Devoir de Philosophie

Pourquoi Lire Des Romans?

Publié le 02/01/2011

Extrait du document

I – Le roman, œuvre de fiction

A – Les origines du roman.

Origine : conte/ mythe et de l’épopée => le roman apparaît comme une forme seconde, et donc dégradée de ces grands genres (Genre batârd né de l’union des genres « élevés « ou « nobles « (l’épopée, la tragédie, selon l’antique hiérarchie des genres. A cette dernière, il emprunte en effet ses personnages « bas « : le bourgeois dans la société de l’aristocratie nobiliaire, les prolétaires dans la société bourgeoise, ..) .Le roman offre donc souvent l’histoire d’un ou plusieurs personnages à qui il arrive des aventures.

Personnages inventés : plusieurs personnages => Emma Bovary, Anna Karénine + nombreuses actions.

B - L’évasion.

Le roman fait oublier les soucis, le réel pendant le moment de la lecture. Evasion.

On rêve avec le héros. Cf.  . Emma Bovary qui lit elle-même beaucoup.

Cf. les robinsonnades du XIXe : les Nouveaux Robinsons suisses et toute la vogue des histoires qui se déroulent sur une île déserte loin de tout. Exotisme.

Longues description au XIXe qui font rêver les lecteurs. Pas de télévision : il faut s’occuper. On plonge ainsi dans le Paris de la Restauration avec Balzac.

C – La distraction.

Le roman policier, le roman d’aventure, le roman de gare ou à l’eau de rose n’apporte rien à la société mais ils permettent de passer un bon moment.

Romans fleuves, roman rocambolesques, le lecteur est pris dans l’histoire, oublie son quotidien. 

Les grandes fresques familiales => Les Thibaut, la Chronique des Pasquier, les Semailles et les Moissons… : le lecteur suit la vie des personnages dans le temps ou des personnages puis de leurs enfants…

NB : On peut toutefois considérer que la détente en soi est une utilité.

 

Transition : Le roman est ainsi le genre de l’évasion, de la détente. Cependant, dès son apparition, le roman est vu comme une forme mineure de l’épopée et il est très longtemps méprisé => Quête de légitimité. Les romanciers ont donc voulu prouver que le roman n’était pas cela.

 

II – Les autres fonctions du roman.

 

Sartre : « Nous ne voulons pas avoir honte d’écrire et nous n’avons pas envie de parler pour ne rien dire (...)  Nous voulons que l’écrivain embrasse étroitement son époque «.

 

A - La volonté de ne pas être futile.

 

Au XIXe => triomphe du roman, il acquiert ses lettres de noblesse car : un bon roman est alors un roman ‘sérieux «, reflet de la société contemporaine. Il n’est plus futile.

Sartre et ‘ Qu’est ce que la littérature’ ? « La parole est action « : l’écriture est une arme que tout écrivain est responsable d’utiliser ou non, ainsi l’écrivain est engagé qu’il choisisse de critiquer le système en place ou non.

Sartre => l’écrivain est responsable de ce qu’il écrit envers la société. «  L’écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissement. «

Hugo : « Etre le serviteur de Dieu dans le progrès et l’apôtre de Dieu dans le peuple, c’est la loi de la croissance du génie « => littérature sociale, engagée : en représentant le réel, l’écrivain participe au progrès social. Roman du 19e siècle.

 

B – Le réalisme.

Les romans financiers sont très influencés par Walter Scott => vogue du roman historique qui distrait et instruit. La voie du roman social est ouverte.

Evoquez la comédie humaine : roman total qui veut concurrencer l’état civil + projet de faire une étude des mœurs => Balzac veut dépasser ce rôle de « secrétaire de la société « qui note tout, de simple conteur, il se veut philosophe et penseur politique.

Types de Balzac, roman réaliste. Réalisme du détail est vérité d’observation et vérité philosophique => volonté d’expliquer les ravages de la pensée et dénoncer les vices de l’homme civilisé. Ce réalisme constitue le projet même.

Fonctionnement romanesque du « type « : ce n’est plus par quelques détails  mais par une somme saturante de caractère constitutifs => Le monde est rendu lisible par le personnage.

Hugo, roman historique : Notre Dame de Paris => distrait mais aussi instruit (peinture du Moyen Age,…), fait réfléchir. ..

 

C – Le naturalisme.

 

Pour le romancier, il s’agit de faire mouvoir ses personnages placés dans une histoire particulière et de vérifier que la succession des faits est conforme au déterminisme.  Zola : décrire : « l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous le 2n empire « et souligner le déterminisme de la physiologie, des milieux et des circonstances. Le naturaliste : observe les conditions d’existence des ouvriers, des paysans, des mineurs.

Germinal : critique la condition des mineurs.

