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LA POESIE AU XVIIIe SIÈCLE

Publié le 31/03/2012

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poesie

S'il est vrai. nous le verrons. qu'on peut parler d'une crise de la poésie au XVIIIe siècle, il est non moins vrai que ce ne fut pas faute de poètes ni d'oeuvres en vers. A cet égard le «Siècle des Lumières« fut plus fécond qu'il n'y paraît à première vue et rares sont les genres qui furent dédaignés. Poésie épique. satirique. élégiaque. didactique et descriptive. lyrisme personnel. lyrisme religieux - pour ne parler que de l'essentiel - rien qui n'ait été cultivé avec plus ou moins de constance et bien entendu de bonheur....

1719 Houdar de La Motte, Fables nouvelles

1723 Rousseau, Odes, Cantates

1728 Voltaire, La Henriade

1734 Gresset, La Chartreuse

1734-37 Voltaire, Discours en vers sur l'Homme

1736 Voltaire, Le Mondain

1734-63 Le Franc de Pompignan, Poésies sacrées

1748 Louis Racine, La Religion

1766 Léonard, Idylles morales

1769 Saint-Lambert, Les Saisons

1772 Gilbert, Le Poète malheureux

1778-81 Parny, Poésies érotiques

1780 Delille, Les Jardins

1794 Chénier, Iambes

poesie

« 436 MANUEL D'HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE ou pour leur fluidité déjà lamartinienne.

Est-ce juste ? Lorsqu'on est amené à relire ces odes.

ces épîtres.

ces hymnes.

ces discours et ces élégies 1 , excepté quel­ ques pièces qui méritent mieux que 1 'oubli dans lequel elles sont tombées.

on doit bien convenir que la pos­ térité a fait à la plupart des œuvres poétiques du XVIII• siècle, froides et laborieuses.

prosaïques ou bour­ souflées.

un sort équitable.

Une telle indigence poétique est trop constante tout au long d'un siècle par ailleurs si riche pour être fortuite.

Ecrire comme E.

Faguet: " Nous ne croyons guère à la philosophie de l'histoire, ce n'est certainement pas pour croire à /a philosophie de l'histoire littéraire.

Un accident, en effet, un simple fait, suffit pour tout changer.

Si un grand génie poétique se fût présenté entre 1700 et 1720 ...

il eût rempli toute cette période de ses chefs-d'œuvre ...

Il eût suscité un goût de nature à faire naTtre des talents ...

" c'est faire preuve d'une singulière légèreté.

Il est vrai que par la suite.

le même critique essaie d'expliquer la décadence poétique surtout sensible dans les premières années du XVIII• siècle par la renaissance du rationa­ lisme cartésien.

l'influence de Boileau et de son Art poétique qui fut perpétuée par des censeurs aux vues étroites et tyranniques.

enfin par l'importance des salons qui favorisent «le bel esprit ll au détriment de la sensibilité.

La plupart des manuels.

à quelques détails près.

adoptent cette explication dont les élé­ ments pris séparément ont quelque exactitude, mais qui a le défaut de mettre sur le même plan des causes d'importance très inégale et par là même.

selon nous.

de laisser l'essentiel dans l'ombre.

Entre 1700 et 1730 environ.

dans le cadre de < la Querelle des Anciens et des Modernes 2 ll, nombreux 1.

La meilleure des rares anthologies oon­ sacrées à la poésie du XVIII• siècle, est celle de Maurice Allem {Bibl.

1).

2.

Voir le tome Il, • de 1600 à 1715 •.. »

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