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Pourquoi travaillons-nous ?

Publié le 09/04/2004

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L’étymologie du mot travail vient du latin « tripalium « qui désigner dans l’antiquité une « machine à trois pieux «, destinée à immobilisé les chevaux afin de les ferrer ; autrement dit, par extension, un instrument de torture. Il peut se définir comme une dépense productive de forces pour obtenir un fruit. Par ailleurs, Le temps qu’il impose empêche de se consacré à des activités de loisir ou de temps libre. Le travail apparait donc souvent chargé d’une connotation négative. Il est donc intéressant de se questionner sur ce qui pousse les hommes à travailler, puisqu’il apparait aux yeux de la plupart des hommes comme pénible, contraignant et exigeant un effort douloureux.  Nous traiterons par conséquent la question suivante : « Pourquoi travaillons-nous ? «.  Dans une première partie, nous verrons que le travail, qui nous permet de survivre en satisfaisant nos besoins, apparait très souvent aux yeux des hommes, comme une nécessité pénible. Cependant, nous montrerons dans une seconde partie que le travail permet une humanisation ainsi qu’un développent de notre culture. Finalement, nous remarquerons dans une dernière partie les limites de cette humanisation et dans nos sociétés actuelles.

Nous ne travaillons pas pour travailler, comme si un châtiment nous accablait. Le travail est la forme que prend notre commerce avec la nature ; il règle les échanges de matières incessants entre l'homme et la nature, dit Marx. Cependant, s'il est susceptible de nous libérer de l'asservissement à la nature qui nous ferait vivre sans toutes les commodités que nous réclamons, il convient de savoir quel est son rôle dans les rapports qu'entretiennent les hommes entre eux.

D’après Bergson, La fourmi qui possèderait une lueur d’intelligence cesserait immédiatement de travailler. Le travail possède une connotation négative, il a pour origine « tripalium « qui signifie torture, ainsi pourquoi l’homme s’inflige-t-il une telle souffrance? Si le travail est un produit de la société, ne pouvons nous pas revenir à un état de nature qui nous permette de nous libérer de ces chaînes ? Bref, pourquoi le travail ? Pourquoi travaillons-nous plutôt que de ne rien faire ?

« humain devient animal.

[...] Nous avons considéré l'acte d'aliénation de l'activité humaine pratique, le travail, sousdeux aspects : 1) le rapport de l'ouvrier au produit du travail en tant qu'objet étranger qui le tient sous sadomination.

[...] 2) le rapport entre le travail et l'acte de production à l'intérieur du travail. Nietzsche Dans les pays civilisés presque tous les hommes maintenant sont égaux en ceci qu'ils cherchent du travail en vue dusalaire ; pour eux tous, le travail est un moyen et non le but lui-même ; c'est pourquoi ils mettent peu de finesse auchoix du travail, pourvu qu'il procure un gain abondant.

Or il y a des hommes rares qui préfèrent périr plutôt que detravailler sans que le travail leur procure de la joie : ils sont minutieux et difficiles à satisfaire, ils ne se contententpas d'un gain abondant, lorsque le travail n'est pas lui-même le gain de tous les gains.

De cette espèce d'hommesrares font partie les artistes et les contemplatifs de toute espèce, mais aussi ces désoeuvrés qui consacrent leurvie à la chasse, aux voyages ou bien aux intrigues d'amour et aux aventures.

Tous ceux-là cherchent le travail et lapeine lorsqu'ils sont mêlés de plaisir, et le travail le plus difficile et le plus dur, si cela est nécessaire.

Mais autrementils sont d'une paresse décidée, quand même cette paresse devrait entraîner l'appauvrissement, le déshonneur, desdangers pour la santé et pour la vie.

Ils ne craignent pas pour autant l'ennui que le travail sans plaisir : il leur fautmême beaucoup d'ennui pour que leur propre travail puisse leur réussir.

