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Pourquoi nous trompons-nous ?

Publié le 10/01/2004

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Nous nous trompons, selon DESCARTES, parce que nous laissons aller notre volonté ; si nous avons la résolution de ne pas nous tromper, une ferme attention aux règles de la méthode doit permettre d'éliminer toute erreur. Cependant, nous faisons souvent l'expérience d'une erreur qui résiste à la démonstration de la vérité et de la réfutation la plus méthodique. On doit alors soupçonner que des raisons plus profondes, et d'une autre nature, enracinent l'erreur dans la conviction.

 

Nous pouvons nous tromper dans de multiples circonstances : de l’erreur de l’écolier lorsqu’il recopie un phrase, à l’erreur du scientifique lorsqu’il élabore une théorie qui s’avère par la suite être fausse, il existe de multiples degrés d’erreur. Nous pouvons aussi bien nous tromper dans les choix existentiels que nous faisons que dans nos déductions les plus formelles. Mais nous sommes capables de vérité autant que d’erreur. Comment expliquer que le même sujet pensant, doté d’une seule et même raison puisse tantôt se tromper, tantôt avoir raison ? Est-ce notre raison qui est inégale, ou est-ce l’usage que nous en faisons qui nous induit en erreur ? Est-ce que c'est nous qui nous trompons (la forme pronominale prendrait alors tout son sens) ou est-ce que nous sommes trompés par notre raison défaillante ?

« impatience ou légèreté d'esprit, au lieu de prendre le temps de considérer avec clarté, distinction et évidence, lesdonnées du problème qu'il faut juger.

La découverte de la vérité està la portée de tous, puisque nous disposons tous du même instrument universel qu'est la raison, mais il convient des'y employer avec patience et persévérance.

Nous devrions nous fier à la seule lumière naturelle ou intuitus mentis,et nous méfier plus souvent de nos instincts ou impulsions naturelles qui, si elles visent naturellement notre propreconservation, nous mènent souvent bien loin du droit chemin. Les règles de la méthode Le problème de la vérité semble donc se réduire à une question de méthode.

Si la faculté ne fait défaut chezpersonne, la lumière naturelle ou la raison étant identique en chacun, son application doit être réglée.

La logique, lagéométrie et l'algèbre, trois sciences vraies, peuvent servir de modèle pour établir une méthode universellepermettant de s'acheminer sans peine sur la voie de la vérité, à la condition de les débarrasser de leur superflu etde leurs défauts.

La logique est en effet embarrassée de nombreux syllogismes qui ne nous apprennent rien que l'onne sache déjà.

Le syllogisme explique ou développe la connaissance, mais ne l'étend d'aucune manière.

Lagéométrie, limitée à la considération des figures dans l'espace, "exerce l'entendement en fatiguant beaucoupl'imagination".

Enfin l'algèbre, outre qu'elle traite de "matières fort abstraites qui ne semblent d'aucun usage", esttrop dépendante des règles et des chiffres pour ne pas être parfois confuse et obscure.

Il suffit de tirer de ces troisdisciplines un petit nombre de règles pour établir une méthode universelle de la vérité qui servira en tous les cas, àla condition qu'on s'attache à les respecter scrupuleusement.

La première règle est celle de l'évidence : "ne recevoirjamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle".

Pour cela il faut éviter la précipitationet la prévention.

La précipitation est une impatience qui nous fait juger ou conclure trop tôt ; et la prévention estun parti pris ou un préjugé qui fait obstacle à la considération rationnelle d'un problème, ou encore une dispositiond'esprit affective ou sentimentale qui nous pousse sans raison d'un côté plutôt que de l'autre, avant même que nousayons soigneusement examiné la question.

Cette première règle revient à n'admettre que ce qui se présente "siclairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute".

La deuxièmerègle est une règle de division ou d'analyse.

Pour chaque problème donné, il convient de le diviser en ses partiesélémentaires.

La difficulté apparente se résorbe lorsque la complexité est soumise au traitement de l'analyse, c'est-à-dire divisée en parties distinctes les unes des autres.

Cette deuxième règle prescrit de "démonter" les données duproblème, afin de le "mettre à plat" pour distinguer clairement et distinctement ses parties élémentaires.

La troisièmerègle est celle de l'ordre.

Il faut apprendre partout et toujours à conduire par ordre ses pensées.

Pour cela, ilconvient de commencer par les choses les plus faciles et les plus simples à connaître, pour s'élever ensuite pardegrés successifs vers les plus compliquées.

Si l'ordre est respecté, la progression du simple vers le complexe sefera sans difficultés.

Ce respect de l'ordre est capital : si d'aventure il ne s'en trouve pas naturellement entre deuxparties d'un problème, il faudra en supposer un pour ne pas rompre l'enchaînement logique de la réflexion.

Cettetroisième règle succède logiquement à la deuxième, comme opération de synthèse qui reconstruit avec ordre etlogique ce que la règle d'analyse nous prescrivait de "démonter" ou d'analyser.

Enfin, la quatrième règle est celle dela vérification.

Il s'agit de passer en revue les opérations antérieures pour s'assurer de n'avoir rien oublié.

Tout ceque nous pouvons connaître se laisse ainsi ramener au traitement de ces quatre opérations simples qui ne laissentaucune place à l'erreur. 2 - L'ANALYSE CARTESIENNE DE L'ERREUR. DESCARTES commence par montrer comment l'erreur est possible.

Notre faculté d'opiner, donc d'assentir ou de nier,c'est-à-dire au fond notre liberté, est infinie : elle peut se porter sur n'importe quel objet, elle peut produire desjugements sans limite.

En revanche, notre entendement, c'est-à-dire notre faculté de former et de manipuler desconcepts clairs et distincts, est fini.

Il ne peut connaître n'importe quel objet, ni n'importe comment.

La causeprincipale de l'erreur consiste donc à ne pas contenir la volonté dans les bornes de l'entendement.

Pour ne pas setromper, il ne faut pas vouloir se prononcer sur des objets inconnaissables, et il faut conformer les processus de larecherche de la vérité aux règles de la méthode (commencer par le plus simple et le plus évident, enchaîner lesénoncés par des chaînes de raison, à la façon des mathématiciens). LE JUGEMENT ET L'ERREUR "Il est certain que nous ne prendrons jamais le faux pour le vrai tant que nous ne jugerons que de ce que nousapercevons clairement et distinctement." Descartes, Principes de la philosophie, 1644. Pour Descartes, la faculté de juger, le "bon sens", est présente en chacun de nous.

Mais il nous arrive sauventde nous tromper, de juger mal.

Aussi propose-t-il un principe simple, pour éviter l'erreur : nos jugementsdoivent toujours porter sur des idées "claires et distinctes".

(Cf.

Idée).

En cas de doute, j'ai toujours lapossibilité de suspendre mon jugement. B - LES LIMITES DE L'APPROCHE PRECEDENTE. 1 - LA RÉSISTANCE DE CERTAINES ERREURS.. »

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