La pitié est naturelle à l'homme
Publié le 09/05/2005
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QUESTION 3 (pistes de réflexion)
- Rousseau pense que l'homme est naturellement bon.
Antérieure à la réflexion, la pitié modère l'amour desoi.
Sans la piété, la raison peut conduire à des monstruosités.
L'amour de soi et la pitié sont des sentimentstellement naturels que, d'après Rousseau, les animaux manifestent parfois par leur comportement qu'ils lesressentent.La pitié est une forme de l'instinct de conservation au niveau de l'espèce.Rousseau distingue trois façons de s'aimer soi-même :– l'amour de soi immédiat, naturel, commun aux hommes et aux animaux, innocent, salutaire ;– l'amour-propre né de la comparaison, donc de la société, et qui donne naissance à l'ambition, à l'injustice,à la vanité, etc.
;– l'amour de soi dirigé par la raison par lequel le sage parvient à se guérir de l'amour-propre.L'amour de soi n'est donc pas un égoïsme.La saisie des valeurs repose donc sur le sentiment.
C'est pourquoi le lien qui unit les hommes n'est pas unlien d'intérêt mais un lien moral.
Pour Rousseau, la pitié est ce qui caractérise le mieux l'humanité.- Bien sûr, Hobbes est le philosophe à étudier ici pour l'opposer à Rousseau.
C'est la haine et la violence quicaractérisent le mieux l'humanité pour Hobbes.- Songez aussi au principe d'amour, de compassion qui sont au fondement des religions monothéistes.
ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.
Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.
Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.
— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.
Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.
Puis, il a cherché à paraître, à dominer.
Il a inventé la propriété.
Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.
La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.
La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.
C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.
L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».
Il faut laisser libre cours à son propre développement.
Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.
— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sapropre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volonté générale.
Rousseau pose ainsi le principe de lasouveraineté populaire.
Tant en littérature qu'en philosophie ou en politique (la Révolution française le revendiqua),l'influence de Rousseau fut considérable.
Il a véritablement transformé la sensibilité humaine..
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- « Pourquoi l'homme veut-il s'affliger en contemplant des aventures tragiques ou lamentables, qu'il ne voudrait pas lui-même souffrir?... Quelle est cette pitié, inspirée par la fiction de la scène? Ce n'est pas à aider autrui que le spectateur est incité, mais seulement à s'affliger, et il applaudit d'autant plus à l'auteur de ces fictions qu'elles l'affligent davantage. Si le spectacle de ces malheurs antiques ou imaginaires ne l'attriste pas, il se retire, avec des paroles de mépris
- Que pensez-vous de cette affirmation : « La pitié chez l'homme qui vit sous la conduite de la raison est par elle-même mauvaise et inutile. » ?
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