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Le pouvoir de l'imagination n'est-il qu'imaginaire ?

Publié le 09/01/2004

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CITATIONS: « Rien n'est plus libre que l'imagination humaine; bien qu'elle ne puisse déborder le stock primitif des idées fournies par les sens externes et internes, elle a un pouvoir illimité de mêler, composer, séparer et diviser ces idées dans toutes les variétés de la fiction et de la rêverie. » Hume, Enquête sur l'entendement humain, 1748. « Par l'imagination nous abandonnons le cours ordinaire des choses. [...] Imaginer c'est s'absenter, c'est s'élancer vers une vie nouvelle. » Bachelard, L'Air et les Songes, 1943. « Grâce à l'imaginaire, l'imagination est essentiellementouverte, évasive. Elle est dans le psychisme humain l'expérience même de l'ouverture, l'expérience même de la nouveauté. » Bachelard, L'Air et les Songes, 1943. « L'imagination [.

L’imagination est, parmi nos facultés cognitives proprement humaines, certainement l’une, si ce n’est pas la plus déconsidérée, plus encore que la sensation. C’est que l’histoire de la philosophie est marquée par la domination de l’intellect et chaque faculté liée à nos sens ou à notre pouvoir de représentation n’est évaluée qu’en fonction de ce qu’il sert ou non notre intellect. Bref, en tant qu’elle est évaluée comme outil dans le cadre de la connaissance, l’imagination n’est pas en bonne place. Même Kant, qui lui attribue un rôle central dans la construction de la connaissance, la considère toujours dans son rapport aux autres facultés (entendement et raison) et non pour elle-même, en tant que moyen de rêverie gratuite.

« 1)Toutes les grandeurs de ce monde sont « grandeurs d'établissement » (= de convention), elles reposent sur lafaculté d'évaluer propre à l'imagination. 2) Ses effets ne sont nullement imaginaires mais bien réels. 3) La raison est impuissante à contenir les effets de l'imagination. C) La raison elle-même ne parvient à s'imposer qu'en composant avec la puissance de l'imagination. 1) Il serait fou de ne pas tenir compte de la folie du monde : celui qui voudrait ne suivre que la raison passerait pourun fou.• Ex.: dans l'Allégorie de la Caverne de Platon, le prisonnier, après avoir contemplé les Idées, redescend parmi sesanciens compagnons de captivité. 2) Le philosophe-roi (Platon), le sage au pouvoir, ne peut gouverner les hommes sans tenir compte du fait qu'ils sontla proie de leur imagination.• « Les choses les plus déraisonnables deviennent les plus raisonnables à cause du dérèglement des hommes.

»(Pascal) 3) La politique doit tenir compte de l'emprise de l'imagination sur les hommes.• « Si Platon et Aristote ont écrit de politique, c'était comme pour régler un hôpital de fous, et s'ils ont fait semblantd'en parler comme d'une grande chose, c'est qu'ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensaient être rois etempereurs.

» (Pascal) "On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants.

C'étaient des gens honnêtes et comme lesautres, riant avec leurs amis : et quand ils se sont divertis à faire leurs Lois (1) et leur Politique (2), ils l'ont fait ense jouant.

C'était la partie la moins philosophe et la moins sérieuse de leur vie.

La plus philosophe était de vivresimplement et tranquillement.

S'ils ont écrit de politique, c'était comme pour régler un hôpital de fous.

Et s'ils ontfait semblant d'en parler comme d'une grande chose, c'est qu'ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensaientêtre rois et empereurs.

Ils entraient dans leurs principes pour modérer leur folie au moins mal qu'il se pouvait.

BlaisePASCAL (1) Les lois : Oeuvre politique de Platon.

(2) Politique : titre d'une oeuvre d'Aristote." PASCAL Parties du programme abordées: La société, l'Etat, le pouvoir. Analyse du sujet: Un texte court, mais dense.

Pascal fait semblant de croire que les plus grands philosophes, quand ils parlent de politique, font seulement semblant d'être sérieux. Conseils pratiques: Mettez en valeur la condamnation d'ensemble portée par Pascal contre la philosophie politique. Montrez qu'elle peut aussi conduire à une acceptation de l'ordre établi.

INTRODUCTION Problème de l'importance et du sérieux de la réflexion politique dans la philosophie. LA POLITIQUE RÈGLE UN HÔPITAL DE FOUS — Depuis ses débuts, la philosophie se préoccupe d'améliorer l'existence politique des sociétés.

Mais cette tâchefait-elle partie de sa nature, ou n'est-elle qu'accessoire ?— Pour Pascal, l'humanité quotidienne est comparable à un hôpital de fous: il y a dans l'homme et dans la société undérèglement permanent qu'on peut seulement espérer amoindrir et ramener à des proportions supportables.— S'occuper de politique, c'est ainsi «se divertir».

Ambiguïté du verbe:• désigne le «jeu»;• signale chez Pascal l'abandon de la méditation sérieuse.Ainsi le texte politique est-il moins philosophique ou sérieux que le reste de la philosophie. RAISONS DE CE MÉPRIS — Du point de vue pascalien, le monde terrestre n'est pas le principal.

S'occuper de la rédaction de traités politiquesnous détourne de l'essentiel.— Qu'est-ce que cet essentiel? Pour Pascal, la religion.

Mais il ne plaque pas simplement sa position sur l'antiquité:pour cette dernière, le principal est «de vivre simplement et tranquillement », d'être «honnête» et de «rire avec sesamis ».

La philosophie (antique) privilégierait ainsi l'amitié et la dimension quotidienne de l'existence sur les grandsprojets de réforme sociale (Les Lois) ou sur la réflexion à propos des modes d'existence collective (Le Politique).— Dans les deux cas, la politique apparaît comme une dimension négligeable, parce que les hommes sont dans leurensemble incapables d'être raisonnables.

La réflexion politique travaille en effet dans un domaine:• soit en défaut par rapport à la religion;• soit en excès par rapport à la petite collectivité antique dans laquelle il fait bon vivre.(On peut signaler, pour le premier cas, que la Cité de Dieu est toujours supérieure à la cité terrestre — voir saint. »

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