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Pourquoi mentons-nous ?

Publié le 27/02/2005

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Dès lors, le mensonge sur lequel repose ce déni n'est plus le signe du libre-arbitre, mais plutôt celui d'un déterminisme inconscient. C'est pourquoi Nietzsche jaugeait la valeur d'un esprit au degré de vérité qu'il était à même d'affronter : « Quelle dose de vérité sait-il supporter, sait-il risquer, voilà qui de plus en plus devint pour moi le vrai critère des valeurs. L'erreur (la croyance en l'idéal) n'est pas aveuglement, l'erreur est lâcheté » Ecce Homo.   2/ Le mensonge est dès lors condamné par la philosophie en ce que celle-ci est avant tout une recherche courageuse de la vérité. «  La plus grande transgression du devoir de l'homme envers lui-même considéré comme être moral (envers l'humanité en sa personne) est le contraire de la véracité : le mensonge. » (Métaphysique des moeurs). Selon Platon, le seul modèle d'existence digne d'être vécu par l'homme est celui qui consiste à rechercher constamment la vérité afin de participer à l'Idée éternelle. C'est cet idéal que traduit l'allégorie de la caverne. Le mensonge est dès lors compris comme une perversion métaphysique qui mélange l'être et le néant.     III/ Mensonge et vérité sont cependant étroitement liés, au point que le mensonge conditionne parfois l'émergence de la vérité   1/ Le paradoxe du mensonge qui s'annihile lui-même.

 

Couramment, le mensonge désigne une assertion sciemment contraire à la vérité, énoncée avec l’intention de tromper l’interlocuteur. En ce sens, il n’est pas opposé à la vérité, mais à la véracité, caractérisée par l’action de dire le vrai. Le mensonge, qu’il soit volontaire ou non, semble donc étroitement lié au vecteur qui en permet l’expression : le langage. Plus largement, l’étymologie du terme met en évidence la proximité du mensonge avec la capacité de l’homme à user librement de son intellect : « mensonge « vient en effet du latin mentiri, lui-même provenant de mens, l’ « intelligence «. Que le mensonge soit utilitariste ou aveu de faiblesse, il revient donc paradoxalement à éluder la vérité avec lucidité. Dès lors, pourquoi mentons-nous ? En tant que tromperie, de soi-même comme des autres, le mensonge apparaît aux antipodes de la démarche philosophique. Mais le mensonge occulte-t-il systématiquement la vérité ? 

 

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