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La pluralité des philosophies est-elle un argument contre la philosophie?

Publié le 13/04/2005

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philosophie
..) La foi laisse donc à chacun la liberté totale de philosopher. Au point que chacun peut, sans crime, penser ce qu'il veut sur n'importe quelle question dogmatique. Elle ne condamne, comme hérétiques et schismatiques, que les individus professant des croyances susceptibles de répandre parmi leurs semblables l'insoumission, la haine, les querelles et la colère. Elle considère comme croyants, au contraire, les hommes qui prêchent autour d'eux la justice et la charité, dans la mesure où leur raison et leurs aptitudes le leur rendent possible. Baruch SPINOZA    Voici le point de départ de la philosophie: la conscience du conflit qui met aux prises les hommes entre eux, la recherche de l'origine de ce conflit, la condamnation de la simple opinion et la défiance à son égard, une sorte de critique de l'opinion pour déterminer si on a raison de la tenir, l'invention d'une norme, de même que nous avons inventé la balance pour la détermination du poids, ou le cordeau pour distinguer ce qui est droit et ce qui est tordu. Est-ce là le point de départ de la philosophie? Est juste tout ce qui paraît tel à chacun. Et comment est-il possible que les opinions qui se contredisent soient juste? Par conséquent, non pas toutes. Mais celles qui nous paraissent à nous juste?
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« Le syllogisme est un discours dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose d'autre que ces donnéesen résulte nécessairement par le seul fait de ces données.

Par le seul fait de ces données : je veux dire que c'estpar elles que la conséquence est obtenue ; à son tour, l'expression c'est par elles que la conséquence est obtenuesignifie qu'aucun terme étranger n'est en plus requis pour produire la conséquence nécessaire.

ARISTOTE Il nous reste à montrer, en conclusion, qu'entre la foi et la théologie d'une part, la philosophie de l'autre, il n'y aaucun rapport, aucune affinité.

Pour ne point savoir cela, il faudrait tout ignorer du but et du principe de ces deuxdisciplines, radicalement incompatibles.

La philosophie ne se propose que la vérité, et la foi, comme nous l'avonsabondamment démontré, que l'obéissance, la ferveur de la conduite.

En outre, la philosophie a pour principes desnotions généralement valables et elle doit se fonder exclusivement sur la nature; la foi a pour principes l'histoire, laphilologie et elle doit exclusivement se fonder sur l'Écriture, la Révélation.

(...) La foi laisse donc à chacun la libertétotale de philosopher.

Au point que chacun peut, sans crime, penser ce qu'il veut sur n'importe quelle questiondogmatique.

Elle ne condamne, comme hérétiques et schismatiques, que les individus professant des croyancessusceptibles de répandre parmi leurs semblables l'insoumission, la haine, les querelles et la colère.

Elle considèrecomme croyants, au contraire, les hommes qui prêchent autour d'eux la justice et la charité, dans la mesure où leurraison et leurs aptitudes le leur rendent possible.

Baruch SPINOZA Voici le point de départ de la philosophie: la conscience du conflit qui met aux prises les hommes entre eux, larecherche de l'origine de ce conflit, la condamnation de la simple opinion et la défiance à son égard, une sorte decritique de l'opinion pour déterminer si on a raison de la tenir, l'invention d'une norme, de même que nous avonsinventé la balance pour la détermination du poids, ou le cordeau pour distinguer ce qui est droit et ce qui est tordu.Est-ce là le point de départ de la philosophie? Est juste tout ce qui paraît tel à chacun.

Et comment est-il possibleque les opinions qui se contredisent soient juste? Par conséquent, non pas toutes.

Mais celles qui nous paraissent ànous juste? Pourquoi à nous plutôt qu'aux Syriens, plutôt qu'aux Égyptiens ? Plutôt que celles qui paraissent telles àmoi ou à un tel? Pas plus les unes que les autres.

Donc l'opinion de chacun n'est pas suffisante pour déterminer lavérité.

Nous ne nous contentons pas non plus quand il s'agit de poids ou de mesures de la simple apparence, maisnous avons inventé une norme pour ces différents cas.

Et dans le cas présent, n'y a-t-il donc aucune normesupérieure à l'opinion? Et comment est-il possible qu'il n'y ait aucun moyen de déterminer et de découvrir ce qu'il y apour les hommes de plus nécessaire? Il y a donc une norme.

