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Pouvons-nous tirer des leçons de l'histoire ?

Publié le 27/02/2005

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histoire
Tirer une leçon de quelque chose c'est savoir profiter d'un enseignement, d'un avertissement. Que peut nous apprendre l'histoire ? Que nous enseigne-t-elle ? Votre professeur d'histoire, tout au long de votre scolarité, remonte le cours du temps, le fleuve de l'oubli. Préhistoire, Égypte, empires grecs et romains, guerres et paix, bouleversements sociaux, économiques, culturels, divisions de territoires, reconquêtes, mouvements révolutionnaires, etc. Vous apprenez le tumulte des sociétés, disparues ou non, un tumulte qui semble ne jamais tirer expérience des échecs précédents ; comme si chaque situation historique ne valait que pour un seul lieu et un seul temps déterminés. Dans ce cas, pourquoi étudier l'histoire ? Jusqu'au triomphe du christianisme, on peut affirmer que l'histoire n'intéressait que comme nostalgie des origines. En effet jusque-là, la notion de progrès de l'histoire n'existait pas. La vision de l'histoire était circulaire : telle la nature, les cycles se suivaient et se répétaient, de la naissance à la mort.
histoire

« tragédie que l'absolu joue éternellement avec lui-même: il s'engendre éternellement dans l'objectivité, se livre souscette figure qui est la sienne propre, à la passion et à la mort, et s'élève de ses cendres à la majesté».Ainsi, l'histoire du devenir des hommes coïncide avec l'histoire du devenir de Dieu.

Etats, peuples, héros ou grandshommes, formes politiques et organisations économiques, arts et religions, passions et intérêts, figurent la réalité del'Esprit et constituent la vie même de l'absolu .« L'Esprit se répand ainsi dans l'histoire en une inépuisable multiplicité de formes où il jouit de lui-même.

Mais sontravail intensifie son activité et de nouveau il se consume.

Chaque création dans laquelle il avait trouvé sajouissance s'oppose de nouveau à lui comme une nouvelle matière qui exige d'être oeuvrée.

Ce qu'était son oeuvredevient ainsi matériau que son travail doit transformer en une oeuvre nouvelle.

» Dans cette dialectique ou ce travail du négatif, l'Esprit, tel le Phénix qui renaît de ses cendres, se dresse chaquefois plus fort et plus clair.

Il se dresse contre lui-même, consume la forme qu'il s'était donnée, pour s'élever à uneforme nouvelle, plus élevée.

De même que le Fils de Dieu fut jeté « dans le temps, soumis au jugement, mourantdans la douleur de la négativité », pour ressusciter comme « Esprit éternel, mais vivant et présent dans le monde »,de même l'Absolu doit se vouer à la finitude et à l'éphémère pour se réaliser dans sa vérité et dans sa certitude. Dès lors, ce n'est pas en vain que les individus et les peuples sont sacrifiés.

On comprend aussi que les passionssont, sans le savoir, au service de ce qui les dépasse, de la fin dernière de l'histoire: la réalisation de l'Esprit ou deDieu.

Chaque homme, dans la vie, cherche à atteindre ses propres buts, cache sous des grands mots des actionségoïstes et tâche de tirer son épingle du jeu.

Et la passion, ce n'est jamais que l'activité humaine commandée pardes intérêts égoïstes et dans laquelle l'homme met toute l'énergie de son vouloir et de son caractère, en sacrifiant àses fins particulières et actuelles toutes les autres fins qu'il pourrait se donner: « Pour moi, l'activité humaine en général dérive d'intérêts particuliers, de fins spéciales ou, si l'on veut, d'intentionségoïstes, en ce sens que l'homme met toute l'énergie de sa volonté et de son caractère au service de ses buts enleur sacrifiant tout ce qui pourrait être un autre but, ou plutôt en leur sacrifiant tout le reste.

» Mais si les passions sont orientées vers des fins particulières, elles ne sont pas, pour autant, opposées à l'universel.Le tumulte des intérêts contradictoires, des passions se résout en une loi nécessaire et universelle.

L'individu quimet son intelligence et son vouloir au service de ses passions sert, en fait et malgré lui, autrui, en contribuant àl'oeuvre universelle.

Telle est la ruse de la Raison: les individus font ce que la Raison veut, sans cesser de suivreleurs impulsions, leurs passions singulières, de même que grâce à la ruse de l'homme, la nature fait ce qu'il veut sanscesser d'obéir à ses propres lois. L'universel est donc présent dans les volontés individuelles et s'accomplit par elles et particulièrement par lamédiation des grands hommes de l'histoire.

Ainsi, par exemple, Jules César ne croyait agir que pour son ambitionpersonnelle en combattant les maîtres des provinces de l'empire romain.

Or, sa victoire sur eux fut en même tempsune conquête de la totalité de l'empire: il devint ainsi, sans toucher à la forme de la constitution, le maître individuelde l'Etat.

Et le pouvoir unique à Rome « que lui conféra l'accomplissement de son but de prime abord négatif »ouvrait une phase nécessaire dans l'histoire de Rome et dans l'histoire du monde: « Les grands hommes de l'histoire sont ceux dont les fins particulières contiennent la substantialité que contre lavolonté de l'Esprit du monde.

» Les individus historiques sont donc les agents d'un but qui constitue une étape dans la marche progressive l'Esprituniversel.

Mais sans la passion, ils n'auraient ri pu produire.« Ce n'est pas le bonheur qu'ils ont choisi, mais la peine, le travail pour leur but.

[...

] En fait, ils ont été passionnés,c'est-à-dire ils ont passionnément pour leur but et lui ont consacré tout leur caractère, leur gd et leurtempérament.

[...] La passion est devenue l'énergie de leur moi; sans la passion ils n'auraient rien produire.

» Les grands hommes, les peuples avec leur esprit, 1eur constitution, leur art, leur religion, leur science ne maîtrisentpas le sens de ce qu'ils font.

Ils ne sont, que « les moyens, les instruments d'une chose plus élevée, plus vastequ'ils ignorent et accomplissent inconsciemment ».

Si « Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion», c'est bien parce que les passions sont énergie, incandescence du vouloir, tension vers un but, mais aussi etsurtout parce qu'elles ne sont que « les moyens du génie de l'univers pour accomplir sa fin ». Hegel ne juge pas les passions d'un point de vue moral, mais du point de vue de l'histoire.

On peut remarquer que,même sur un plan personnel, toute passion comporte un élan susceptible d'être finalisé et peut ainsi être à l'originede grandes découvertes ou d'oeuvres personnelles.

Ainsi, par exemple, Dostoievski qui avait la passion du jeu aréussi à transcender sa passion, à lui donner un sens, dans son oeuvre « Le Joueur ».Hegel compare l'histoire du monde à une tapisserie dont , les la chaîne est l'Idée ou l'Esprit,et la trame, ou les fils passions.

Sa philosophie de l'histoire est une véritable théodicée dans laquelle les momentsexcessifs, sanglants, les hommes immoraux et même les criminels préparent l'avenir selon les desseins de la raisondivine.

On n'a pas manqué de voir dans une telle conception sinon l'affirmation de la vertu des massacres et desviolences, du moins la justification du mal.

Puisque la raison gouverne le monde et par conséquent a gouverné etgouverne l'histoire, alors tout ce qui s'est passé et se passe encore, et même la folie, la déraison font avancer leschoses vers l'heureuse conclusion.. »

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