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Pourquoi parle-t-on ?

Publié le 11/01/2004

Extrait du document

La pensée trouve donc une origine qui n'a pas lieu dans les passions, contrairement aux autres animaux : l'homme emploie des signes linguistiques pour communiquer des pensées, et l'absence de ces signes chez les animaux montrent précisément qu'ils ne pensent pas. Plus que le critère politique, c'est donc le critère rationnel qu'il faut ici retenir pour déterminer la cause première du langage humain.     III. Parler, c'est activer autant la nature rationnelle que sociale de l'homme : car parler, c'est avant tout interagir (Habermas)   Habermas (Morale et Communication) : le langage implique nécessairement, d'une part, la nature sociale de l'homme ou, plus précisément, l'intersubjectivité dans laquelle il évolue ; et d'autre part, il implique aussi sa nature rationnelle, car parler c'est être rationnellement motivé par l'autre pour agir conjointement. Habermas oppose deux types d'activités humaines : d'une part, l'activité stratégique, qui constitue l'activité où l'on manipule l'autre, où l'on influe sur l'autre pour obtenir la continuation de l'interaction ; d'autre part, l'activité communicationnelle, où chacun est motivé rationnellement par l'autre pour agir conjointement. Le langage est donc essentiellement communication, et c'est à travers elle que les hommes parviennent rationnellement à une entente, laquelle est obtenue à la mesure de la reconnaissance intersubjective des exigences de validité. Ainsi, le langage est en lui-même porteur de socialité et de rationnalité, à partir du moment où les individus qui en prennent la charge acceptent d'entrer dans le communicationnel, c'est-à-dire dans le libre débat intersubjectif à partir duquel des accords pourront être noués, ces accords dépendant de certaines exigences de validité eux-mêmes fixés par le débat. Toute action, rendue possible par le communicationnel, est donc avant tout interaction. Parler, c'est donc interagir afin d'agir rationnellement en coordination avec les autres.     Conclusion   -La parole révèle la nature socio-politique de l'homme, puisqu'elle constitue avant tout un échange d'informations : elle suppose donc la présence d'autrui en face du sujet parlant ; le premier objet de la parole comme sa fin ultime, semble être certaines valeurs "politiques" qui assurent la cohésion sociale.

« là mêmes qui sont traduites dans le langage articulé, et c'est la possession commune de ces valeurs, transmises etexprimées par le langage, qui constitue une cité, c'est-à-dire une communauté politique.

Ainsi, le langage a unenature profondément politique : on parle pour partager des valeurs "politiques" (au sens où la justice constitue unevertu, par exemple, qui assure la bonne tenue de la cohésion sociale), dont le langage constitue le principal vecteur.Par suite, un homme est un homme parce qu'il vit en communauté (sans quoi, selon Aristote, il est soit une bête,soit un dieu), et donc parce qu'il parle, puisque la parole est d'elle-même le signe de la nature politique de l'homme :il n'y a de parole que parce qu'il y a échange, et la condition principielle de l'échange, c'est le vivre-ensemble. "Il est facile de voir pourquoi l'homme est un être de cité plus quel'abeille ou que tout autre espèce grégaire.

Car la nature ne fait rien envain or, seul entre tous les vivants, l'homme possède le langage.

Lavoix, sans doute, peut signifier le plaisir et la douleur, et c'est pourquoielle appartient aussi aux autres animaux (tel est le degré atteint parleur nature : avoir la capacité de ressentir la douleur et le plaisir, et dese le signaler les uns aux autres) ; mais le langage est destiné, lui, à lamanifestation de l'utile et du nuisible, et par suite aussi du juste et del'injuste.

Car le propre de l'homme par rapport aux animaux, c'est deposséder le sens du bien et du mal, du juste et de l'injuste et ainsi desuite.

Et c'est la communauté de ces valeurs qui fait la famille et lacité." ARISTOTE. Remarques préliminaires Pour dégager efficacement la construction du texte, il convient à la fois deformuler les thèmes et de les restituer dans la démarche d'ensemble, dans le« mouvement » du texte.

Pour cela chaque moment de l'argumentation doitêtre identifié, et explicitement désigné dans la fonction distinctive qu'il remplitpar rapport à l'ensemble. Construction du texte d'Aristote Première phrase : énoncé de l'objet du texte.Il s'agit de démontrer la nature distinctive de l'homme comme être social (thème du zoon politicon). Deuxième phrase : démonstration de la thèse du texte, en deux temps :• Référence explicite à une conception d'ensemble, dont on tirera les conséquences pour l'objet précis du texte(thème de la finalité généralisée de la nature, saisie comme tout ordonné et structuré) ;• Repérage d'une propriété distinctive de l'homme : le langage. Troisième phrase : convocation d'une objection éventuelle, et réfutation de celle-ci.• Formulation de l'objection : d'autres animaux expriment et se communiquent leurs sensations (plaisir et douleur) ;• Réfutation de cette objection, du fait que celle-ci se réfère à une conception trop restrictive du langage et peutainsi en reconnaître la possession à un ensemble. II.

Mais il n'y a pas de parole sans cohérence et sans rationalité : onparle aussi et surtout pour penser (Descartes). Tous les hommes sans exception, même fous ou stupides, sont capables deparler ou d'employer des signes pour faire connaître leur pensée.

Au contraire,il n'existe aucun animal qui soit capable d'employer le langage, sinon pour lerépéter sans le comprendre (les pies ou les perroquets par exemple).

Si lesanimaux ne parlent pas, ce n'est donc pas par défaut d'organes convenables- les imitations peuvent être très bonnes pour certains oiseaux -, mais ils nepensent pas ce qu'ils disent, et ne sont pas capables d'inventer un systèmede signes pour se faire comprendre.

Seul l'homme dispose d'une raison, lesanimaux n'en ont aucune.

Même l'animal le plus doué n'est pas capabled'égaler l'enfant le plus stupide.

Enfin, si les animaux avaient la moindre tracede raison, ils seraient en mesure de nous le faire savoir, ce qui n'a jamais eulieu.

La faculté de langage est donc étroitement liée à la raison : elle y trouveson origine et sa capacité de développement.

Parler ne consiste donc pas àassocier des mots, mais à penser ce que l'on dit, et à dire ce que l'on pense. Tous les hommes sans exception, même fous ou stupides, sont capables deparler ou d'employer des signes pour faire connaître leur pensée.

Au contraire,il n'existe aucun animal qui soit capable d'employer le langage, sinon pour lerépéter sans le comprendre (les pies ou les perroquets par exemple).

Si les. »

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