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Pouvons-nous neutraliser tous nos désirs ?

Publié le 14/02/2004

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Telle est précisément l'attitude du sage qui peut ainsi goûter le bonheur. Dès lors , chaque homme doit se persuader que la Providence lui a assigné un rôle à jouer sur la terre. Il ne doit pas désirer changer de rôle ou de condition, mais il doit s'efforcer de jouer correctement son rôle ; « Souviens-toi que tu joues dans une pièce qu'a choisie le metteur en scène: courte, s'il l'a voulue courte, longue, s'il l'a voulue longue. S'il te fait jouer le rôle d'un mendiant, joue-le de ton mieux; et fais de même, que tu joues un boiteux, un homme d'Etat ou un simple particulier. Le choix du rôle est l'affaire d'un autre. » (Pensée 17).Critique du stoïcisme.Le stoïcisme est certes une exaltation de la volonté humaine et non une destruction de ce qui fonde la dignité humaine, comme l'épicurisme et le bouddhisme. Mais c'est un e bien étrange volonté qu'il prône : une volonté qui ne veut rien, ou au moins qui ne veut rien d'autre que ce qui est. Il s'agit d'une volonté creuse, vide ou encore abstraite comme le dit Hegel.

« lui.

Car seul l'absolu existe.

C'est par une catastrophe ontologique d'ailleurs inexpliquée que des êtres qui ne sontque des fragments de l'absolu se détachent et se détournent de lui, croient exister par et pour eux-mêmes, croientêtre des individus séparés et se prennent même pour le centre du monde, ce qui fonde leur égoïsme.

C'est donc une« ignorance transcendantale » qui est à l'origine des existences individuelles et du désir de persévérer dans sonêtre, donc de la souffrance.

La connaissance doit venir lever cette ignorance, déchirer le « voile de la maya » etrévéler le caractère profondément illusoire de toute existence, de nous-mêmes comme de tout ce qui nous entoure. LE STOÏCISME OU L'AMOUR DU DESTIN. Nous pouvons reprendre l'analyse en partant, à l'instar des stoïciens, de trois affirmations de base peucontestables : le bonheur serait d'avoir tout ce que je désire ; la liberté, de faire tout ce que je veux ; l'homme,esclave de ses désirs, n'a ni bonheur, ni liberté. La folie des désirs. Mais pourquoi en va-t-il ainsi ? C'est qu'avoir tout ce que je désire et faire tout ce que je veux ne sont pas en monpouvoir.

Obtenir tout cela ne dépend pas de moi, mais de circonstances extérieures, de la coopération d'autrui, dela chance, bref de l'ensemble de la nature.

Par exemple, être aimé ne se commande pas.

Cela dépend dessentiments d'autrui.

Je peux me mettre en frais pour séduire, mais je ne suis jamais assuré du résultat, ni de lanaissance, ni de la durée d'un amour.

Gagner un combat ne dépend pas davantage de ma seule décision : je peuxm'entraîner le plus possible, mais la victoire dépendra de la force relative de l'adversaire.

Faire fortune ne découlepas de mon simple désir.

Je peux acheter un billet de loterie, mais je n'ai pas le pouvoir de faire en sorte qu'il soitgagnant.

C'est le hasard qui en décidera.

Je peux ouvrir un commerce, créer une entreprise, mais je me livre alors àtous les aléas de l ‘économie.

En poursuivant tout cela, l'amour, la gloire, la richesse, le pouvoir, je désire deschoses que ma volonté et mon pouvoir ne suffisent pas à m'octroyer, mais qui dépendent de l'ordre général del'univers.

C'est donc, semble-t-il, pure folie que d'y faire tenir mon bonheur.

Sauf à être particulièrement favorisé parle sort, j'ai de forces chances de ne pas tout obtenir, d'être dès lors frustré et malheureux.

La sagesse serait doncde limiter mes désirs à ce qui dépend de moi, à ce que je suis certain de pouvoir posséder et conserver.

C'estprécisément ce que disent les penseurs stoïciens.

Mais qu'est-ce qui dépend de moi ? Qu'est-ce qui est en monpouvoir ? Ce qui dépend de moi. Mon pouvoir d'accomplir des actes est très limité, par les lois de la nature ou les lois juridiques.

Quant à mon pouvoirde faire réussir mes actions, il est quasiment nul, puisque cela dépend du concours du reste du monde, ou encorede la chance.

En y réfléchissant bien, je ne suis pas absolument certain d'être encore vivant demain ou tout àl'heure.

Tant de choses peuvent arriver... En revanche, il est une chose qui ne dépend que de moi, sur laquelle j'ai un pouvoir absolu : c'est ma volonté.

Moiseul décide de ce que je veux.

Par exemple, si je ne veux pas aller à un endroit, on peut m'y contraindre par laforce, mais on n'aura pas pu changer ma volonté.

Je découvre, par cette réflexion, que je possède, comme chaquehomme, une volonté absolument libre, ou encore un libre-arbitre, comme disent les philosophes.

Je dispose doncd'un domaine de pouvoir et de liberté, qui est tout intérieur à moi-même. Le secret du bonheur. A partir de ce constat, je peux raisonner de la façon suivante : _ certes, je n'ai pas le pouvoir de faire tout ce que je veux ; - mais je peux choisir librement ce que je veux ; - donc, je peux ne vouloir faire que ce que je peux faire, ou ce que je suis en train de faire (je peux limiter mavolonté à mon pouvoir) ; - dès lors, je fais exactement ce que je veux ; - donc, selon la définition, je suis libre, pleinement. La liberté intérieure de ma volonté assure, si j'en use bien, la liberté extérieure de tout mon être. Je peux raisonner de même au sujet de ce que je possède : - je n'ai, apparemment, pas tout ce que je peux, et j'en suis malheureux ; - mais je peux ne vouloir que ce que j'ai ; - dès lors, j'ai tout ce que je veux ; - donc je suis heureux.. »

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