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Le pouvoir de la représentation ?

Publié le 04/11/2005

Extrait du document

Ainsi, chaque homme dit à tout autre : 'je lui donne mon pouvoir et tous mes droits à condition que tu lui abandonnes, toi aussi, ton pouvoir et tes droits'. Un seul homme détient donc tout le pouvoir : le représentant. Ainsi pour Hobbes, le pouvoir de la représentation réside en un homme : le Souverain Bien. Ce Souverain Bien a dans une main le livre de la Loi et dans l'autre le glaive. Mais alors ce représentant tout puissant, est-il encore un représentant exprimant la volonté du peuple, ou bien est-il un tyran ayant les pleins pouvoirs (pouvoir de vie et de mort sur quiconque) ? Hobbes affirme qu'il reste un représentant ayant le pouvoir de faire régner la loi. Si ce Souverain Bien abuse de son pouvoir, alors il n'est plus le représentant du peuple, mais son ennemi, car il ne respecte plus sa part du pacte. Sa part du pacte est de permettre à chaque homme sa conservation et sa survie. S'il met en péril cette conservation, alors le peuple a le droit de le renverser. Mais alors comment sait-on lorsque le Souverain Bien, le représentant, abuse de son statut représentatif ?

 Qu’est-ce que la représentation ? La représentation est un procédé qui apparaît d’abord en art et qui consiste à rendre visible. Un tableau, une sculpture, une pièce de théâtre, un morceau de musique sont des représentations de la réalité. En effet, n’admire-t-on pas Le penseur de Rodin, parce que l’artiste y a représenté chaque veine ? Il y a donc, dans la représentation, l’idée que l’on montre une deuxième fois. La représentation est donc une présentation indirecte qui se fait par le truchement de quelque chose d’extérieur à la chose représentée. Comme par exemple : le souverain est le représentant du peuple ; c'est-à-dire qu’il est l’unité qui exprime la multiplicité. Mais alors, dans le cadre politique, comment devient-on représentant ? Et, par ailleurs, quel statut accorder à cette représentation ? En effet, la représentation comme fonction politique, est-ce une activité dans laquelle le représentant est soumis à ceux qu’il représente, ou bien a-t-il nécessairement, pour maintenir unifiée cette multiplicité (les représentés), le pouvoir ? Mais qu’est-ce que le pouvoir ? Le pouvoir est un certain rapport entre les hommes, au sein duquel certain font faire quelque chose à d’autres que ce soit par la force, ou parce qu’ils le font de leur plein gré. Mais alors, quel est ce pouvoir de la représentation ? Est-ce le pouvoir des représentés qui s’exprime au sein de la représentation, c'est-à-dire pour le truchement du représentant ? Ou bien est-ce le pouvoir de cet homme (ou assemblée) unique (le représentant) sur les représentés ? Il semble que ‘pouvoir de la représentation’ soit une contradiction dans les termes, car le représentant n’est pas choisi pour avoir le pouvoir sur les autres, mais pour être à leur image, c'est-à-dire pour être leur porte-parole : sa fonction est donc d’être un truchement, un vecteur pour leur volonté.

« Rousseau préfère à Hobbes, une représentation moins risquée.

L'on comprenddonc que le pouvoir de la représentation est un pouvoir aussi bien bénéfiqueque dangereux.

La limite entre la représentation de la volonté du peuple ettyrannie est mince, et peut être facilement franchie.

Ainsi Rousseau, dansson Contrat social , préfère penser une représentation du peuple par le peuple.

Ainsi le pouvoir de la représentation ne peut être dangereux, puisqueles représentés sont dans le même temps les représentants.

Et cette formede représentation se manifeste par la volonté générale.

Ainsi chaque hommese donnant à tous ne se donne à personne.

Les hommes constituent donc ungrand corps dont chacun est une partie.

Donc, comme la main ne peut pasattaquer le corps, le représentant ne peut pas soumettre, sous son pouvoir,le représenté.

La représentation chez Rousseau est en effet puissante,puisqu'elle permet d'organiser la vie en société, le respect des lois, latranquillité et la liberté de chacun, mais ce n'est pas un pouvoir dominateur.

ROUSSEAU : l'État, expression de la volonté générale Selon Rousseau, les hommes sont contraints de s'associer pour survivre.Le problème est de « trouver une forme d'association qui défende etprotège de toute la force commune la personne et les biens de chaqueassocié, et par laquelle chacun s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi librequ'auparavant ».

Sa solution, c'est le contrat social.

Rousseau l'énonce ainsi : « Chacun de nous met encommun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale, et nous recevonsen corps chaque membre comme partie indivisible du tout.

» Par ce contrat chaque individu préserve doncintégralement sa liberté puisqu'il décide librement d'obéir à la volonté générale, et son égalité, puisque chacunparticipe également à cette volonté générale.

L'État trouve sa légitimité dans cette volonté générale dont il nedoit être que l'expression.

Dès que l'État ne représente plus cette volonté générale, le contrat est rompu, etl'État devient illégitime. « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne etles biens de chaque associé et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant» (Rousseau) Le Contrat Social propose une solution à ce difficile problème : Le souverain c'est l'ensemble des membres de lasociété.

Chaque homme est donc à la fois législateur et sujet : il obéit à la loi qu'il a lui-même établie.

Celasuppose l'existence d'une volonté générale distincte de la somme des volontés particulières.

Chaque homme acomme individu une volonté particulière qui le conduit à vouloir son intérêt particulier et qui en ce sens leconduit à s'opposer aux autres ; mais il a aussi comme citoyen une volonté générale qui lui fait vouloir le biende l'ensemble dont il est membre.

Il appartient à l'éducation de former cette volonté générale et Rousseaudéveloppera ce thème dans son projet de gouvernement pour la Pologne.

« C'est l'éducation qui doit donneraux âmes la force nationale et diriger tellement leurs opinions et leurs goûts qu'elles soient patriotes parinclination, par passion, par nécessité.

Un enfant en ouvrant les yeux doit voir la patrie et jusqu'à la mort nedoit plus voir qu'elle ».

Les personnages historiques de Moïse ou de Lycurgue sont des exemples de législateursqui sont parvenus à former leur peuple.

Il est vrai que de nos jours, on ne peut guère espérer rencontrer detels hommes ; c'est pourquoi, à défaut d'unanimité, les lois pourront ne traduire que la volonté de la majorité. Conclusion : - La représentation à travers les arts et les âges a toujours témoigné de sa puissance.

La politique cherchant une telle puissance organisatrice a usé de ce procédé. - Mais certaines représentations, donnant les pleins pouvoirs à un homme sur tous les autres, sont dangereuses. - Il semble donc que la meilleure des représentations soit la volonté générale, car son pouvoir n'est pas néfaste.. »

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