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physiocrates français, il ne reconnaît pas dans l'agriculture la source de toute richesse.

Publié le 21/10/2012

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physiocrates français, il ne reconnaît pas dans l'agriculture la source de toute richesse. Le développement industriel de l'Angleterre se justifie par la loi naturelle de la division du travail. L'équilibre industriel est atteint si une forme libérale de gouvernement permet à la loi de l'offre et de la demande, à la loi de la division du travail de s'exercer sans contrainte; un intérêt commun lie en ce cas producteur et consommateur. Libéralisme qui rappelle celui qui était prôné par Quesnay : chez l'un comme chez l'autre, un rationalisme tenace tend à trouver dans les faits humains une nécessité qui, analogue à la nécessité de la physique, exclut, au nom de lois impersonnelles et despotiques, tout despotisme individuel, tout arbitraire. REID Thomas (1710-1796) né à Strachan, mort à Glasgow, était professeur à l'Université de cette ville en 1763; ses Recherches sur l'entendement humain d'après les principes du sens commun, parues en 1764, furent suivies, en 1785, des Essais sur les Facultés intellectuelles et, en 1788, des Essais sur les facultés actives. Reid bute sur le problème philosophique que Kant fait évanouir à la fin de ce même siècle : celui de la liaison de l'objet et de l'idée, de la perception et de l'idée. Quelle est la connaissance immédiate ? L' Objet ou l'Idée ? On sait la position kantienne du problème, qui est la négation même de l'immédiateté de toute connaissance et la mise en rapport inévitable de l'objet sensible et de la catégorie. Thomas Reid dénonce le postulat selon lequel nous ne connaissons que par idée; dans l'objet perçu immédiatement, nous ne mettons rien de l'esprit. La connaissance immédiate est non seulement la perception des objets du sens externe, mais aussi celle des vérités du sens commun ; le sens commun étant pour Thomas Reid la croyance comme la raison, défini par Dugald Stewart : «les lois fondamentales de la croyance «. L'immédiateté de la connaissance perceptive et de la connaissance du sens commun n'implique pas, pour Reid, une passivité de l'esprit : sens commun signifie aussi un certain jugement. Cette double immédiateté entraîne la distinction des facultés de l'esprit et de la conscience, qui est connaissance immédiate des modifications présentes : le propos de la psychologie ne sera plus d'expliquer, soit à l'aide de la physiologie (Descartes), soit par analyse et réduction à l'unité (Condillac), mais de faire de ces connaissances immédiates, après les avoir classées, le point de départ d'une induction. A la recherche de l'immédiat, Thomas Reid met en forme une exigence que le criticisme saura comprendre et rendre vaine, sans pourtant la faire disparaître : en effet, l'immédiat, disparaissant du domaine de la Raison Pure, dans son usage transcendantal, voudra reprendre ses droits dans le domaine pratique. SAINT-MARTIN Louis-Claude de (dit le Philosophe inconnu) (1743-1803) né à Amboise, mort à Aunay, fit paraître en 1775 son premier ouvrage : Des hommes rappelés au principe universel de la science; suivirent en 1782 : Le tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l'homme et l'Univers et, en 1802: Le ministère de l'homme-esprit. « L'Encyclopédie utile à tout renverser, inhabile à rien édifier, amie des ruines «, a fait son temps à la fin du xvine siècle; lui succède, avec le dégoût de l'analyse critique, la croyance en une vérité atteinte par intuition, doctrine qui se rattache à Mme Guyon et à Jacob Boehme. Cercles maçonniques, mysticisme, théosophisme se réclament d'un christianisme opposé à la religion naturelle, qui est fondée sur la raison; mais empruntent un langage philosophique pour exposer des images essentie...
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« Il pense comme les Anciens et perçoit dijà comme les Modernes.

Dès l'Essai sur 1 'origine du langage ( 1 771), il montre que les « sens naturels » suffisent pour exprimer les passions et susciter les émotions, mais que leur usage doit être intentionnellement réglé par la réflexion pour que naisse une véritable parole.

En parlant, l'homme manifeste son essence double.

La nature le détermine et la raison le libère.

Mais, comme le montrent les Idées sur la philosophie de 1 'histoire de 1 'humanité ( 1 784), loin de se laisser réduire à une faculté théorique, cette raison exprime et groupe toutes les activités humaines, des croyances religieuses à la poésie primitive.

