Devoir de Philosophie

La politique est-elle une science ou un art ?

Publié le 16/03/2004

Extrait du document

L’activité politique est celle qui consiste en l’administration d’une Cité, d’une société. Exclusivement humaine, comme le souligne Aristote, elle est menée le plus souvent par un nombre réduit d’individus chargé d’assurer la protection de tous.

Mais cette activité repose-t-elle sur un ensemble de connaissances constitué, ou sur une habileté particulière ? Ce qui oriente les décisions politiques relève-t-il de lois strictes ou met-il en jeu les talents particuliers d’un homme ou d’un groupe ?

Dès lors, intervient la question de la légitimité à légiférer et à gouverner, dont la réponse apportée dessine les contours de la construction étatique et sociétale : il ne s’agit en effet pas exclusivement d’apporter une réponse sur le plan théorique, mais de comprendre quelles seraient les conséquences pratiques de ces orientations.

  • I) La politique peut devenir une science analogue à la physique.

a) La politique doit devenir une physique sociale. b) La science doit pouvoir fonder l'éthique. c) La politique n'est pas un art.

  • II) La politique est un art.

a) La politique n'est pas une simple application de principes techniques. b) Le Prince joue avec les passions irrationnelles de ses sujets (Machiavel). c) La politique ne s'apprend pas.

.../...

« force.

Machiavel évoque la nécessaire « ruse » qu'il faut employer en utilisant l'image du renard, couplée à celle de la force du lion.

Le philosophe part du constat anthropologiquesuivant : « les hommes sont ingrats, volubiles, simulateurs etdissimulateurs, ennemis du danger, avides de gains ».

Il existe donc unart, un savoir-faire mélange d'intuitions, de calculs et d'illusions pourconserver son autorité. - Par ailleurs, si Platon désire fonder sa Cité idéale sur la volonté de philosophes, ces mêmes philosophes utilisent un conte pour justifier lapartition de la société : celui des hommes de la caste d'or, lesphilosophe, de la caste d'argent pour les gardiens et enfin le fer etl'airain pour les laboureurs et artisans.

Il s'agit bien pour Platon de faireaccepter aux membres de la Cité leurs fonctions en utilisant unargument fantaisiste, s'appuyant ainsi sur la crédulité des citoyens.

Ilutilise ainsi un trompe l'oeil, une illusion, qui relève d'avantage de l'artde berner que de la raison. Pour Platon, la politique n'est pas une science, elle est, comme la médecine, un art: art d'équilibrer les humeurs, de trouver le bonrégime, de tisser des liens sains et solides entre les citoyens.

L'hommepolitique est l'homme vertueux qui propage la vertu en recentrant leshommes sur l'essentiel.

Il mérite de régner, car il tisse des liensd'amitié entre les citoyens.

a l'inverse, une politique qui ne serait quegestion des corps et des biens ne pourrait mener qu'à la discorde.

Unecité gouvernée par un homme vertueux et libre (ni esclave ni tyran)est ainsi bien plus solide qu'une cité défendue par des armes ou des richesses. - A considérer la mission de l'art comme étant de créer des objets beaux, on peut se demander si la politique de ne relève pas de l'art en ce qu'elle tente de créer une société harmonieuse au moyen de laséduction.

En effet, Cicéron souligne la place du delectare dans tout discours, c'est-à-dire le fait d'en retirer de l'agrément.

L'homme politique n'est-il pas avant tout celui qui envoûte les foules ? L'homme de décision necesse de se jouer et de jouer le peuple des symboles de sa puissance, se constitue une mythologie propre(Cf.

les représentations picturales des rois de France par exemple).

La politique est art de représenter unpouvoir, des idées. LA POLITIQUE COMME ART ET SCIENCE : AU SERVICE DE LA MORALE Le « ou » n'est pas seulement exclusif (Cf.

en mathématiques) il peut aussi signifier « et...et », c'est ce sur quoinous nous appuyons ici. - On a utilisé le terme de science en un sens extrêmement restrictif : les chercheurs utilisent également leurinstinct, leur créativité, pour mettre au point des dispositifs d'expérimentation ou des hypothèses.

L'art n'apas le monopole de la créativité, comme la science n'a pas celui de la raison.

En ce sens, la politique est artet science : on peut voire l'exercice politique comme une volonté de canaliser les passions pour lestransfigurer en un état de paix pour l'ensemble des individus.

Puisqu'elle s'occupe des hommes, la politique nepeut prendre considérer exclusivement les donnés rationnels et calculables, mais considérer le libre-arbitre dechacun comme une inconnue dans l'équation. - Cicéron n'utilise pas seulement le delectare pour convaincre et persuader.

Cet homme est poète dans sa jeunesse avant de devenir l'homme politique célèbre pour son éloquence.

Son art consiste en la justerencontre d'arguments rationnels et de métaphores, insistant comme un comédien sur les changements detons et les postures usitées.

La rhétorique est l'instrument principal de l'homme politique, à laquelle il fautajouter l'importance du vêtement, et de tout éléments susceptible d'attirer l'attention.

Capter tant lespassions que la raison, telle est la démarche de Cicéron, faisant de la politique une science plaisante, un artrigoureux. - Cette conciliation place la politique dans une visée morale : éradiquer le mensonge présent dans la position de Platon en première partie, être au service des membres de la société et non de son proprepouvoir (Machiavel), bref, il s'agit pour la politique de se dévouer au service de l'humain.

Si Les Lumières onttenté d'éradiquer la superstition des esprits, la politique devrait tenter d'éliminer les intérêts personnels auprofit de l'intérêt général, la seule légitimité de son exercice provenant des connaissances et des savoir-fairedes individus, et non d'une transmission de pouvoir opaque, ou d'une auto proclamation.

Puisque tout àchacun est doté de raison et d'un sens moral, la politique peut être accessible à tous et non réservée à uneélite dont le savoir-faire ne pourrait être partagé : la politique se doit d'être un exercice transparent. Dire de la politique qu'elle est un art ou une science, c'est dans la premier cas justifier un exercice réservé à unpetit nombre possédant un savoir-faire, dans le second cas évacuer la question de l'inconnu de l'équation qu'est lelibre-arbitre.

Que ce soit dans la Cité idéale de Platon ou dans l'Etat de Machiavel, on conclue à la formation d'un. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles