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Y a-t-il un pouvoir des mots ?

Publié le 12/03/2004

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Les surréalistes et le langage ou la déconstruction du pouvoir.             Le surréalisme est né de la première guerre mondiale et de la "crise de conscience" qui s'ensuivit. La civilisation s'était engager dans une impasse, celle du tragique et de l'absurde. Aussi, le surréalisme apparut-il d'abord comme une volonté de libération, un mouvement de rupture et de révolte contre toutes les valeurs de la société rabaissées au rang de préjugés bourgeois. Au risque de passer pour des nihilistes intellectuels, les surréalistes s'attaquèrent aux manifestations les plus spectaculaires de la raison triomphante: la société, la morale, la religion, l'art. C'est Tristan Tzara, le créateur de Dada, qui le premier proclamera la nécessité d'une "rupture de l'art d'avec la logique", d'un "grand travail négatif à accomplir". Aussi, le groupe Dada n'aura pour but que de tourner en dérision les valeurs décadentes de cette société. La méthode est la suivante: il ne s'agit plus d'exprimer une pensée préexistante par le truchement du langage, mais d'explorer toutes les ressources du langage comme révélatrices de pensées nouvelles, c'est-à-dire encore jamais exprimées. D'expression, le langage devient création, et dans cette création la spontanéité doit triompher de la logique et de la raison. Liberté d'expression sans précédent qui s'efforce de supprimer tous les tabous, les conventions moraux, religieux, esthétiques.

Nous pouvons agir avec des mots. Les énoncés performatifs sont des actes à part entière, et non une simple description de la réalité.

MAIS...

Le pouvoir ne vient pas des mots eux-mêmes, mais de la délégation que certains reçoivent de la société. Le pouvoir des mots dépend de l'autorité de celui qui les utilise.

  • I) Les mots ont un pouvoir.

a) Le discours est un grand tyran. b) Certains mots sont des actes. c) Dire, c'est faire.

  • II) Les mots n'ont pas de pouvoir en eux-mêmes.

a) On ne peut isoler les mots de leur contexte d'emission. b) Ce qui donne pouvoir au mot, c'est l'autorité du locuteur. c) Il existe une langue légitime.

.../...

« Puisqu'il a pour fonction essentielle l'expression de la pensée et la communication entre les hommes, il estclair que le langage joue un rôle éminent dans les phénomènes de pouvoir.

Il permet ou facilite l'action; il l'interdit oula sanctionne; le droit se dit et s'écrit et ceux qui dirigent la Cité exercent leur fonction par l'intermédiaire dulangage, tout comme ils sont attentifs à en capter les signes. Dans toutes les sociétés, les titulaires du pouvoir ont possédé la maîtrise du langage ou des langagespropres à orienter l'action d'autrui.

Ceux-là sont détenteurs de ce "maître-mot" que Kipling attribuait dans la jungle à l'enflant démuni mais qui finirait par s'emparer de la fleur rouge.

Prêtres et scribes, pontifes et rois, légisteset avocats, journalistes et hommes des médias connaissent tour à tour cette puissance.

L'agora d'Athènes était lelieu de disputes, de collusions oratoires.

De même, Dieu se manifeste par cet acte de langage: " Au commencement était le Verbe" disait déjà Saint-Jean. Dans les sociétés complexes, le langage est l'expression du pouvoir.

A tel point que le fait de nommer, dequalifier un Pouvoir, lui donne sa cohérence, sinon son existence: qui dit monarchie se met en mesure d'élaborer lesystème monarchique, formule la série des concepts qui se trouvent mis dans la langue. Toutes les institutions majeures ont pour rôle de tester et d'élaborer le langage du Pouvoir.

L'un desprivilèges les plus incontestables du milieu dirigeant est précisément de conserver la langue.

Le langage de la culturese confond avec celui de la classe dirigeante.

Les faits langagiers montrent la capacité "performative" des classes dirigeantes.

Et, le propre de ces dernières est d'éviter ou d'intégrer la "gheottisation" du langage: culture jeune (BD,musique, expressions "branchées"...).

Dès lors, si le pouvoir manifeste son emprise sur le langage, ce dernier à sontour influence le Pouvoir, à tel point que l'évolution des phénomènes langagiers a une signification historique etpolitique considérable: l'invasion du franglais traduit ainsi notre infériorité à l'égard de l'Amérique anglophone, lorsquela France était puissante, on parlait français à Saint-Pétersbourg.

De même, à la limite, on obtient le phénomène dela langue de bois qui est une conséquence de la glaciation du langage et/ou de la glaciation du Pouvoir. Aussi, il faut bien qu'un jour, change ce langage jugé rétrograde.

Et, la révolution se manifeste aussi par un acte delangage.

La prise du pouvoir ne s'accompagne pas par hasard de déclarations solennelles, de thèses ou deprofession de foi. En bref, on peut dire que le rêve de puissance est un rêve de langage.

Il fonde et manifeste le Pouvoir etcelui-ci s'exerce par celui-la. Les surréalistes et le langage ou la déconstruction du pouvoir. Le surréalisme est né de la première guerre mondiale et de la "crise de conscience" qui s'ensuivit.

La civilisation s'était engager dans une impasse, celle du tragique et de l'absurde.

Aussi, le surréalisme apparut-ild'abord comme une volonté de libération, un mouvement de rupture et de révolte contre toutes les valeurs de lasociété rabaissées au rang de préjugés bourgeois. Au risque de passer pour des nihilistes intellectuels, les surréalistes s'attaquèrent aux manifestations les plusspectaculaires de la raison triomphante: la société, la morale, la religion, l'art.

C'est Tristan Tzara , le créateur de Dada, qui le premier proclamera la nécessité d'une "rupture de l'art d'avec la logique" , d'un "grand travail négatif à accomplir" .

Aussi, le groupe Dada n'aura pour but que de tourner en dérision les valeurs décadentes de cette société.

La méthode est la suivante: il ne s'agit plus d'exprimer une pensée préexistante par le truchement dulangage, mais d'explorer toutes les ressources du langage comme révélatrices de pensées nouvelles, c'est-à-direencore jamais exprimées.

D'expression, le langage devient création, et dans cette création la spontanéité doittriompher de la logique et de la raison.

Liberté d'expression sans précédent qui s'efforce de supprimer tous lestabous, les conventions moraux, religieux, esthétiques.

Tout doit être merveilleux c'est-à-dire beau: l'art doit êtremagique, l'écriture sera magie verbale. La psychanalyse fut, bien évidemment, un auxiliaire précieux des surréalistes: profondeurs de l'inconscient,connaissance et interprétation des rêves, associations d'idée, ect.

Et, le langage fut l'instrument privilégié de cetteexpression notamment par l'écriture automatique où il s'agissait d'exprimer "le fonctionnement pur de la pensée en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique oumorale" (Breton ), en somme laisser parler en soi le langage, traduire cette dictée intérieure du langage. Le rêve et le sommeil hypnotique offriront également aux surréalistes un terrain aussi vaste que nouveau àdéchiffrer pour approfondir leur connaissance de l'inconscient. On doit aux surréalistes l'invention de techniques nouvelles comme les frottages, les collages ( Max Ernst ), la "paranoïa critique" (Dali ) qu'il définit lui-même comme "une méthode de connaissance irrationnelle" et les objets "ready-made" (Marcel Duchamp ).. »

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