Elle est erifin cette semence d'histoire, qui assigne à la nature humaine l'humanité comme but.

Dans Calligone ( 1 8oo), Herder critique la théorie kantienne du beau.

Il ne voit que chimères dans le plaisir désintéressé et dans la sensation sans concept.

L'art implique en effet une activité intellectuelle qui exerce à la fois les fonctions de la raison théorique et du jugement de goût : la poésie primitive, c'est la science des peuples enfants.

De plus, les beaux-arts ne se détachent jamais complètement des nécessités pratiques de la vie humaine, et l'architecte ne distingue pas l'utilité de l'élégance.

Le goût fait donc notre éducation morale en instruisant notre intelligence.

De la sorte, Herder efface les distinctions que Kant avait établies entre les facultés de connaître, de vouloir et de juger.

Apparemment, il revient à la conception des « Lumières » et confond, dans l'idée qu'il se fait de l'éducation, intelligence, moralité et sentiment.

Mais sous ces confusions et ces retours, on peut entrevoir un nouveau style philoso­ phique, sensible à l'unité de nos facultés, à l'expérience active que nous en faisons, en un mot, à la raison conçue comme le foyer singulier de l'existence humaine.

JULES VUILLEMIN JACOBI Frédéric-Henri (1743·1819) Bel homme, séduisant, brillant causeur, il eût fait un excellent diplomate, mais pour être philosophe il lui manquait quelque chose.

Ainsi le revoit Gœthe dans ses souvenirs lorsqu'il évoque le temps où Jacobi l'initiait à la philosophie de Spinoza, quelques années avant de révéler celle-ci dans ses Lettres à Men­ delssohn (1 785) à une Allemagne qu'allait profondément remuer la fameuse « que­ relle de l'athéisme », au temps où lui-même l'encourageait à publier Alwill etWoldemar (1775-1777), deux romans philosophiques par lettres, dans le style de la Nouvelle Héloïse, réactions passionnées contre la plate « philosophie des lumières », importante contribution au « Sturm und Drang » naissant.

Le vieux Lessing lui confie son admiration pour le vstème spinoziste.

Herder, Hamann, sont ses alliés contre « la clique berlinoise de la philosophie popu­ laire »; il sollicite l'alliance philoso­ phique de Kant avant de soulever contre son idéalisme des objections dont les philosophes post-kantiens reconnaîtront tout l'intérêt : Fichte proclame qu'en tout état de cause « rien ne l'empêchera de le regarder comme un des premiers hommes de son temps, comme un des rares chaînons de la vraie tradition philo­ sophique »; Schelling même, quelques années après une très âpre polémique, verra en lui « la personnalité la plus instruc­ tive peut-être de toute l'histoire de la philosophie moderne »; Hegel, enfin, qu'il soutienne que Jacobi a posé les problèmes dont Kant a cherché la solu­ tion ou qu'il en fasse le type du philosophe du « savoir immédiat » et le situe sur le chemin qui mène à sa propre philoso­ phie.

Comment expliquer le contraste frappant entre l'importance considérable que prend cette pensée dans le mouve­ ment des idées et l'oubli où est tombée une œuvre philosophique qui n'a guère connu que l'étrange fortune de devenir, au début du xiX• siècle, la doctrine offi­ cielle d'enseignement dans l'Autriche de Metternich? Certes, Jacobi n'a rien du philosophe de profession : autodidacte, n'ayant jamais connu cet enseignement théologique et cette scolastique woljienne dont l'empreinte marque encore les vstèmes kantiens, il s'est librement épanoui à Genève à la lecture de Pascal, Fénelon, Rousseau en particulier et sa philosophie s'expose le plus souvent sous la forme de lettres ou de dialogues manifestant un évident souci littéraire.

Mais surtout elle offre un caractère assez insolite pour inquiéter tout le monde à défaut de satis­ faire personne : non contente de proclamer inlassablement la supériorité de la croyance sur toute forme de savoir, elle s'affirme dès l'origine légitimation du présupposé et non point recherche ingénue de la vérité; mon cas, avoue-t-il avec clairvoyance, est commun à tous ceux pour qui leur philosophie est en même temps leur religion, qui ne cherchent pas la vérité en général, pure chimère, mais une vérité déterminée qui satisfasse l'esprit et le cœur.

