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Pouvons-nous dire vraiment n'importe quoi, n'importe comment

Publié le 21/03/2004

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On affirme fréquemment que le langage nous offre la possibilité de formuler une infinité de messages. Par ailleurs, l'usage littéraire (poétique) de la langue paraît parfois surprenant, sinon aberrant, et, lorsque Éluard affirme que «la terre est bleue comme une orange «, un lecteur peut réagir en accusant le poète de dire « n'importe quoi «. Mais est-il vraiment possible de dire n'importe quoi n'importe comment? Le langage n'impose-t-il pas des contraintes formelles ou structurelle & à l'expression? Les rapports entre la pensée et le langage ne déterminent-ils pas un cadre qui limite notre faculté d'invention? Pouvons-nous dire vraiment n'importe quoi, n'importe comment ?

— Comprendre « dire n'importe quoi, n'importe comment « par rapport aux critiques (de Nietzsche ou Bergson) de la langue: nos concepts, collectifs, seraient incapables de prendre en charge la singularité — dont tout discours serait une aliénation immédiate.  — Se demander alors si le «n'importe comment« apparent — le style qui rompt avec le langage utilitaire — ne nous offre pas les moyens de dire ce n'importe quoi que le langage ordinaire refoule. Question classique de l'indicible.  (On peut signaler la critique hégélienne de cette «notion«.)  — On constate alors que ce n'importe comment, c'est la poésie au sens large, c'est-à-dire:  • privilège de la métaphore sur le concept;  • glissement des signifiés sous un même signifiant (Lacan) cf. l'usage par Nietzsche de la voie poétique dans Ainsi parlait Zarathoustra. Dès lors, le «n'importe comment désigne simplement l'éloignement relativement aux normes de la prose et de la communication quotidiennes.  — Ne pas oublier la question de la «folie« comme rupture de la communication.

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