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Pourquoi les hommes s'intéressent-ils à leur passé ?

Publié le 28/05/2009

Extrait du document

Analyse du sujet

 

-         Le pourquoi désigne soit le motif soit le mobile. Un motif est une raison consciente qui nous fait agir, un mobile est une cause qui a fait agir, plutôt inconsciente et involontaire. Ici, il semblerait que l’on s’interroge plutôt sur le ou les motifs, pour l’humanité, de s’intéresser à son passé.

-         En effet, a priori, en tant que le passé est passé, de manière irrémédiable et définitive, il parait absurde de s’intéresser à son passé : en ce sens, celui qui s’intéresse à son passé perd sans temps à s’interroger sur des choses qu’il ne peut ni changer ni améliorer au lieu de vivre dans le présent.

-         Or, on peut partir du principe que si l’histoire, comme discipline qui s’intéresse aux événements passés, existe, c’est qu’il y a bien une raison : pourquoi fait-on de l’histoire ?

-         Le temps est comme un milieu dans lequel nous sommes immergés sans pouvoir en sortir, presque aussi réel que la matière ou l’air de que nous respirons. Pourtant il ne cesse de nous échapper, insaisissable et fuyant comme un furet : nous ne pouvons jamais saisir le temps lui-même. du temps nous est « donné « dès que nous entrons dans la vie, mais c’est aussi une promesse de mort qui nous est faite alors. Du point de vue de notre connaissance, c’est un paradoxe qui définit la condition humaine : exister, c’est vivre dans un horizon à la fous ouvert et fermé par le temps, se tenir dans l’écart entre une disparition (le passé) et un absence (l’avenir). Car si le temps a une direction, on peut toutefois se demander s’il a un sens.

-         En effet, l’on voit très bien à quel point l’attitude qui consiste à toujours vouloir se ressouvenir, à essayer de donner du sens aux conduites et faits passées – de telle sorte que la dimension du présent et de l’avenir en sont abolies – apparaît alors symptomatique des dérives pathologiques d’une recherche de sens du temps.

-         La notion de vie implique d’abord l’épanouissement d’un être selon des fonctions organiques, qu’il s’agisse d’une plante, d’un animal, ou d’un homme. Mais l’existence implique que cette vie soit ordonnée par un horizon d’avenir et de sens, elle désigne la possibilité pour une vie d’être autre chose qu’une survie.

-         L’homme ne se contente pas de vivre au sens où il existe (littéralement il est au dehors) : sa vie consiste dans le fait, et parce qu’il entretient avec le temps un rapport singulier, d’être monde sous le double triple rapport d’un passé, d’un futur et d’un présent toujours fuyant. Que signifie pour l’homme le fait de se retourner sur le passé, comme s’il y avait quelque leçon à tirer des événements passés, comme s’il fallait trouver un sens au devenir actuel, comme s’il fallait pouvoir donner une explication, a posteriori, rétrospectivement, de certaines actions ?

-         Ce qu’il faut ici se demander c’est ce que traduit, ce que figure de l’essence de l’homme elle-même le fait de se rapporter toujours au passé. Ou pour le dire autrement, il faut chercher à comprendre de quoi une telle attitude est-elle figurative. En creux c’est une définition de la vie humaine qui est ici mise à la question : C’est donc le rapport de l’homme au monde, en tant qu’il se rapporte irrémédiablement au temps, qui est ici mis à la question, et c’est ce que signifie pour l’homme qu’exister dans ce monde qu’il va falloir mettre au jour.

 

Problématique

 

            A quel besoin la recherche de son histoire par l’homme, en tant qu’individu humain, correspond-il ? Quels sont ses motifs et mobiles ? S’agit-il pour l’homme de conserver simplement son passé ou, plus encore, de donner un sens à ses choix, à son présent et ainsi éclairer son futur ? Quel est donc le rapport, la nature du lien qui unité l’homme à son histoire ? 

« · On comprend alors que la connaissance du passé, en tant qu'elle nous préserve contre le risque (dû à l'ignorance del'histoire) de commettre toujours les mêmes erreurs sans jamais en tirer de leçon, apparaît comme ce qui rendpossible tout progrès humain.

La connaissance de notre passé est donc la condition de possibilité pour toute mise enmarche d'un progrès de l'humanité. · La mémoire dépend d'un point de vue particulier ; même la mémoire collective est une vision parcellaire du passé : lesFrançais n'ont pas le même souvenir de la dernière guerre que les Américains.

L'histoire essaie, elle, de constituer untableau global de l'événement.

