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Le pouvoir repose-t-il sur la contrainte ou sur le consentement ?

Publié le 27/02/2008

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Qu'en est-il de ce concept « d'autorité autorisée ? » « Ainsi, Rousseau, partant de la thèse que la volonté générale ne se réduit pas à la volonté majoritaire, à la somme des volontés individuelles, est amené à se demander comment cette volonté générale peut se relier à nos volontés individuelles. Ce ne peut être, propose-t-il, qu'à l'aide d'un médiateur, à savoir, le législateur. Avec le législateur, nous tombons sur une figure majeure de l'autorité, celle de l'autorité autorisée. » (RICOEUR, op.cit.) cf ROUSSEAU, Contrat Social, Livre I chap. VII, Du souverain. « Afin donc que le pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie autre chose sinon qu'on le forcera d'être libre ; car telle est la condition qui donnant chaque Citoyen à la Patrie le garantit de toute dépendance personnelle ; condition qui fait l'artifice et le jeu de la machine politique, et qui seule rend légitimes les engagements civils, lesquels sans cela seraient absurdes, tyranniques, et sujets aux plus énormes abus. » Consentement et contrainte ne sont donc pas contradictoires – ils vont de paire dans le cas d'un pouvoir légitime.

« du président de la République etc.

D'où notre question : dans quelle mesure l'alternative proposée est une faussealternative ; de quelle façon peut on penser le pouvoir comme reposant dans un même mouvement sur la contrainteet le consentement ? (Nous allons donc tenter de penser le « ou » non pas de façon exclusive mais de façoninclusive - le « ou » en logique englobe aussi le « et ») Plan : I.

Le pouvoir pour perdurer a-t-il besoin de se reposer sur la contrainte ? II.

Le pouvoir repose-t-il sur le consentement ( au sens de fondement) ? III.

Ne peut-on pas dépasser cette alternative en proposant d'autres éléments fondateurs du pouvoir - des pouvoirs? Le pouvoir pour perdurer a-t-il besoin de se reposer sur la contrainte ?I. 1.

Le pouvoir reposant sur la contrainte - le risque de pouvoir autoritaire : l'autoritarisme L'autoritarisme, c'est l'abus de l'usage même de l'autorité et donc du pouvoir.

Si on peut penser àl'autoritarisme de certains professeurs, l'autoritarisme se manifeste de façon plus paradigmatique et à plusgrand échelle dans les régimes autoritaires.

Exemple : Italie de Mussolini, Allemagne du III ème Reich,Espagne sous Franco, URSS sous Staline...Sans rentrer dans la distinction entre régime autoritaire et régimetotalitaire ce qui n'est pas notre propos dans le cadre de notre réflexion sur l'autorité, il est nécessaire dedéfinir ce qu'on nomme un régime autoritaire : « L'autoritarisme désigne un rapport gouvernants-gouvernés reposant de manière suffisamment permanentesur la force plutot que sur la persuasion.

Egalement, une relation politique dans laquelle le recrutemet des dirigeants relève de la cooptation et non de la mise en concurrence électorale des candidats aux responsabilités publiques.

» (G.

HERMET) Le terme de force insiste donc sur la contrainte inhérente aupouvoir même tout du moins à une forme dévoyée du pouvoir. 2.

Cependant il y a une distinction entre l'abus de la force et de la contrainte et la contraintelégitime - le concept de « violence autorisée » M.

WEBER « Mais qu'est-ce donc qu'un groupement politique du point de vue du sociologue ? Qu'est-ce qu'un État ? Luinon plus ne se laisse pas définir sociologiquement par le contenu de ce qu'il fait.

Il n'existe en effet presqueaucune tâche dont ne se soit pas occupé un jour un groupement politique quelconque ; d'un autre côté iln'existe pas non plus de tâches dont on puisse dire qu'elles aient de tout temps, du moins exclusivement,appartenu en propre aux groupements politiques que nous appelons aujourd'hui États ou qui ont étéhistoriquement les précurseurs de l'État moderne.

Celui-ci ne se laisse définir sociologiquement que par lemoyen spécifique qui lui est propre, ainsi qu'à tout autre groupement politique, à savoir la violence physique.Tout État est fondé sur la force disait un jour Trotski à Brest-Litovsk.

En effet, cela est vrai.

S'il n'existaitque des structures sociales d'où toute violence serait absente, le concept d'État aurait alors disparu et il nesubsisterait que ce qu'on appelle, au sens propre du terme, l'« anarchie La violence n'est évidemment pasl'unique moyen normal de l'État, cela ne fait aucun doute, mais elle est son moyen spécifique.

De nos jours larelation entre État et violence est tout particulièrement intime.

Depuis toujours les groupements politiquesles plus divers - à commencer par la parentèle - ont tous tenu la violence physique pour le moyen normal dupouvoir.

Par contre il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine qui, dans leslimites d'un territoire déterminé - la notion de territoire étant une de ses caractéristiques -, revendique avecsuccès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime.

Ce qui est en effet le propre denotre époque, c'est qu'elle n'accorde à tous les autres groupements ou aux individus le droit de faire appel àla violence que dans la mesure où l'État le tolère : celui-ci passe donc pour l'unique source du droit à laviolence.

». »

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