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Pourquoi l'homme peut-il être inhumain ?

Publié le 10/03/2004

Extrait du document

  • Analyse du sujet : Pour quelles raisons le sujet, la personne peuvent-ils précisément se dépouiller de leur humanité, c'est-à-dire de l'ordre éthique qui les caractérise ? Comment comprendre cet échappement à la nature ou à la condition humaine ? y a-t-il de l'inhumain dans l'homme ? Notre humanité est-elle précaire ? Comment canaliser l'inhumain ?
  • Bibliographie : René GIRARD, La violence et le sacré, Grasset. Les exemples, hélas, ici seront nombreux, pour nous permettre de mieux comprendre le sujet. Un acte inhumain, étranger à notre nature. Songeons à la barbarie nazie, aux camps de concentration. Mais les nazis furent des hommes, jugés dans le cadre d'un procès à Nuremberg, par des hommes.
  • Parties du programme abordées :

- Le désir. - Autrui. - La liberté. - La religion.

  • Analyse du Sujet : Pour quelles raisons le sujet, la personne peuvent-ils précisément se dépouiller de leur humanité, c'est-à-dire de l'ordre éthique qui les caractérise ? Comment comprendre cet échappement à la nature ou à la condition humaine ?
  • Conseils pratiques : Sujet très difficile, qui exige une conceptualisation rigoureuse et une problématique ferme : y a-t-il de l'inhumain dans l'homme ? Notre humanité est-elle précaire ? Comment canaliser l'inhumain ?
  • Bibliographie :

René G[rard, La violence et le sacré, Grasset.

  • Difficulté du sujet : ***
  • Nature du sujet : Pointu

« Transition. Toutefois, la question de l'humain et de l'inhumain est si constante et énigmatique qu'il semble nécessaire deretrouver un nouveau noyau signifiant pour accéder à la compréhension de ces termes.

L'homme n'est passeulement un être de raison, de liberté infinie.

Il est aussi un être qui imagine.

C'est peut-être vers cette nouvellezone qu'il faut maintenant avancer. C.

Imaginaire et inhumanité. Ici, le surréel retiendra notre attention : n'y a-t-il pas, dans l'homme, uneimagination surréelle, comme pouvoir de création et d'invention ? L'imaginationhumaine est riche d'une potentialité, elle aussi, infinie.

L'horreur, l'inhumanités'enracinent dans un fond mental et esthétique puissant, comme nous lesignalent les origines du théâtre et, en particulier, le mythe de Dionysos.Nietzsche a bien montré que la tragédie est d'abord modelée par le dieu del'ivresse (Dionysos) et exprime ce qui correspond à un déchaînement et à uneivresse extatique, dépassant la mesure et l'ordre.

« Le mot "dionysiaque"exprime le besoin de l'unité, tout ce qui dépasse la personnalité, la réalitéquotidienne, la société, la réalité, l'abîme de l'éphémère [...] une affirmationextasiée de l'existence dans son ensemble, [...] la grande participationpanthéiste à toute joie et à toute peine.

» (Nietzsche, La Volonté depuissance, trad.

Blanquis, Gallimard).Ainsi, qu'exprime Dionysos ? L'ivresse de l'alcool, mais aussi celle de lacruauté.

Le persécuté, le souffrant, l'extase, l'effroi, l'inhumain se modèlent etse manifestent sous le signe de Dionysos, ce dieu de la sauvagerie, cettedivinité dont l'apparition met les êtres humains en délire.

D'ailleurs, Dionysosapparaissait aux Anciens sous la forme d'un taureau, incarnation de la foliefurieuse.

Donc l'imaginaire dionysiaque (cf.

Eschyle, mais aussi Shakespeareet bien d'autres dramaturges) exprime de l'inhumain, de la cruauté, le besoind'exercer une totale puissance.

Peut-on dire d'un acte qu'il est inhumain,étranger à l'homme, enraciné en une étrange divinité d'extase et d'horreur ? Oui, en un sens, mais, en vérité, nous savons que les dieux ne sont que de l'humain et donc qu'ici encore, nul acten'est inhumain.

Dionysos, c'est la cruauté et le monde sans entraves de l'homme.

Ici encore, l'inhumain s'inscrit auplus profond de l'humanité de l'homme : dans son imaginaire pétri d'étranges virtualités. 3) Conclusion. L'imaginaire est profondément lié à l'inhumanité, comme le montrent les tragédies de mort et d'horreur deShakespeare.

Toutefois, il est difficile et même illégitime de dire d'un acte qu'il est inhumain.

L'homme est partout,dans un monde où le divin s'est, depuis longtemps, retiré.

L'inhumain réside dans l'homme.

Parler de nature humaine, c'est parler d'une essence universelle de l'homme, c'est dire qu'il existe un certainsnombre de caractéristiques communes à tous les hommes sans restriction.

C'est donc dire qu'il existe une définitionde l'homme qui s'appliquerait à tous et à chacun d'entre eux sans reste.Or, lorsqu'on observe les hommes, ce qu'on voit, ce n'est pas l'identité, ce qu'ils ont de commun, mais desdifférences, une diversité qui semble ruiner l'idée même d'une nature humaine.Le problème est donc le suivant : d'un côté on parle de nature humaine, d'essence de l'homme et il semble quecette idée d'une définition de ce qu'est l'homme soit légitime parce que rien qui existe ne semble pouvoir ne pasavoir de nature, mais de l'autre, il semble que cette idée soit vaine parce que les différences observables entre lesindividus sont telles qu'ils semblent n'avoir rien en commun.. »

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