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Est-il possible de fonder les inégalités sociales sur les inégalités naturelles ?

Publié le 27/02/2008

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Est-il possible de fonder les inégalités sociales sur les inégalités naturelles ? Le terme même de « fonder » suppose que l'on parle de légitimité : il y a des inégalités sociales, c'est-à-dire des inégalités au sein d'une société, mais peut-on les rendre légitimes en les faisant reposer sur des inégalités naturelles. En effet, si les inégalités sociales sont calquées sur les inégalités naturelles, alors, la société n'est pas responsable des dites inégalités. En cela, elles pourraient effectivement paraitre légitimes. Pour qu'un tel raisonnement soit valide, il faudrait tout d'abord que l'on puisse déterminer exactement quelles sont les inégalités naturelles, or ceci est véritablement problématique : cette opération ne revient-elle pas finalement à supposer d'éventuelles inégalités naturelles en partant des inégalités sociales ?

« hommes et les femmes est toujours justifiée par l'argument naturaliste qui nous explique que les deux sexesn'ont pas les mêmes caractéristiques naturelles : les hommes seraient plus forts, plus courageux, pluscombattifs, les femmes plus fragiles, plus douces, plus sensibles … en opposant le naitre femme au devenirfemme, Beauvoir met en évidence le fait que toutes ces caractéristiques soit disant naturelles sont descaractéristiques qui prennent leurs sources dans l'éducation et les usages sociaux. III. Les égalités ou inégalités naturelles sont toujours pensées en fonction des données sociales, et non l'inverse. A.

Une société ne se constitue pas à partir d'élément naturels, bruts, c'est-à-dire d'hommes tout droit issus d'un hypothétique état de nature.

Les contractualistes eux-mêmes insistent toujours beaucoup sur lecaractère fictif de l'état de nature qu'ils décrivent : ce n'est là qu'un instrument de pensée, quelque chosequi n'a jamais existé.

Rousseau commence par exemple son Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes par cette phrase célèbre : « commençons par écarter tous les faits ».

Pourtant, cette méthode n'est pas sans défauts : elle revient à supposer un état naturel à partir duquel on va non seulement décrirela naissance d'une société, mais aussi prescrire ce que la société doit-être (ainsi, si les hommes sont égauxpar nature, ils doivent être égaux également dans la société).

Le problème c'est que la nature que l'on vadécrire va être différente selon le modèle de société que l'on veut défendre.

B.

Les analyses que mène Marx dans la Préface de la Contribution à la critique de l'économie politique sont pour le moins éclairantes : selon lui, il faut distinguer une infrastructure et une superstructure :l'infrastructure, c'est l'ensemble des rapports de production, tandis que la superstructure regroupe aussi bienla religion que la politique, l'histoire, la philosophie etc.

par exemple, le mode de production antique a pourinfrastructure l'esclavagisme : certains travaillent, sans rien posséder ni des terres, ni des récoltes, tandisque d'autres possèdent sans travailler.

Or, il est essentiel de comprendre que l'infrastructure, la base mêmede la société détermine la superstructure, et non l'inverse : c'est parce que l'inégalité entre les esclaves etles hommes libres est nécessaire au mode de production antique qu'une superstructure idéologique vientjustifier l'esclavagisme en prétendant qu'il existe une soi-disant différence naturelle entre les hommes libreset les esclaves. ConclusionCe que l'on peut dire en conclusion, c'est que l'argument naturaliste est toujours l'argument de prédilection lorsqu'ils'agit de justifier des inégalités sociales : qu'il s'agisse de dire que les plus audacieux sont ceux qui réussissent leplus, ou de dire que les hommes libres sont naturellement libres et les hommes esclaves naturellement esclaves.Pourtant, cet argument ne tient pas, tout d'abord parce que nul ne saurait dire ce qu'est l'homme en dehors de lasociété dans laquelle il a grandit et qui l'a façonné, et d'autre part parce qu'une telle corrélation, si tant est qu'elleait un sens, ne saurait justifier qu'on maintienne des inégalités dans une société.

La société a ses lois propres, quine sont en aucun cas les lois de la nature.

Même si on peut parler de « loi de la jungle » concernant la vie ensociété, cela n'est qu'une métaphore, et c'est bien la société qui détermine cette loi, et non la nature.. »

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