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Polybe, Histoire universelle (extrait)

Publié le 13/04/2013

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Arrivé à Rome au IIe siècle av. J.-C. en tant qu’otage macédonien, Polybe s'intéresse rapidement à l'histoire et aux institutions romaines. Selon son Histoire universelle, l’un des facteurs fondamentaux de la puissance de Rome dans le monde méditerranéen est une organisation militaire stricte et rationnelle. La République a su mettre en place une armée efficace, le statut de citoyen se payant par la participation à la défense de Rome. Dans cet extrait, Polybe décrit avec précision un système qui vise à équilibrer les potentialités (vigueur de la jeunesse, expérience des anciens) dans les quatre légions romaines.

Histoire universelle de Polybe (Livre VI)

 

Une fois les consuls désignés, ils nomment les tribuns militaires (on en nomme quatorze parmi ceux quoi ont déjà fait cinq campagnes, et dix autres parmi ceux qui ont déjà fait dix campagnes). L’usage veut d’ailleurs qu’avant d’être arrivés à l’âge de quarante-six ans, les cavaliers aient fait dix campagnes et les fantassins seize. Les gens qui ont un cens inférieur à quatre cents deniers en sont exceptés, on les utilise, s’il y en a besoin, pour la flotte. Quand la situation l’exige, les fantassins peuvent être enrôlés pour vingt campagnes. Personne n’a le droit de briguer une magistrature, s’il n’a déjà accompli dix campagnes.

 

 

Lorsque les consuls qui possèdent le commandement sont sur le point de procéder à l’enrôlement des soldats, ils fixent au peuple un jour où tous les Romains en âge de servir devront se réunir. Quand ce jour est arrivé et que tous les mobilisables sont à Rome, ils les rassemblent au Capitole. Les plus jeunes des tribuns, selon l’ordre dans lequel ils ont été nommés par le peuple ou par les consuls, se divisent en quatre groupes, car la composition normale et originelle de l’armée est de quatre légions. Les quatre tribuns qui ont été nommés en premier sont affectés à la première légion, les trois suivants à la deuxième, les quatre suivants à la troisième et les trois derniers à la quatrième. Parmi les plus âgés, les deux premiers sont affectés à la première légion, les trois qui ont été nommés ensuite le sont à la deuxième légion, les deux suivants à la troisième et les trois derniers à la quatrième. Ainsi, lorsque les tribuns ont été nommés et répartis, chaque légion a le même nombre de chefs.

 

 

Ensuite, siégeant séparément selon leur légion, ils tirent au sort les tribus une à une et appellent à eux celle que le sort leur a attribuée. Ils tirent alors au sort dans chaque tribu quatre jeunes gens d’âge et d’apparence à peu près semblables. Ils les font approcher et les tribuns de la première légion en choisissent un, puis ceux de la deuxième, puis ceux de la troisième, enfin ceux de la quatrième. On tire alors au sort quatre autres et lorsqu’ils se sont approchés, les tribuns de la deuxième légion choisissent en premier et ceux de la première en dernier. Pour les quatre suivants, ce sont les tribuns de la troisième légion qui choisissent en premier et ceux de la deuxième en dernier. Procédant ainsi toujours à tour de rôle, ils arrivent à avoir dans chaque légion des hommes de même valeur. Quand le nombre fixé était atteint — il est de quatre mille deux cents fantassins pour chaque légion, parfois de cinq mille, si le danger paraît plus grand —, autrefois ils procédaient à la désignation des cavaliers ; maintenant elle se fait avant la désignation des quatre mille deux cents fantassins. Les cavaliers sont choisis parmi les plus riches en fonction du cens ; ils sont au nombre de trois cents par légion.

 

 

Source : Rougé (Jean), les Institutions romaines, Paris, Armand Colin, coll. « U 2 «, 1969.

 

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