photographie (art) - photographes et photographie.
Publié le 18/05/2013
Extrait du document
«
photographie en y transposant une esthétique et des thèmes issus de la peinture.
Quant au photographe britannique Henry Peach Robinson, il élabore des études de composition où la photographie est associée au dessin.
Sa compatriote Julia Margaret
Cameron, contrairement à de nombreux photographes de son époque, a une prédilection pour les mises au point approximatives, les prises de vue très rapprochées et les éclairages contrastés.
Mais surtout, elle prise les thèmes allégoriques et les
poses maniéristes, qui sont également privilégiés par certains peintres contemporains.
Les œuvres de Cameron annoncent, à bien des égards, les propositions des photographes pictorialistes au tournant du siècle.
En France, l'œuvre de Félix Nadar, ancien caricaturiste, se distingue des images réalisées par les photographes de studio professionnels.
Photographiés contre un fond uni avec un éclairage diffus faisant ressortir les détails, ses portraits constituent de
véritables enquêtes psychologiques et non pas de simples marchandises.
Cependant, la photographie a encore quelques difficultés à trouver ses lettres de noblesse à la fin du XIX e siècle.
Ainsi, l’écrivain Villiers de l’Isle-Adam regrette que « la
photographie [soit] arrivée bien tard.
N’est-il pas désespérant de songer aux tableaux, portraits, vues et paysages qu’elle eût recueillis et dont le spectacle est à jamais détruit pour nous ? »
3.1. 2 Un précurseur du cinéma
En 1878, les travaux photographiques d’Eadweard Muybridge permettent une première décomposition du mouvement.
En 1881, il met au point un zoopraxiscope , un projecteur lui permettant de recomposer le mouvement — courses de chevaux, vols
d'oiseaux ou compétitions sportives — à travers la vision rapide et successive de ses phases décomposées.
Cette découverte place Muybridge parmi les précurseurs du cinéma.
À sa suite, le Français Étienne-Jules Marey cherche à perfectionner le
protocole technique de Muybridge.
Il invente ainsi un fusil photographique (1882) et un appareil à plaque fixe, puis à pellicule mobile (1890), dont il parvient en 1893 à projeter les images décomposées.
3. 2 Les premiers mouvements photographiques
En 1853, le Britannique Roger Fenton fonde la première société photographique : la London Photographic Society, qui devient la Royal Photographic Society en 1894.
L’année suivante (1854), la Société française de photographie (SFP) est créée,
notamment sous l’impulsion des photographes Gustave Le Gray et Hippolyte Bayard.
3.2. 1 Le pictorialisme
Désireux de rivaliser avec la peinture — en particulier avec les impressionnistes —, le pictorialisme s’empare de la technique photographique, qui s’est considérablement simplifiée et démocratisée dans le dernier tiers du XIX e siècle, pour inaugurer
l’ère de la photographie artistique.
Son intention n’est pas de produire une représentation scientifique ou documentaire de la réalité mais de s’en écarter, parfois même jusqu’à l’abstraction, en utilisant et en interprétant les formes disponibles dans la
nature pour faire naître l’émotion artistique.
L’une des caractéristiques principales du mouvement est la part d’intervention revendiquée par les pictorialistes au moment de la prise de vue et du tirage.
En effet, le sujet photographié n’est qu’un élément constitutif de l’image finale, qui doit toute
sa valeur aux modifications apportées par le photographe.
Certaines techniques — tel le sténopé reposant sur l’emploi d’une fine plaque métallique percée d’un trou en guise d’objectif — permettent l’obtention d’un flou parfois généralisé à l’ensemble
du cliché et caractéristique de l’esthétique pictorialiste.
3.2. 2 Le mouvement Photo-Sécession et la photographie pure
Le mouvement Photo-Sécession est fortement influencé par le pictorialisme dont il est issu.
Son fondateur, le photographe américain Alfred Stieglitz, oppose au courant dominant la straight photography (« la photographie pure », proposant un
rapport au monde plus direct).
Défendant toutes les tendances d’avant-garde, il crée en 1902 le mouvement Photo-Sécession, qui élève irrémédiablement la photographie à une forme artistique.
Cependant, ses premières images, comme celles de son
ami Edward Steichen, se caractérisent par des effets de flou, des frottés, des surépaisseurs de matière, par toutes sortes d'opérations manuelles susceptibles de sacrifier des détails et d'estomper les contours des formes.
Ce n’est que dans les
années 1910 que les deux straight photographers privilégient la netteté de l'image et la restitution des détails.
Il s'agit, comme le souligne Paul Strand qui rejoint bientôt le mouvement, de libérer « la photographie de la domination de la peinture ».
Parmi les membres du groupe se trouvent également Gertrude Käsebier et Clarence White.
Malgré la dissolution
du groupe dans les années 1910, Edward Stieglitz continue à parrainer de jeunes talents en les exposant dans la Gallery 291 : Paul Strand, Edward Weston, Ansel Easton Adams et Imogen Cunningham.
Entre 1903 et 1917, l’organe luxueux de la
Photo-Sécession est la revue Camera Work .
3. 3 La naissance des genres photographiques
3.3. 1 La photographie documentaire
Entre 1850 et 1880, l'évolution des possibilités techniques suscite l'engouement pour les expéditions.
Les photographies de monuments, de sites archéologiques, de paysages et d'habitants de pays souvent éloignés fascinent les contemporains,
déterminés à conquérir le monde par le regard.
Ainsi, l’Américain Edward S.
Curtis enregistre méticuleusement à partir de 1887 les coutumes religieuses et sociales des Indiens d’Amérique du Nord.
Il publie ses travaux entre 1907 et 1930, sous le
titre The North American Indian .
Également, dès le début des années 1850, la Commission des monuments historiques commande à plusieurs photographes des reportages sur les hauts lieux de France, qu’elle compte archiver au même titre que la documentation écrite.
En 1888 est
fondée aux États-Unis la revue National Geographic par la National Geographic Society.
La place accordée de la photographie documentaire au sein de cette revue de vulgarisation scientifique va être grandissante au siècle suivant.
Puis, à l’aube du XXe siècle, le développement de la presse et des moyens de reproduction photomécanique favorise considérablement l'essor de la photographie documentaire.
La diffusion massive des images est essentielle afin de mobiliser la
conscience collective et de provoquer l'avancée des mouvements réformistes.
C'est ainsi que les images du journaliste Jacob August Riis sur les conditions de vie dans les quartiers pauvres de New York donnent lieu à la publication de deux recueils,
How the Other Half Lives (1890) et Children of the Poor (1892).
De même Lewis Wickes Hine, sociologue américain et défenseur du droit des enfants au travail, émeut ses contemporains par la publication au début du XXe siècle de photographies
d'ouvriers, de mineurs, d'immigrants européens et, surtout, d'enfants au travail.
Quant à James Van Der Zee, il photographie tous les aspects de la vie quotidienne de la communauté noire new-yorkaise..
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