 

D’après Maupassant, les romans « traditionnels « visent à charmer, émouvoir => prééminence de l’intrigue, de l’aventure. Les réalistes, qui évitent l’exceptionnel, nous forcent à penser pour comprendre. Le roman réaliste provoque une réflexion profonde sur la société en montrant les affrontements des passions et intérêts et l’évolution des êtres.

Expliquer avec BEL AMI 

NB : prendre d’autres exemples de romanciers engagés (Sartre, camus)

 

Transition : Le roman ne veut pas raconter que des histoires => donner un sens au réel, à diffuser une vision du monde et, avec elle, des modèles de conduite. Le roman « miroir  de la société « permet à l’auteur de s’exprimer, de faire passer son pdv mais aussi de faire réfléchir son lecteur.

 

III – Lorsque la lecture de roman fait réfléchir

 

Au XIXe, le roman voulait être un miroir de la société => dénonciation des injustices sociales.

 

A – Le tableau réaliste.

 

Lorsque l’auteur crée le personnage => le lecteur peut s’y attacher, touché par ses misères. Cf. la pauvre Fantine qui est réduite à se faire couper les cheveux, arracher les dents puis se prostituer pour aider sa petite Cosette (les Thénardier étant en + des escrocs => encore plus pathétique).

= > Au XIXe s, le roman voulait être un miroir de la société : dénonciation des injustices sociales.

= > Hugo dénonce la misère dans Les Misérables, à travers plusieurs personnages touchants et vivants. Ce ne sont pas des types ; leurs défauts et leurs qualités = > ressemblent au lecteur. Cf. Fantine, Cosette, Valjean.

 

B – Le roman témoin de l’époque.

 

Le roman raconte toute l’histoire d’une famille…=> peint aussi une époque, des mentalités, => intérêt historique, sociologique.

Cf. la peinture des idéologies et de la vie avant la guerre 14-18 ; puis l’évocation de la vie pendant la guerre à travers l’histoire des Thibaut.

Cf. la vie à Paris lorsque le mari d’Amélie est dans les tranchées dans Amélie des Semailles et des Moissons de Troyat.

Cf. l’arrivée des français en Russie 1812 dans Le Moscovite de Troyat.

Cf. l’image qui est donnée d’un certain mode de vie au XVIIe s dans La princesse des Clèves.

Transition : Roman => Témoignage certes fictif mais qui est + efficace pour se rendre compte qu’une leçon d’histoire. Grâce à la fiction, on entre dans une époque, dans un monde de pensée…

 

C – La force du recours à la fiction pour dénoncer/argumenter.

Lorsque le narrateur est «je «, l’identification  est plus forte : Hugo utilise donc cette technique pour dénoncer la peine de mort dans Le dernier jour d’un condamné.

Le Dernier jour d’un condamné : le narrateur est celui qui va se faire guillotiner => le lecteur se sent proche de lui, compatit, (et presque se met à sa place) => le lecteur sent donc toute l’atrocité de la peine de mort – surtout à la fin puisque le récit s’arrête avec la vie du condamné.

Le personnage inventé permet à l’auteur de toucher plus fortement son lecteur et donc, il aura plus de chances de le faire adhérer ou reconnaître ses idées => permet d’illustrer le propos de l’auteur/identification du lecteur.

Et Hugo utilise même une histoire vraie dans Claude Gueux : le personnage à vraiment existé, il est vraiment mort – il ne s’appelait sûrement pas « gueux «, qui insiste sur sa pauvreté mais il est mort : réalisme => touche le lecteur.

Transition : Grande force de la fiction. Le fait de passer par un personnage => le lecteur s’identifie aux peines du personnage et donc entend très bien le message de l’auteur.

 

CONCLUSION : 

Le roman => genre de l’évasion, du plaisir de la lecture à travers les aventures de plusieurs personnages auxquels on s’attache (ou même que l’on rejette…). Lecteur captivé. Cependant, petit genre trop souvent méprisé (Balzac n’a jamais été admis à l’Académie française car il était romancier), le roman a été investi par ses auteurs de missions : décrire la société, montrer ses torts, dénoncer les injustices…

[NB : c’est d’ailleurs également plus flatteur pour le lecteur de se dire qu’il lit un roman qui, en même temps qu’il raconte des aventures, peint une époque, la critique…que de lire un roman pour lire]

R : Pour Voltaire, le livre n’est pas excusable que s’il était utile. Or, le plaisir de la lecture, de l’évasion, de l’imagination n’est pas méprisable non plus.

On peut se demander si, tout simplement, ce ne serait pas parce que le texte nous touche : émotion esthétique, communion humaine enthousiasme, indignation (catharsis) que l’on apprécie.

= > Pourvoir émotionnel du travail de l’écrivain. Universalité du message : Le petit prince de st exupéry.

Liens utiles