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Est-il préférable de se connaitre ?

Publié le 19/02/2005

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Il s'agit donc de se connaître or « l'âme aussi, si elle veut se connaître elle-même, doit regarder une âme, et, dan cette âme la partie où réside la faculté propre à l'âme, l'intelligence «. Se connaissant, nous connaissons les causes qui nous déterminent donc pouvoir accéder à la vertu. C'est donc être lucide envers soi-même et sortir de cet état de tutelle où est l'homme ignorant de lui et ne faisant pas usage de son entendement. Se connaître c'est éprouver sa condition humaine donc aussi connaître son semblable et devenir un homme accompli.   Transition : Ainsi, afin de vivre pleinement et être de soi, il est préférable de se connaître, c'est-à-dire connaître ce qui nous détermine, c'est-à-dire les causes et les effets ; mais surtout comprendre qui je suis, ne plus être le jouet de mes passions, être libre et possesseur entièrement de la liberté et de ma volonté, ne plus être déterminé que par mes choix : donc être libre et responsable. Pourtant, comment comprendre alors que l'on se mente à soi-même, ou que l'on dénie la réalité ? N'est-il pas nécessaire de ne pas tout savoir sur soi afin de pouvoir se supporter et pouvoir s'excuser de certaines de nos actions ? Cette exigence de vérité envers soi est-elle toujours bénéfique ou supportable ?    

II - Illusion, déni et nécessité vitale  

a) En effet, il arrive parfois que l'on ne veuille surtout pas connaître la vérité sur soi, c'est-à-dire que l'on préfère être ignorant car cette connaissance nous serait sans doute trop insupportable. Il s'agit donc de s'illusionner soi-même pour ne pas se sentir responsable, plus simplement peut-on dire qu'il s'agit d'un cas de mensonge ou de déni de la réalité ou d'une vérité sur soi constitutive pourtant d'une connaissance de soi.

Se connaître, ce serait lire en soi comme dans un livre ouvert : être lucide envers soi-même. Très simplement cela peut se décliner aussi comme savoir d’où l’on vient (une histoire personnelle, des racines, un arbre généalogique). Mais ici, le point essentiel est de prendre le verbe « se connaître « dans toute sa radicalité. Se connaître consiste en une recherche intime avec soi-même : une introspection devant mettre à jour notre être profond et intime ; d’une certaine manière le mettre à nue. Or le sujet porte notamment sur la question du « préférable « c’est-à-dire du choix donc de l’éligibilité de connaissance de soi. En ce sens, s’il apparaît préférable de se connaître pour ne pas être le fruit de ses passions ou plus simplement être maître de soi et atteindre la sagesse, il est possible qu’une connaissance exhaustive de soi soit tout simplement insupportable. En effet, la vérité sur soi n’est pas gage d’acceptation car cette connaissance peut entrer en conflit avec l’image que nous voulons donner, et nous ne sommes pas toujours prêt à accepter cette vérité, cette connaissance de soi. Dès lors, le déni, le mensonge et l’illusion apparaîtraient comme des actes de résistance face à cette connaissance ou vérité. Et c’est dans ce cas que le sujet « est-il préférable de se connaître ? « prend toute son envergure.

            En effet, si se connaître semble préférable à l’ignorance en vue de l’acquisition de la sagesse et d’être maître de soi (1ère partie), il n’est pas certain que cette connaissance soit fort enviable voire supportable (2nd partie) ; dès lors afin de donner sens à notre réflexion sera-t-il nécessaire de s’interroger sur la possibilité même d’une connaissance de soi et notamment de sa limite (3ème partie).

« représentation a parfaitement mis à jour le processus psychologique qui conduit à prendre une fiction pour une réalité.

Il y a en effet intégration de cette fiction dans une suite d'évènements passés.

Ce processus consiste àremplacer un évènement réel souvent éprouvé comme insupportable par un évènement entièrement feint,susceptible néanmoins de s'accorder avec le cours de sa vie passée : « On comble alors artificiellement la lacuneainsi produite ».

Il s'agit de masquer une action ou un fait qui nous donnerait un enseignement sur nous, sur notrevaleur et nos qualités que l'on ne pourrait pas accepter.b) Ce déni peut être compris comme un cas de ce que Sartre appelle dans l'Existentialisme est-il un humanisme ? : la « mauvaise foi ».

En effet, il s'agit de nier ou de voiler une vérité, un acte que j'ai fait et qui me détermine dansmon projet d'existence, donc me renseigne sur moi-même et mes motivations, afin de me donner une image positivede moi-même ; donc comme mensonge envers soi-même, c'est-à-dire résistance et non reconnaissance de monprojet d'existence dont je cherche des excuses afin de le rendre supportable.

