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Pourquoi faut il éduquer la sensibilité ?

Publié le 30/12/2005

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L'homme, à la différence d'autres animaux, vient au monde faible et relativement indéterminé quant à ses instincts. L'apprentissage est alors la première des nécessités concernant sa survie, et son mode primordial est le mimétisme. En ce sens, l'éducation est nécessaire concernant la possibilité de la vie tant naturelle que sociale. Néanmoins, on peut alors se demander dans quelle mesure l'éducation peut conduire à la corruption, pour autant que la socialisation implique des négations de son être naturel. En effet, tout savoir transmis est éminemment social dès qu'il n'est que reçu. Dans cette première conception, l'éducation est nécessaire car elle fonde l'intégration. Mais cette intégration peut être source de misère du point de vue de l'individu naturel, et il faut dès lors interroger le sens d'un éducation de l'individu conçu comme élévation. Car en effet, s'il faut éduquer, n'est-ce pas aussi parce que l'on a à devenir homme, à construire sa liberté ? Ce qui paraît exclure alors une élévation de l'individu à partir d'une élévation de la société en une culture. Le problème est donc que l'éducation de l'homme se justifie par deux aspects (individuels et sociaux) conflictuels. Dès lors, l'enjeu d'une réponse à la question de savoir pourquoi il faut éduquer l'homme est bien celle de savoir quel modèle de l'éducation on propose.

« 2.

Il faut éduquer pour développer l'individu, et empêcher la corruption de la société.

Rousseau doit combattre le concept d'une éducation créatrice de l'homme (Helvétius : l‘éducation s‘oppose à la nature et produit un homme à la convenance de ses principes)car sans cela l'individu est en son cœur néant chacun, n'étant que le produitde l'éducation sociale venue de l'extérieur.

L'éducation de Rousseau sedistingue donc du concept de pédagogie.

Dans l' Emile II 156-158, il indique que la source de toutes nos misères est dans le fait de se porter là où onn'est pas et où on ne sera jamais sans doute, par imagination (138-139)."Emile n'apprendra jamais rien par coeur".

Il faut apprendre les choses plusque les mots.

Il n'y a pas un enfant qui entende les fables de La Fontaine, ilfaut apprendre ce que l'on entend entièrement.

Dès lors, disqualification d'unexcès du contenu.

Emile "a moins de mémoire que de jugement", ses idéessont "bornées, mais nettes".

L'apprentissage livresque introduit le préjugé.Apprendre, c'est incorporer des préjugés.

La mémoire substitue ici l'autorité àla raison.

En 246, l'éducation est définie : « Tout ce que nous n'avons pas à notre naissance et dont nous avons besoin étant grands nous est donné parl'éducation.

Cette éducation nous vient de la nature, ou des hommes, ou deschoses ».

Education ne relève donc pas d'un plan humain concerté mais de cequi se fait tout seul si rien ne l'en empêche.

Au sens de l'éducation politique,il s'agit de dénaturer pour produire la vertu en décentrant le moi individuelpour faire de l'homme une partie du tout.

Les « bonnes institutions sociales »doivent « dénaturer l'homme » pour substituer à son « existence absolue »une « existence relative » (249).

L'homme étant naturellement bon, unebonne éducation suppose au contraire de laisser se développer la nature en évitant les vices.

Il faut accorder l'éducation à l'ordre d'apparition des facultés supérieures de l'homme (imagination,raison, sensibilité active).

Il faut « perdre du temps » (II, 323) dans une bonne éducation, c'est-à-dire attendre lemoment opportun pour développer telle ou telle aptitude.

L'éducation négative que revendique Rousseau s'oppose àun éducation « positive », qui « tend à former l'esprit avant l'âge à donner à l'enfant le connaissance des devoirs del'homme », en ce qu'elle « tend à perfectionner les organes instruments de nos connaissances, avant de nousdonner ces connaissances, et qui prépare à la raison par l'exercice des sens » (Lettre à C.

Beaumont ).

L'éducation négative doit donc déterminer les effet parasites pour laisser la nature se développer selon son ordre propre.

Ainsi,la « prématuration », comme édification autours de l'enfant d'un monde de significations (nécessité, utilité, moralité,légalité) qui lui échappent en partie, doit être évitée.

Toute introduction d'un monde qui ne coïncide pas avec l'étatde l'enfant introduit un déséquilibre factif qu'il faudra combler, la perfectibilité produisant des effets tordus.L'éducation vient donc soit de la nature, des hommes ou des choses : celle qui vient de la nature ne dépend pas de nous, celle qui vient des choses en dépend en partie, celle qui vient des hommes totalement.

L'éducation par leshommes est l'éducation publique.

Tout le but de l'éducation de Rousseau est d'éduquer à la liberté en supprimant lesdisciplines imposées dogmatiquement du dehors.

Problème du masque : l'homme social n'est rien en dehors de seshabitudes arbitraire.

L'éducation qui produit l'homme / masque est négation de la nature et de la liberté.

L'hommecivil ligote ses enfants dans des maillots car il a peur de la liberté.

Transition : il faut donc éduquer non pas essentiellement de transmettre des savoirs, lesquels devant être acquis uniquement lorsque les capacité adéquates sont développée, mais pour laisser la nature del'enfant se développer spontanément dans son individualité et son irréductibilité.

L'éducation sociale est en réalitéun dressage qui déforme la nature des individus.

Le problème est ici que la mémoire collective est niée au profit desseules expériences individuelle, et qu'une société éduquée (ou culture) n'est pas pensable, la société étantintrinsèquement mauvaise par les passions qu'elle instaure.

3.

Il faut éduquer pour élever l'individu, le faire aller au delà de lui-même pour le rendre plus puissant.

On peut trouver chez Nietzsche (seconde des Considérations inactuelles ) une critique de la transmission des savoirs dans le fait qu'ils nous tournent vers le passé en nous détournant de l'avenir.

Il y a doncune valeur de l'oubli qui évite la paralysie.

En outre, la mémoire est un moyen de domination de l'ancien sur lenouveau.

Néanmoins, il ne s'agit pas pour Nietzsche de critiquer pour elle-même la transmission des savoirs.

Eneffet, seul un certain rapport au passé nous permet de nous sortir de notre présent clos sur lui-même.

Le rôle del'éducation, dans cette logique, est de briser le milieu donné pour faire advenir de nouvelles possibilités pourl'homme.

En se rapportant à un passé qui lui est désormais étranger, l'homme peut s'élever en sortant de lui-même(ainsi, Nietzsche admet la haute valeur de la culture grecque).

Alors certes, il faut que l'individu puisse survivre.

Mais l'éducation ne doit pas être confondue avec l'apprentissage.

En ce sens, l'apprentissage à rapport à l'adaptation à un milieu, l'éducation ayant pour ambition dedésadapter à un milieu donné, l'homme n'étant jamais réductible à un milieu, contrairement à l'animal, car il estliberté.

Conclusion : Il faut donc éduquer, non pas avant tout pour transmettre des savoirs qui permettent de s'adapter à un milieu, ce qu'est l'apprentissage.

C'est au contraire désadapter, faire sortir d'un milieu ou d'une clôture afind'ouvrir l'éduqué à ses possibilités et à sa liberté.

En ce sens, le rôle de la transmission des savoirs est ambigu selon. »

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