Pour le penseur et pour tous les espritsinventifs l'ennui est ce désagréable calme plat de l'âme qui précède la course heureuse et les vents joyeux ; il leurfaut le supporter, en attendre l'effet à part eux : c'est cela précisément que les natures moindres n'arriventabsolument pas à obtenir d'elles-mêmes ! Chasser l'ennui de n'importe quelle façon est aussi vulgaire que travaillersans plaisir.

Les Asiatiques se distinguent peut-être en cela des Européens qu'ils sont capables d'un repos plus longet plus profond que ceux-ci [...].

Marx En fait, le royaume de la liberté commence seulement là où l'on cesse de travailler par nécessité et opportunitéimposée de l'extérieur ; il se situe donc, par nature, au-delà de la sphère de production matérielle proprement dite.De même que l'homme primitif doit lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et sereproduire, l'homme civilisé est forcé, lui aussi, de le faire et de le faire quels que soient la structure de la société etle mode de la production.

Avec son développement s'étend également le domaine de la nécessité naturelle, parceque les besoins augmentent ; mais en même temps s'élargissent les forces productives pour les satisfaire.

En cedomaine, la seule liberté possible est que l'homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurséchanges avec la nature, qu'ils la contrôlent ensemble au lieu d'être dominés par sa puissance aveugle et qu'ilsaccomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes, les plusconformes à leur nature humaine.

Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité.

C'est au-delàque commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui nepeut s'épanouir qu'en se fondant sur l'autre royaume, sur l'autre base, celle de la nécessité. Arendt Le « bonheur », la « joie » du travail est la façon humaine de goûter le simple bonheur de vivre que nous partageonsavec toutes les créatures vivantes, et c'est même la seule manière dont les hommes puissent tourner avecsatisfaction dans le cycle de la nature, entre la peine et le repos, le travail et la consommation, avec la tranquille etaveugle régularité du jour et de la nuit, de la vie et de la mort.

Fatigues et labeurs trouvent leur récompense dans lafécondité de la nature, dans la calme assurance que celui qui a bien travaillé à la sueur de son front continuera defaire partie de la nature dans ses enfants et dans les enfants de ses enfants.

[...] La joie de vivre, qui est celle dutravail, ne se trouvera jamais dans l'oeuvre : elle ne saurait se confondre avec le soulagement, la joieinévitablement brève, qui suivent l'accomplissement et accompagnent la réussite.

Le bonheur du travail, c'est quel'effort et sa récompense se suivent d'aussi près que la production et la consommation des moyens de subsistance,de sorte que le bonheur accompagne le processus tout comme le plaisir accompagne le fonctionnement d'un corpsen bonne santé.

Le « bonheur du plus grand nombre » dans lequel nous généralisons et vulgarisons la félicité dont lavie terrestre a toujours joui, a conceptualisé en « idéal » la réalité fondamentale de l'humanité travailleuse.

Le droitde poursuivre le bonheur est, certes, aussi indéniable que le droit de vivre ; il lui est même identique.

Mais il n'a riende commun avec la chance qui est rare, ne dure pas et que l'on ne peut pas poursuivre, car la chance, la fortune,dépendent du hasard et de ce que le hasard donne et reprend, bien que la plupart des gens en « poursuivant lebonheur » courent après la fortune et se rendent malheureux même quand ils la rencontrent, parce qu'ils veulentconserver la chance et en jouir comme d'une abondance inépuisable de « biens ».

Il n'y a pas de bonheur durablehors du cycle prescrit des peines de l'épuisement et des plaisirs de la régénération, et tout ce qui déséquilibre cecycle - pauvreté, dénuement où la fatigue est suivie de misère au lieu de régénération, ou grande richesse etexistence oisive où l'ennui remplace la fatigue, où les meules de la nécessité, de la consommation et de la digestionécrasent à mort, impitoyables et stériles, le corps impuissant - ruine l'élémentaire bonheur qui vient de ce que l'onest en vie.. »

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