La mauvaise foi produit donc unecroyance existentielle devant masquer l'origine souvent peut avouable de nos choix et par là même à ne pascontrevenir à l'image que nous voulons être et donner.

Il s'agit de promouvoir l'ignorance de soi car touteconnaissance sur soi impliquerait la reconnaissance d'un projet d'existence dont on ne voudrait être responsable.c) Cependant, si nous avons tendance parfois à ne pas vouloir nous connaître ne faut-il pas nécessairement faire leprocès de cette illusion et de cette ignorance de soi dans la mesure où comme le développe Nietzsche dans le Gai savoir , nous avons besoin de nous illusionner.

La pure vérité nous serait si effrayante ou si insupportable que l'illusion apparaît comme une nécessité vitale afin de poursuivre notre existence.

L'illusion est la condition même dela vie.

Grâce à elle, le poids des difficultés est amoindri.

Il y a certes, l'absurdité et la douleur dans le fond deschoses, mais l'illusion console et protège du désespoir et de l'angoisse.

Or ce qu'il faut remarque c'est que l'illusiondérive bien du désir génétiquement.

En ce sens, l'illusion peut nous fournir une image de nous conforme à notreattente.

Transition : Ainsi, il est parfois nécessaire ou enviable de ne pas se connaître c'est-à-dire de se masquer la vérité sur notre êtrelorsque cette connaissance serait pour nous insupportable.

Dès lors nous nous illusionnons afin de poursuivre notreexistence et nous formons une image de nous conforme à nos désirs face à une connaissance certes vraie maisembarrassante ou désespérante.

Mais quand bien même il serait toujours préférable de se connaître, cette exigencepourrait-elle être remplie ? En effet, se connaître n'est-ce pas une recherche ou une quête asymptotique doncinfinie ? III – Une quête asymptotique a) En effet, quand bien même il apparaîtrait préférable de se connaître soi-même, c'est-à-dire d'être lucide enverssoi, malgré la nécessité de certaines illusions que nous nous créons nous-mêmes afin de nous être supportable, nefaut-il pas voir dans cette volonté de connaissance de soi plus une quête asymptotique c'est-à-dire comme un butidéal qu'un but atteignable.

Il apparaît clair qu'avec le développement de la recherche sur le psychisme humain uneconnaissance ultime et absolue de soi soit impossible et c'est pourquoi Freud dans Introduction à la psychanalyse fait de l'existence de l'inconscient la troisième source d'humiliation de lacondition humaine au même titre que les découvertes de Copernic (la terren'est plus le centre de l'univers ni du système solaire) et de Darwin (l'hommedescend du singe et non du jardin d'Eden).b) Dans le Moi et le ça , Freud définit au sens précis du terme l'inconscient : « L'inconscient désigne pour la psychanalyse le psychisme refoulé.

»L'existence de l'inconscient n'est qu'une hypothèse ; or ce qui justifiel'hypothèse de l'inconscient ce sont des faits psychiques aperçus de nousmais qui ne peuvent pas être expliqués par la conscience comme les rêves,les lapsus, les actes manqués etc.

L'hypothèse de l'existence d'une viepsychique joue donc un double rôle : elle est un principe d'intelligibilité desfaits psychiques observés et aberrants pour la conscience ; mais surtout, elleest un principe de réalité dans la mesure où elle permet non seulement decomprendre mais pose ou suppose l'existence d'un quelque chose qui a deseffets et qui est la cause réelle des faits constatés.

Une connaissance de soiabsolue paraît donc compromise.c) Cependant, il ne faut pas en conclure que cela rend toute connaissancede soi impossible, bien au contraire.

L'hypothèse de l'inconscient estjustement le fruit de l'exigence de connaissance ou de lucidité à l'égard desoi.

En effet, le symptôme névrotique est la manifestation détournée d'uninstinct refoulé.

Comprendre ou saisir les causes de ce symptôme c'est mettreà la jour cet instinct refoulé donc nous rendre lucide à l'égard de nous-mêmes.

Et c'est bien ce que nous montre Freud notamment dans sa première des Cinq leçons de psychanalyse : « Nul doute que la modification psychique manifestée pendant les absences (d'Anna O.) était une conséquence del'excitation produite par ces formations fantaisistes d'une vive tonalité affective.

[…] Les symptômes morbidesdisparurent lorsque, sous l'hypnose, la malade se rappela avec extériorisation affective à quelle occasion cessymptômes s'étaient produits pour la première fois.

» En ce sens, la connaissance de soi est augmentée parl'inconscient, mais son existence même nous montre que s'il est préférable de se connaître, il n'en reste pas moinsqu'il y a des causes agissantes en nous que nous ne connaissons pas et dont nous n'avons pas la moindre idée.Néanmoins, afin de vivre pleinement et pour atteindre la maîtrise de soi il est préférable de se connaître, même si. »

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