Connaître le passé, c'est donc a fortiori se libérer d'un point de vue nombriliste etethnocentré ; c'est donc la connaissance de l'histoire – par opposition à l'ignorance – qui rend possible le recul sursoi, recul nécessaire pour ne pas réitérer ces erreurs.

S'intéresser à son passé rend donc objectif les différentsévénements, arrachés au présent subjectifs : elle permet donc à celui qui la connaît de réfléchir sur la responsabilitédes différents acteurs, de prendre du recul. · En ce sens, il est clair que le devoir de mémoire est réel : c'est lui qui nous préserver de la réitération infinie desmêmes erreurs. II.

L'homme cherche un sens · Lorsque le philosophe s'indigne devant le cours de l'histoire, son attitude implique souvent l'espoir d'y déceler unordre secret.

Ainsi, Kant , dans Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, établit le constat suivant : l'histoire humaine est apparemment dénué de sens.

Mais il exprime pourtant un espoir que son opusculetâchera de conforter et de justifier.

L'histoire a un sens, selon lui, elle est en progrès ; mais ce fil conducteur du passén'est pas évident et c'est à l'historien philosophe de l'exhiber.

Malgré son aspect sanglant, l'histoire serait en faitglobalement orientée vers une amélioration continuelle de l'humanité.

Ainsi, se trouverait expliqué l'absurde : lesguerres ne sont qu'une partie de la marche vers un mieux général.

Grâce à l'idée de progrès notre premier sentimentd'absurdité se trouve dissipé.

On comprend en ce sens à quel point l'unité l'histoire, du point de vue de l'idée, va depair avec la notion de sens. · Pour tenter de découvrir un autre ordre dans l'histoire, on peut alors chercher en elle un principe de développementqui ne soit particulier à aucune époque et qui ne tienne pas les atrocités pour autant comme négligeables.

Or, laphilosophie hégélienne se propose, dans cette perspective, de dépasser cette conception du progrès : l'histoiren'atteindrait pas son but en dépit des folies humaines mais, au contraire, par leur intermédiaire.

Alors que laconscience des hommes est bornée et incapable de saisir dans leurs propres actes une quelconque fin rationnelle, enfait, la raison utiliserait chacune des actions humaines même les plus absurdes, pour réaliser dans toute son étenduel'ordre rationnel du monde.

(Ce qu' Hegel nomme « La ruse de la raison » dans La Raison dans l'histoire ).

Grâce à l'omniprésence de la raison dans l'histoire, cette dernière retrouverait un sens et une direction.

Il semble donc bien yavoir un sens à l'histoire en tant que son orientation qui tend au progrès et à l'accomplissement de la Raison, luidonne du sens et signification (par-delà l'atrocité absurde de certains événements monstrueux). · L'histoire, au sens étymologique, est une « enquête ».

Comme les événements qu'il analyse ont disparu, l'historien sefait proprement chercheur : il reconstitue les faits à partir de leurs traces et tente de comprendre comment et pourquoiils se sont déroulés il cherche donc son sens. · L'historien doit donc proprement comprendre l'histoire, la compréhension étant à la fois la saisie du sens et le faitd'être compris dans.

L'historien doit alors prendre place au cœur des évènements historiques et y être compris.

Lechercheur peut donc se mettre à la place des personnages d'une époque.

Pour comprendre un événement, l'historiendoit s'y fondre et adopter le point de vue de ses acteurs.

Retrouver leurs mobiles et découvrir le sens de leurs actesexige d'entrer en sympathie, en com-préhension (saisie avec) avec eux.

On comprend, dans cette perspective, que letravail d'historien consiste à découvrir le sens de l'histoire, sens qui apparaît alors comme une propriété intrinsèque del'histoire mais qu'il faut encore mettre à jour.

C'est donc dans un but de connaissance que la recherche du sens del'histoire est nécessaire et cette recherche s'apparente à une saisie de l'intérieur même des évènements. · Et si l'historien se fond avec toute une période, il adoptera le regard que cette période porte sur elle-même.

Enrestant extérieur à une époque, on « plaque » souvent un sens sur les événements.

Le sens n'est pas ici découvert,mais imposé : inversement, comprendre, c'est mettre en lumière un sens immanent au passé.

La seule compréhensionvalable est donc celle qui se fait de l'intérieur, et qui se modalise comme véritable recherche et non simpleobservation. · Il faut donc réunir patiemment les faits pour ensuite découvrir leur enchaînement et donc le sens intrinsèque de l'histoire.

L'historien détermine les raisons d'un événement, il isole, au sein de la succession, des relations deconsécution.

Le sens de l'histoire émerge d'une longue enquête qui met en évidence le réseau des causes et des. »

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