« Se déclarer contre tout vstème, là est le trait caractéristique de sa doctrine », dit Schleiermocher : toute philosophie démonstrative, œuvre d'entendement, n'enchaîne que des raisons formelles sans jamais pouvoir atteindre aucune existence, de Dieu, du monde, de la liberté ni des valeurs, existences qui nous sont cependant révélées dans la parfaite certitude que, sans intuition ni concept, nous procure une croyance qui n'a rien d'une connaissance, œuvre d'une raison définie à nouveaux frais comme infaillible instinct de l'absolu, faculté de présupposer le vrai qui sembl1 tenir à la fois du cœur pascalien et de la réminiscence platonicienne.

Le spinozisme, déduction rigoureuse de conclusions qui contredisent aux croyances les plus cer­ taines que la raison nous révèle et qui sont de ce fait disqualifiées : un Dieu sans visage absorbé en même temps que l'homme destitué de sa liberté dans le mécanisme aveugle de la nature, est, aux yeux de Jacobi, la preuve irréfutable que l'homme dès qu'il pense l'univers ne fait que le parler et que notre enten­ dement ne porte pas au-delà de ses propres productions.

Pourtant rares furent ceux de ses contemporains qui consen­ tirent à imiter le « salto mortale » hors de l'intelligible qu'il leur proposait pour rentrer dans le vrai, plus nombreux ceux que la révélation du spinozisme allait amener à faire du panthéisme une des sources du renouvellement romantique.

Il est vrai que le propre de la croyance étant de s'éprouver et non de se prouver, le dogmatisme est naturel à la philosophie qui la prône : de là l'irritation qu 'exprime Kant à lui voir prendre ce « ton nou­ veau » mais aussi la féconde inquiétude de Fichte devant ce réalisme qui l'aide à se convaincre que son idéalisme spécu­ latif n'est pas encore parvenu à accorder l'action et la parole ; de là enfin tout l'intérêt que Hegel porte à cette philo­ sophie qui, à difaut d'y parvenir vrai­ ment, prétend au moins « dévoiler et manifester l'existence ».

Exemple étrange d'une pensée qui n'aura pesé dans l'histoire que dans la mesure où son contenu lui interdisait de s'imposer.

GUILLERMIT MAIMON Salomon (1753-18oo) Sa vie est celle d'un Juif errant.

Il naquit en Lituanie.

Les communautés juives tantôt l'accueillent et tantôt l'accablent.

On le voit ici rabbin de première classe, là mendiant et vagabond.

Sa légèreté lui aliène ses protecteurs.

Il parcourt le nord de l'Europe dans les situations les plus diverses qu'il peint dans ses Mémoires, et meurt en 1 8oo en Silésie.

Son écriture est subtile et morcelée comme sa vie.

Malgré ses défauts, ce style s'accorde avec un projet unique chez les sectateurs de Kant : « Pour eux, dit Maimon, l'important c'est le système, la nécessité et l'universalité absolues.

Pour moi, c'est la vérité, même si elle doit être exposée d'une façon moins vstématique, nécessaire et générale.

)) Ses ouvrages principaux sont l'Essai de philosophie transcendantale (1790) et les Recherches cr1t1ques sur 1 'esprit humain ou la faculté suprême de connaître et de vouloir (1797).

Il y a dans cette philosophie un paradoxe nécessaire : la méthode de Maimon accepte les éléments du kantisme, mais, négligeant la philosophie morale, elle rapporte l'entendement humain à un entendement créateur et infini et ressuscite dans la philosophie transcendantale même l'opposition du dogmatisme et du scepti­ cisme, de Leibniz et de Hume.

Toute la méthode de la « différence » tient dans l'analogie du calcul infinitésimal.

« Les différentielles des objets sont les nou­ mènes; les objets qui en naissent sont les phénomènes.

La différentielle de tout objet est par rapport à l'intuition = o, dx = o, dy = o, etc.; mais leurs rapports ne sont pas = o et peuvent être donnés de façon déterminée dans les intuitions qu'ils produisent.

Ces noumènes sont les idées de la raison, qui servent de prin­ cipes pour expliquer la genèse des objets selon les lois déterminées de l'entende­ ment.

» Les lois de la nature nous sont données dans l'expérience et nous ne pouvons pas les déduire.

Nous ne possédons pas la méthode différentielle qui nous permettrait de les connaître à l'état naissant, dans 393. »

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