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PHILOSOPHIE ET RÉFLEXION ?

Publié le 12/02/2004

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Réfléchir philosophiquement sur la science, c'est d'abord s'interroger sur les résultats de la science et sur ses méthodes. Quelle est la nature de la connaissance scientifique? Est-ce qu'elle atteint la réalité profonde ou bien nous donne-t-elle seulement des formules pratiques et des symboles opératoires? Quelle est la valeur et la signification des axiomes dont parle le mathématicien? Cette orientation philosophique - si importante aujourd'hui - est l'épistémologie. Mais la réflexion philosophique va bien au-delà et pose des problèmes que la science ignore. La science s'efforce d'expliquer les phénomènes naturels en les rattachant les uns aux autres par des lois intelligibles, c'est-à-dire exprimables en formules mathématiques. C'est ainsi qu'on explique scientifiquement pourquoi, dans une expérience donnée, telle chose s'est passée plutôt que telle autre. Mais il y a un autre problème, beaucoup plus général, que la science ne pose pas. C'est celui qu'exprimait Leibniz en ces termes : «Pourquoi y a-t-il quelque chose plu-tôt que rien?
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« pluralité des exemples, comment saisir ce qui les unit ; comment comprendre que, dans leur diversité, ils soientprécisément les exemples d'une seule et même idée? La quête philosophique s'efforce de remonter de lamultiplicité des exemples à l'unicité de l'idée, de la pluralité des effets à l'unicité de la cause, en un mot, despréjugés au vrai savoir.Curieusement, Socrate parle de l'idée comme s'il s'agissait d'un être : « par lequel elles sont des vertus et verslequel aura tourné son regard...

».

Il semble ici que ce qui est visé par la recherche du philosophe ne soit passeulement le sens des mots : la philosophie n'est pas un jeu de mots...

ni même un jeu sur les mots! Le butn'est pas de savoir ce que, dans une culture donnée, on entend par le mot vertu ; plus fondamentalement, ils'agit de connaître la cause pour laquelle des actes aussi différents que celui de l'homme, de la femme, ou del'enfant ont les mêmes qualités : de même que les abeilles ont en commun des caractères constitutifsidentiques par leur espèce commune, de même les actes moralement bons doivent avoir une structureessentielle, objectivement identique : ainsi, l'idée que nous avons à l'esprit n'est que la formulation d'unecommunauté de nature que nous n'avons pas inventée — et qui existerait même si nous l'ignorions.La recherche philosophique peut ainsi être pensée comme une réelle « conversion » : il s'agit de sortir de sesimpressions premières, des fausses évidences offertes par la profusion des exemples pour « tourner son regard» vers la réalité.

Ainsi, retrouve-t-on ici l'itinéraire célèbre que Socrate présente dans l'allégorie de la caverne(Platon, La République, livre VII) : le prisonnier qui, au fond de la caverne, ne voit que des ombres, estcomparable à Ménon, au début de cette page : les choses vont de soi, la question philosophique n'a pas lieude se poser...

en réalité, le désir de connaître la vérité n'a pas pu naître faute d'avoir pris conscience del'ignorance.

L'ironie de Socrate joue le rôle de la contrainte que l'on exerce sur le prisonnier pour le libérer «malgré lui » : Ménon, comme le prisonnier, est amené à faire l'effort de dépasser son habitude intellectuelle.

Ilva être ainsi conduit à découvrir une vérité au-delà des impressions sensibles.La philosophie suppose ainsi un changement de point de vue : les exemples concrets ne donnent pas lieu, pareux-mêmes, à de véritables connaissances ; il faut savoir discerner par la parole (dialexis) l'idée qui en faitl'unité.

La philosophie est ainsi essentiellement dialectique. Socrate réfléchissait sur les problèmes de la vie quotidienne, sur les techniques des artisans, sur la politique.L'univers intellectuel et industriel dans lequel nous vivons après deux mille ans d'histoire est infiniment plus complexeque le monde des contemporains de Socrate.

L'esprit de la réflexion philosophique n'a pas changé mais sa matières'est prodigieusement enrichie.

En particulier le philosophe ne saurait ignorer le développement prodigieux dessciences et des techniques qui est aujourd'hui un des aliments les plus précieux de ses réflexions.

Certains même sespécialisent, dans la philosophie de l'histoire, dans la philosophie de la biologie, dans la philosophie du droit parexemple.

Un contemporain a dit très justement que pour la réflexion philosophique «toute matière étrangère estbonne ».

Il ajoutait même : «Toute bonne matière lui est étrangère », entendant par là que la philosophie ne doitpas être une méditation creuse mais une réflexion nourrie par des informations précises sur tel ou tel domaine duréel'.Réfléchir philosophiquement sur la science, c'est d'abord s'interroger sur les résultats de la science et sur sesméthodes.

Quelle est la nature de la connaissance scientifique? Est-ce qu'elle atteint la réalité profonde ou biennous donne-t-elle seulement des formules pratiques et des symboles opératoires? Quelle est la valeur et lasignification des axiomes dont parle le mathématicien? Cette orientation philosophique — si importante aujourd'hui —est l'épistémologie.

Mais la réflexion philosophique va bien au-delà et pose des problèmes que la science ignore.

Lascience s'efforce d'expliquer les phénomènes naturels en les rattachant les uns aux autres par des lois intelligibles,c'est-à-dire exprimables en formules mathématiques.

C'est ainsi qu'on explique scientifiquement pourquoi, dans uneexpérience donnée, telle chose s'est passée plutôt que telle autre.

Mais il y a un autre problème, beaucoup plusgénéral, que la science ne pose pas.

C'est celui qu'exprimait Leibniz en ces termes : «Pourquoi y a-t-il quelquechose plu-tôt que rien?» En effet l'existence du monde est un donné implicite à partir duquel la science déploie soneffort de mise en ordre et d'explication, mais qu'elle présuppose toujours sans jamais le mettre en question.

Pourquoiy a-t-il un monde plutôt que le néant? Voilà un type de problème proprement métaphysique, c'est-à-dire dont laformulation se situe au-delà des prises de la science.

D'où vient l'homme, où va-t-il? La conscience est-elle le butfinal du monde ou un accident transitoire? L'homme est-il déterminé totalement ou possède-t-il un libre arbitre?Tous ces problèmes sont typiquement métaphysiques.. »

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