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Pourquoi le bonheur est pour l'homme un rêve ?

Publié le 24/12/2009

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Et de se moquer longuement des alternatives où il est impossible de trancher. L’homme veut la richesse ? Mais que de soucis, d’envies, de pièges cela ne va-t-il pas provoquer ! L’homme veut la connaissance ? Cela risque de lui donner une vue plus claire des maux qui le menacent ! L’homme veut une longue vie ? Ne sera-ce pas un cortège de longues souffrances ? L’homme veut la santé ? Ne va-t-il pas en user pour se livrer à des excès ? « Bref il est incapable de déterminer, avec une entière certitude, d’après quelque principe, ce qui le rendrait heureux. « Certes des conseils empiriques sont toujours bons à recevoir : un régime alimentaire, l’économie, la politesse, la réserve, « toutes choses qui, selon les enseignements de l’expérience, contribuent en thèse générale pour la plus grande part au bien-être « Mais lorsqu’il s’agit de la moralité, son impératif catégorique (qui ne concerne que la forme de son action) ne saurait relever de suppositions empiriques, ou même s’appuyer sur des exemples. La moralité ne renvoie pas à l’inclination, à la subjectivité, à la particularité ; elle ne distribue pas de conseils, elle énonce des commandements, elle dit la loi : « Il n’y a que la loi qui entraîne avec soi le concept d’une nécessité inconditionnée, véritablement objective, par suite d’une nécessité universellement valable, et les commandements sont des lois auxquelles il faut obéir, cad se conformer même à l’encontre de l’inclination. «

« absolument, mais seulement comme moyen pour un autre but.

»Mais il y a un impératif qui ne se propose pas comme condition un autre but à atteindre.

Un impératif qui concerne «non la matière de l'action, ni ce qui doit en résulter, mais la forme et le principe ».

Cet impératif est catégorique.

«Cet impératif peut être nommé « l'impératif de la MORALITE.

»Ainsi, selon KANT, y a-t-il à distinguer entre bonheur et moralité.

Alors que la moralité est tout entière tournée versle rationnel et l'universel, le bonheur est de l'ordre de l'empirique et du particulier : « malgré le désir qu'a tout hommed'arriver à être heureux, personne ne peut dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et ilveut.

»Et de se moquer longuement des alternatives où il est impossible de trancher.

L'homme veut la richesse ? Mais quede soucis, d'envies, de pièges cela ne va-t-il pas provoquer ! L'homme veut la connaissance ? Cela risque de luidonner une vue plus claire des maux qui le menacent ! L'homme veut une longue vie ? Ne sera-ce pas un cortège delongues souffrances ? L'homme veut la santé ? Ne va-t-il pas en user pour se livrer à des excès ? « Bref il estincapable de déterminer, avec une entière certitude, d'après quelque principe, ce qui le rendrait heureux.

» Certesdes conseils empiriques sont toujours bons à recevoir : un régime alimentaire, l'économie, la politesse, la réserve, «toutes choses qui, selon les enseignements de l'expérience, contribuent en thèse générale pour la plus grande partau bien-être » Mais lorsqu'il s'agit de la moralité, son impératif catégorique (qui ne concerne que la forme de sonaction) ne saurait relever de suppositions empiriques, ou même s'appuyer sur des exemples.

La moralité ne renvoiepas à l'inclination, à la subjectivité, à la particularité ; elle ne distribue pas de conseils, elle énonce descommandements, elle dit la loi : « Il n'y a que la loi qui entraîne avec soi le concept d'une nécessité inconditionnée,véritablement objective, par suite d'une nécessité universellement valable, et les commandements sont des loisauxquelles il faut obéir, cad se conformer même à l'encontre de l'inclination.

»Mais il y a pourtant selon KANT un lien entre bonheur et moralité.

Ce qu'il y a d'acquis, certes, c'est que le bonheur(qui peut se définir comme la satisfaction de toutes nos inclinations) n'est pas le critère de la moralité, car, marquépar l'empirisme et non la rationalité, il n'est pas capable de fournir le principe d'une législation.

