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Le pouvoir corrompt-il l'homme ?

Publié le 05/03/2004

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La politique a souvent la réputation d'être aux mains d'hommes malhonnêtes et corrompus : faut-il accepter cette vision des choses et considérer qu'elle manifeste un effet naturel et inévitable du pouvoir, ou bien refuser de voir dans cette corruption l'essence du pouvoir et définir le pouvoir d'une manière à écarter son aspect sombre ? Les mêmes questions se posent au niveau du pouvoir personnel, même si la dimension politique n'entre pas en jeu : comment garantir que celui qui sait posséder un pouvoir sur quelqu'un en usera à bon escient ? Le sujet comporte donc différentes directions, qui toutes pointent pourtant vers la même définition de l'essence du pouvoir et de ses conséquences naturelles. Références utiles : Platon, La République. Michel Foucault, Surveiller et punir. Textes à utiliser : Rousseau, Projet de constitution pour la Corse : « La puissance civile s'exerce de deux manières l'une légitime par l'autorité, l'autre abusive par les richesses. Partout où les richesses dominent, la puissance et l'autorité sont ordinairement séparées, parce que les moyens d'acquérir la richesse et les moyens de parvenir à l'autorité n'étant pas les mêmes sont rarement employés par les mêmes gens. Alors la puissance apparente est dans les mains des magistrats et la puissance réelle est dans celle des riches. Dans un tel gouvernement tout marche au gré des passions des hommes, rien ne tend au but de l'institution. Il arrive alors que l'objet de la convoitise se partage : les uns aspirent à l'autorité pour en vendre l'usage aux riches et s'enrichir eux-mêmes par ce moyen; les autres et le plus grand nombre vont directement aux richesses, avec lesquelles ils sont sûrs d'avoir un jour la puissance en achetant soit l'autorité soit ceux qui en sont les dépositaires.

Comment le pouvoir peut-il corrompre l’homme ? L’idée de « corrompre l’homme « suppose que l’homme parte d’un état bon pour aller vers un état moins bon. Faut-il envisager une tendance naturelle de l’homme se comporter de manière nuisible dès qu’il est investi d’un pouvoir ? Que le pouvoir est le révélateur d’un aspect particulièrement sombre de la nature humaine, et que la politique s’efforce de réguler cet aspect sombre en donnant une dimension institutionnelle, fixe, non arbitraire, à l’exercice du pouvoir ?  Ou faut-il envisager un effet pessimiste de la pratique politique, comme voulant réguler la volonté de pouvoir de l’homme mais lui donnant en même temps l’occasion de développer de manière parfois mauvaise cette volonté de pouvoir ? La politique a souvent la réputation d’être aux mains d’hommes malhonnêtes et corrompus : faut-il accepter cette vision des choses et considérer qu’elle manifeste un effet naturel et inévitable du pouvoir, ou bien refuser de voir dans cette corruption l’essence du pouvoir et définir le pouvoir d’une manière à écarter son aspect sombre ? Les mêmes questions se posent au niveau du pouvoir personnel, même si la dimension politique n’entre pas en jeu : comment garantir que celui qui sait posséder un pouvoir sur quelqu’un en usera à bon escient ? Le sujet comporte donc différentes directions, qui toutes pointent pourtant vers la même définition de l’essence du pouvoir et de ses conséquences naturelles.

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