Alors, pourquoi ne pas la chercher et ne pas la trouver,et après l'avoir trouvée, pourquoi ne pas nous en servir par la suite rigoureusement, sans nous en écarter d'unpouce? ÉPIcTÈTE, Entretiens. DESCARTES J'aurais voulu premièrement y expliquer ce que c'est que la philosophie, en commençant par les choses les plusvulgaires, comme sont: que ce mot philosophie signifie l'étude de la sagesse, et que par la sagesse on n'entend passeulement la prudence dans les affaires mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peutsavoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa santé et 1'invention de tous les arts ; etqu'afin que cette connaissance soit telle, il est nécessaire qu'elle soit déduite des premières causes, en sorte quepour étudier à l'acquérir, ce qui se nomme proprement philosopher, il faut commencer par la recherche de cespremières causes, c'est-à-dire des principes ; et que ces principes doivent avoir deux conditions : l'une, qu'ils soientsi clairs et si évidents que l'esprit humain ne puisse douter de leur vérité lorsqu'il s'applique avec attention à lesconsidérer, l'autre, que ce soit d'eux que dépende là connaissance des autres choses, en sorte qu'ils puissent êtreconnus sans elles, mais non pas réciproquement elles sans eux ; et qu'après cela il faut tâcher de déduire tellementde ces principes la connaissance des choses qui en dépendent, qu'il n'y ait rien en toute la suite des déductionsqu'on en fait qui ne soit très manifeste.

Il n'y a véritablement que Dieu seul qui soit parfaitement sage c'est-à-dire :qui ait l'entière connaissance de la vérité de toutes choses ; mais on peut dire que les hommes ont plus ou moins desagesse à raison de ce qu'ils ont plus ou moins de connaissance des vérités plus importantes.

Et je crois qu'il n'y arien en ceci dont tous les doctes ne demeurent d'accord.

J'aurais ensuite fait considérer l'utilité de cettephilosophie, et montré que, puisqu'elle s'étend à tout ce que l'esprit humain peut savoir, on doit croire que c'est elleseule qui nous distingue des plus sauvages et barbares, et que chaque nation est d'autant plus civilisée et polie queles hommes y philosophent mieux ; et ainsi que c'est le plus grand bien qui puisse être en un État que d'avoir devrais philosophes.

Et outre cela que, pour chaque homme en particulier, il n'est pas seulement utile de vivre avecceux qui s'appliquent à cette étude, mais qu'il est incomparablement meilleur de s'y appliquer soi-même ; commesans doute il vaut beaucoup mieux se servir de ses propres yeux pour se conduire, et jouir par même moyen de labeauté des couleurs et de la lumière, que non pas de les avoir fermés et suivre la conduite d'un autre ; mais cedernier est encore meilleur que de les tenir fermés et n'avoir que soi pour se conduire.

C'est proprement avoir lesyeux fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher ; et le plaisir de voir toutes les chosesque notre vue découvre—n'est point comparable à la satisfaction que donne la connaissance de celles qu'on trouvepar la philosophie ; et, enfin, cette étude est plus nécessaire pour régler nos moeurs et nous conduire en cette vie,que n'est l'usage de nos yeux pour guider nos pas.

Les bêtes brutes, qui n'ont que leur corps à conserver,s'occupent continuellement à chercher de quoi le nourrir ; mais les hommes, dont la principale partie est l'esprit,devraient employer leurs principaux soins à la recherche de la sagesse, qui en est la vraie nourriture ; et je m'assureaussi qu'il y en a plusieurs qui n'y manqueraient pas, s'ils avaient espérance d'y réussir, et qu'ils sussent combien ilsen sont capables.

Il n'y a point d'âme tant soit peu noble qui demeure si fort attachée aux objets des sens qu'ellene s'en détourne quelquefois pour souhaiter quelque autre plus grand bien, nonobstant qu'elle ignore souvent enquoi il consiste.

Ceux que la fortune favorise le plus, qui ont abondance de santé, d'honneurs, de richesses, ne sontpas plus exempts de ce désir que les autres ; au contraire, je me persuade que ce sont eux qui soupirent avec leplus d'ardeur après un autre bien, plus souverain que tous ceux qu'ils possèdent.

DESCARTES. »

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