de l’État, favorise son expansion et crée les conditions d’une pratique totalitaire du pouvoir, interdisant la manifestation de toute opposition politique au nom d’un projet commun, la construction du socialisme. Le fascisme en Italie et le national-socialisme en Allemagne, tous deux apparus dans des pays meurtris par les conséquences de la Première Guerre mondiale, manifestent également, pour des raisons différentes, un souci de subordonner l’individu à la collectivité, dans une vision totalisante soumettant la société tout entière à un projet commun, d’essence nationaliste et fondamentalement raciste, en Allemagne du moins. 6. 3 Critiques du totalitarisme Hannah Arendt entreprend une vaste réflexion sur les implications historiques et philosophiques du phénomène totalitaire, qu’elle analyse comme une conséquence de la dissolution des classes sociales et de la dépolitisation du monde moderne.

Dans la même optique, Karl Popper dénonce les implications totalitaires de la théorie politique historiciste, qu’il considère dangereuse pour la démocratie.

Cette position consiste à soutenir qu’il existe des lois générales du développement historique.

Ceci aurait pour conséquence l’idée que les événements sont inéluctables et prédictibles.

Il procède à la critique de cette théorie à travers l’examen des réflexions menées par Platon, Hegel et Karl Marx. 7 NOUVELLES INTERROGATIONS 7. 1 Problématiques contemporaines Avec pour ambition de présenter une alternative à l’individualisme démocratique, les systèmes politiques totalitaires, porteurs d’exclusions, apparaissent a posteriori comme des utopies meurtrières, incapables d’apporter des réponses satisfaisantes. »

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