Pierre Louis, dit Louÿs

1870-1925

Cet artiste nonchalant a beaucoup écrit et son étonnante érudition l'a conduit sur la fin à des paradoxes un peu forts, comme d'attribuer à Corneille le théâtre de Molière. Une érudition d'un autre genre non moins vaste, lui a inspiré des livres dont il convient d'oublier jusqu'aux titres. Mais il restera le grand poète en prose de la sensualité païenne, comme ressuscité de l'époque alexandrine, qui a écrit la délicieuse mystification des Chansons de Bilitis  (1894) ; Aphrodite mœurs antiques  (1896) qui, du jour au lendemain, et avec la bénédiction de François Coppée, le rendit célèbre ; la Femme et le pantin, roman espagnol (1898), où certains voient son chef-d'œuvre ; les Aventures du roi Pausole  (1900), fantaisie érotico-sociale… Bien qu'ils contiennent des contes charmants, comme “ Une volupté nouvelle ”, ses deux recueils Sanguines et Archipel, non plus que le roman inachevé et posthume de Psyché, n'ajoutent à sa gloire.