Mais cependant, si laloi pratique qui a pour mobile le bonheur est une loi « pragmatique », une règle de prudence, la loi morale n'a d'autremobile que de mériter le bonheur… Laissons, pour terminer la parole à KANT dans la « Critique de la raison pure » : «A la question « Que dois-je faire ? », voici la réponse : « Fais ce qui te rend digne d'être heureux » ; à la question «Que m'est-il permis d'espérer ? », il faut répondre : il est nécessaire de supposer que « Chacun a un sujet d'espérerle bonheur dans l'exacte mesure où il s'en est rendu digne par sa conduite ».

Il s'ensuit que le système de lamoralité est inséparablement lié à celui du bonheur, mais uniquement dans l'idée de la raison pure.

»Mais le bonheur n'est pas ce qui est premier ; ce qui doit l'être, c'est de nous mettre d'abord, dans nos actions, enaccord avec la loi morale.

C'est cet accord qui nous donnera « le mérite qui rend digne du bonheur ». KANT a sans douter raison de souligner que le bonheur est un idéal de l'imagination et que si tous les hommessouhaitent y parvenir, ils ne peuvent cependant dire de manière déterminée et cohérente ce qu'ils veulent.

Resteque, pour KANT, la recherche du bonheur est seconde par rapport à la loi morale qui commande impérativement etqu'elle n'a de valeur que lorsqu'elle est un devoir, cad lorsque l'homme a définitivement perdu tout espoir d'êtreheureux. Ce caractère fugace et instable du bonheur est souvent mis sur le compte du plaisir fugitif avec lequel on leconfond.

Sénèque, au r siècle av.

J.-C., notait qu'« après le plaisir vient l'ennui, et après un premier élan le plaisir seflétrit» (De la vie heureuse). C'est pour échapper à l'incertitude caractérisant la doctrine hédoniste que les philosophes stoïciens fondaient lebonheur sur la volonté et la raison.

Épictète (50-130), qui était esclave, proposait de distinguer «les choses quidépendent de nous » (jugement, désir, etc.) de celles qui « ne dépendent pasde nous » (corps, fortune, honneurs, etc.).

S'il dépend de moi d'être heureux, il ne dépend assurément pas de moid'être grand ou petit. C'est la règle à comprendre.

Tout le malheur des hommes vient de ce qu'ils confondent ce qui est en leur pouvoir etce qui n'est pas en leur pouvoir.

Ils désirent ainsi ce qui ne dépend pas d'eux (envie, jalousie), s'affligent de ce quileur échappe (deuil...) et sont ainsi esclaves des événements, des autres, du jugement des autres : du mondeextérieur.

Le but est donc de redevenir maître de soi, d'exercer sa maîtrise sur les seules choses qui dépendent denous : nos représentations, nos jugements.

Non pas désirer ce qu'on n'a pas ou n'est pas, mais rendre désirable cequ'on a et ce qu'on est.

Alors on retrouve sa pleine liberté, puisqu'on focalise son attention uniquement sur ce quidépend de nous.

On vit une vie sans trouble. La source de tout bien et de tout mal que nous pouvons éprouver réside strictement dans notre propre volonté.

Nulautre que soi n'est maître de ce qui nous importe réellement, et nous n'avons pas à nous soucier des choses surlesquelles nous n'avons aucune prise et où d'autres sont les maîtres.

Les obstacles ou les contraintes que nousrencontrons sont hors de nous, tandis qu'en nous résident certaines choses, qui nous sont absolument propres,libres de toute contrainte et de tout obstacle, et sur lesquelles nul ne peut agir.

Il s'agit dès lors de veiller sur cebien propre, et de ne pas désirer celui des autres ; d'être fidèle et constant à soi-même, ce que nul ne peut nousempêcher de faire.

Si chacun est ainsi l'artisan de son propre bonheur, chacun est aussi l'artisan de son propremalheur en s'échappant de soi-même et en abandonnant son bien propre, pour tenter de posséder le bien d'autrui.Le malheur réside donc dans l'hétéronomie : lorsque nous recevons de l'extérieur une loi à laquelle nous obéissons etnous soumettons.

Nul ne nous oblige à croire ce quel'on peut dire de nous, en bien ou en mal : car dans un cas nous devenons dépendants de la versatilité du jugementd'autrui, dans l'autre nous finissons par donner plus de raison à autrui qu'à nous-mêmes.

Enfin, à l'égard des opinions. »

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