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Pourquoi l'homme transforme-t-il la nature?

Publié le 22/07/2005

Extrait du document

L'homme ne travaille qu'en vue d'apaiser ses besoins

L'homme transforme la nature pour assurer artificiellement leurs conditions d'existence. Le manque qui caractérise originellement l'homme concerne prioritairement la conservation du corps. L'homme travaille pour pouvoir se nourrir et vivre protégé. Il pourrait donc se contenter d'un développement technique rudimentaire, comme on l'observe dans les sociétés dites primitives. Le travail ne serait alors clairement qu'un moyen dont la fin serait de pouvoir connaître des moments de repos, libérés du besoin.

La transformation illimitée de la nature est contre nature

Il est vrai cependant qu'une société vraiment primitive, qui ne s'en tiendrait qu'à la stricte satisfaction des besoins vitaux, n'a jamais existé. Les hommes n'ont jamais cherché seulement à vivre, mais toujours à vivre d'une certaine manière, selon un mode de vie qui n'est pas dicté par la nature. Non pas seulement manger, mais cuisiner ce que l'on mange. Cuire, assaisonner, c'est transformer un donné naturel ; mais cela répond-il vraiment à un besoin ? L'homme ne transforme-t-il pas abusivement le donnée naturel ? L'homme ne doit-il pas limiter les modifications qu'il fait subir à la nature ?

La particularité de l'homme à égard de la nature est qu'il la transforme par son travail par le biais de la technique. Contrairement à l'animal, l'homme fait évoluer les techniques qu'il met en œuvre ainsi que les produits de son activité (certes l'oiseau construit instinctivement un nid maisl'habitat humain a évolué au cours de l'histoire, ce qui ne se constate pas chez les oiseaux).

« manière, selon un mode de vie qui n'est pas dicté par la nature.

Non pas seulement manger, mais cuisiner ce quel'on mange.

Cuire, assaisonner, c'est transformer un donné naturel ; mais cela répond-il vraiment à un besoin ?Peut-être est-ce l'erreur de la civilisation d'engendrer des besoins superflus et changeants.

C'est en créantindéfiniment de nouveaux besoins que la culture peut conduire l'homme à toujours modifier non seulement la naturemais aussi son milieu artificiel.

La sagesse consisterait peut-être à savoir se contenter de peu, du strict nécessaire. 2.

Le travail est en lui-même un besoin A.

L'homme travaille au-delà de ses besoins naturels Toutefois, cette sagesse de la frugalité semble ignorer que l'homme n'est pas qu'un animal et que son insatisfactionpermanente n'est pas forcément l'effet d'une dénaturation mais au contraire, l'expression de sa véritable condition.Éternel insatisfait, l'homme ne se contente jamais de ce que la nature lui offre, ni même des transformations qu'il luia déjà imposées.

L'art est sans doute le témoignage le plus fort de cette nécessité pour l'homme de produire del'artifice indépendamment de tout besoin naturel.

L'artiste travaille, mais d'un travail qui semble gratuit ou, en touscas, dont les fins lui échappent. B.

Pourquoi l'homme transforme-t-il indéfiniment la nature ? Si l'homme travaille toujours, est-ce forcément parce qu'il se crée toujours de nouveaux besoins particuliers ? Nepeut-on pas supposer qu'il ait besoin du travail pour s'affirmer lui-même ? Modifier la nature, c'est en effet sel'approprier, c'est pouvoir se retrouver en elle, c'est la spiritualiser.

Dans l'action transformatrice, l'homme s'affirmeen convertissant la nature étrangère en un monde humain, culturel.

Transformer la nature ne signifie pas d'ailleursnécessairement la dégrader : ce peut être aussi la protéger.

Une réserve naturelle, par exemple, est quelque chosede complètement artificiel.

L'homme aurait ainsi besoin de transformer la nature pour l'humaniser et la faire participerà son existence culturelle et historique.L'alternative est donc la suivante : l'homme artificialise-t-il la nature pour satisfaire des besoins naturels ou bienpour affirmer son être ? La transforme-t-il pour avoir plus ou pour être à travers elle, pour se retrouver en elle ? Ilse pourrait que l'enjeu du travail de la nature ne soit pour l'homme ni d'acquérir, ni de s'exprimer, mais de seconstituer, de s'humaniser.

3.

Le travail élabore l'humain A.

Le travail comme expérience formatrice S'il transforme les formes du milieu naturel, le travail modifie aussi et surtout l'homme lui-même : il l'éduque en luiapprenant à surmonter les élans instinctifs de sa propre nature.

Tout travail suppose d'une part la soumission auxrègles techniques d'un savoir-faire, donc un travail sur soi-même, et d'autre part la confrontation à un réel quirésiste, qui s'impose dans la déception de l'échec.

Travailler, c'est renoncer à la spontanéité et au rêve, c'est sortirde soi et entrer en société.

Cultiver, se cultiver, appartenir à une culture : c'est tout un. En transformant la nature, l'homme accède, malgré lui peut-être, à unehistoire dans laquelle se réalise la liberté de l'homme: ici, le mot de natureprend un double sens : la nature, dit Kant, est aussi un tout finaliséaccomplissant un dessein : à la limite, elle représente une sagesse divineoeuvrant dans le monde humain.

Dès lors, la nature, prise en une secondeacception, se sert peut-être de l'homme pour mener à bien le développementde la société.

Pourquoi l'homme transforme-t-il la nature ? Parce que, àtravers tous les aléas techniques, s'engendrent culture, sociabilité, civilisationet liberté.

Ainsi l'homme travaille-t-il, parfois malgré lui, à l'édification de laraison dans le monde.

B.

Le travail peut évidemment être inhumain Le travail social peut être imposé au travailleur dans des conditions telles quece dernier ne peut pas l'envisager dans sa dimension formatrice et libératrice.Le travail perd en effet tout sens et ne représente qu'une contrainte quand iln'ouvre pas sur la perspective d'une maîtrise future, d'un savoir-faire que letravailleur pourra transmettre à d'autres.

Avoir un travail signifie aujourd'huiavoir une activité rémunératrice.

Mais celle-ci peut ne consister qu'à devoirobéir pour fonctionner comme un simple rouage à l'intérieur d'un système deproduction.

Ce travail là n'est évidemment pas formateur. Conclusion L'homme se construit à travers le processus du travail dont les formes sont très variées selon les cultures.

La naturen'est que le terrain sur lequel s'accomplit cette activité éminemment civilisatrice, dont les enjeux se situent doncbien au-delà de la simple satisfaction des besoins naturels.

Ce n'est donc pas en se libérant du travail, mais en. »

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