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Pourquoi obéissons-nous ?

Publié le 27/02/2005

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C'est la loi du plus fort. Cet état de choses est absolument inacceptable dans le sens où tout le monde a peur. C'est pourquoi les hommes font en sorte que soit instituée une autorité suprême, un pouvoir souverain auquel tous doivent se soumettre. Si les hommes obéissent et renoncent ainsi à leurs envies de meurtre ou de vol, c'est non pas parce qu'ils prennent conscience que c'est immoral mais parce qu'ils savent que c'est là le seul moyen de garantir leur propre sécurité. Même si l'obéissance est à l'origine conditionnée par un intérêt individuel (à savoir la garantie de sa survie et de la propriété de ses biens), il n'en demeure pas moins que l'obéissance à l'état institué et aux règles qu'il impose permet un mieux-être pour tous. Dans cette perspective, nous obéissons sans le savoir au nom du bien commun.        III. Nous obéissons consciemment dans l'intérêt de tous. Nous avons vu précédemment que l'obéissance n'était pas quelque chose qui permettait à l'homme de s'arracher à son intérêt personnel, même si elle permettait un « bien-vivre » collectif. Il s'agit désormais de se poser la question autrement : existe-t-il une obéissance morale ?

Comment expliquer que les hommes obéissent étant donné ce penchant égoïste ? Pour mettre à jour les enjeux de cette question, nous partirons d’un exemple très simple : les limitations de vitesse. Pourquoi les respectons-nous ? La réponse immédiate consiste à dire que si nous respectons les limitations de vitesse, c’est parce que nous avons peur de l’amende correspondant à un excès de vitesse. Mais est-ce si simple ? On peut très bien affirmer que celui qui respecte les limitations de vitesse agit de la sorte car il est conscient qu’elles permettent la sécurité de tous. L’obéissance apparaît donc comme un concept paradoxal : d’une part elle  est la forme institutionnalisée de la soumission de l’homme à ses intérêts individuels, d’autre part elle peut dévoiler une visée du bien commun présente en chacun de nous. La question de savoir pourquoi nous obéissons pose donc le problème suivant : celui qui obéit le fait-il dans son intérêt ou dans l’intérêt de tous ? La cause de l’obéissance est-elle une contrainte extérieure ou un sentiment moral ?

« protéger ou garantir cette fin.

"Une doctrine incompatible avec la paix ne peut pas davantage être vraie, que la paixet la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule manière d'ériger un État est que tous confientleur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).

Toutes les volontés doivent être réduites àune seule volonté.

L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais une unité réelle de tous en une seule etmême personne.

Même si l'obéissance est à l'origine conditionnée par un intérêt individuel (à savoir la garantie de sa survie et de lapropriété de ses biens), il n'en demeure pas moins que l'obéissance à l'état institué et aux règles qu'il impose permetun mieux-être pour tous.Dans cette perspective, nous obéissons sans le savoir au nom du bien commun.

III.

Nous obéissons consciemment dans l'intérêt de tous.

Nous avons vu précédemment que l'obéissance n'était pas quelque chose qui permettait à l'homme de s'arracher àson intérêt personnel, même si elle permettait un « bien-vivre » collectif.

Il s'agit désormais de se poser la questionautrement : existe-t-il une obéissance morale ? Il s'agit de montrer que l'obéissance n'est pas seulement soumissionintéressée à une contrainte extérieure.Kant distingue l'action conformément au devoir (cf I.) de l'action par devoir.Dans l'action par devoir, j'agis de la même façon que dans l'actionconformément au devoir (à savoir dans le respect de la règle) mais passuivant la même volonté.

Plutôt que d'être motivé dans mon action par lapeur d'une sanction, j'obéis à la règle parce que je suis conscient que cetterègle est bonne et que c'est en la suivant que moi-même je suis bon.L'obéissance à l'œuvre dans l'action par devoir est donc parfaitement moraledans le sens où celui qui obéit sait qu'il le fait pour le bien de l'humanité.Dans cette perspective, la cause de l'obéissance est dans la moralité deshommes et leur capacité à voir au-delà de leur intérêt personnel.

(Parexemple, c'est peut-être pour cela que la plupart d'entre nous ne triche pasaux examens malgré parfois l'extrême facilité de le faire sans se faireprendre.) Conclusion - La réponse immédiate à la question de savoir pourquoi nous obéissons est la peur de la sanction. - Cependant, même si elle est dictée par des intérêts individuels, l'obéissance des hommes contribue au bien commun.

L'homme estcapable d'obéir rationnellement même si c'est pour son bien à lui. - Enfin, il est possible de penser que dans certains cas, l'homme obéit moralement, à savoir consciemment en vue du bien commun. Ces trois possibilités de réponse montrent qu'il est difficile de trancher catégoriquement cette question, qu'ilexiste des obéissances de qualités différentes.

Il faut ici se résoudre à une analyse au cas par cas, mais sansrenoncer à la possibilité d'une obéissance morale.

Le fait même que l'homme en soit capable doit être la base detoute entreprise d'évaluation de la qualité de l'obéissance.

La question de l'obéissance dépasse donc le domainestrictement juridique pour entrer dans le domaine moral.. »

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