Devoir de Philosophie

Pourquoi faut-il faire son devoir ?

Publié le 13/04/2004

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Mais dans des circonstances où nous savons que l'impunité est absolument certaine, pourquoi le suivons-nous, ou pourquoi nous sentons-nous coupables ? Le plus souvent les coupables cachent leur faute, et ceux qui font leur devoir aiment qu'on le sache. Ne fait-on pas son devoir par goût d'une bonne renommée, ne cache-t-on pas ses fautes par peur de la honte ? Il n'y a pas de raison de le faire, dès lors, s'il n'y personne pour le savoir. La seule passion qui puisse justifier que l'on fasse son devoir en toute circonstance, c'est l'amour. Par bienveillance pour autrui, je fais son bien, même si personne ne le sait ; mais n'est-ce pas par plaisir d'une bonne opinion de soi-même, comme on écrase sa larme sur soi en faisant l'aumône ?

B - L'utilité du devoir

Le sentiment qui nous retient au bord de la faute, et nous pousse au devoir, semble d'une façon générale commandé par l'utilité qu'on en retire. Faire le bien des autres, pour son propre bien à terme, pour avoir la conscience tranquille, pour être fier de soi-même, pour n'être pas puni.

Vivre dans une société humaine implique un contrat tacite d'utilité réciproque : je suis honnête envers toi, tu seras honnête envers moi. Si chacun suit son devoir, personne n'est lésé ; mais celui qui ne le suit pas lèse tous les autres, car il en tire un avantage qu'ils n'ont pas.

  • devoir:

  Il faut distinguer le devoir, comme obligation morale valant absolument et sans condition, susceptible d'être exigé de tout être raisonnable, et les devoirs, comme obligations sociales, liées à une charge, une profession ou un statut, qui n'ont qu'une valeur conditionnelle et ne peuvent prétendre à l'universalité.

  Kant fait de l'impératif catégorique de la moralité l'énoncé de notre devoir en tant qu'êtres raisonnables.

« s'imaginant les conséquences d'une universalité de leur maxime : si c'était une loi de mentir pour protéger un délit,personne ne croirait ce mensonge.

La maxime d'un comportement immoral se contredit elle-même, et seul un êtresans raison peut la suivre.¦ La force du respect pour le devoir, c'est la force du respect pour la présence de la raison en nous.

Le sentimentconfus qui nous pousse à agir, c'est le sentiment de la pression de la raison sur notre libre arbitre ; la raison nousordonne absolument, nous sentons que nous devons nous plier. « Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi.

» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785.« Par respect pour la loi » : une action accomplie en conformité apparente avec le devoir n'est pas nécessairementune action morale ; pour qu'elle le soit, il faut qu'elle ait été accomplie par devoir, c'est-à-dire par pur respect de laloi morale. « Celui qui sauve un de ses semblables en danger de se noyer accomplit une action moralement bonne, que sonmotif d'action soit le devoir ou l'espoir d'être payé de sa peine.

» John Stuart Mill, L'Utilitarisme, 1861. « Devoir ! mot grand et sublime, [...] ou trouver la racine de ta noble lige [...] ? Ce ne peut être rien de moinsque ce qui élève l'homme au-dessus de lui-même.

» Kant, Critique de la raison pratique, 1788. « Il n'y a donc qu'un impératif catégorique, et c'est celui-ci : Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tupeux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785.L'impératif kantien désigne un commandement de la raison pratique.

Il est hypothétique quand il indique simplementles moyens d'atteindre un objectif extérieur (si tu veux ceci, fais cela) ; il est catégorique quand il ordonneabsolument et sans condition. « L'obéissance au devoir est une résistance à soi-même.

» Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion, 1932.. »

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