Devoir de Philosophie

Prendre conscience n'est-il pas parfois un devoir ?

Publié le 27/02/2005

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conscience
  II La conscience comme objet de devoir par excellence : Platon et Descartes   -Platon : La prise de conscience du fait que nous ne vivons que dans un monde empirique d'images trompeuses des Idées qui sont les seules réalités intelligibles est un devoir absolu pour qui veut entreprendre une démarche philosophique (La République). Cette démarche n'est pas elle-même obligatoire : la plupart du temps, nous vivons sans cette prise de conscience, dans l'ignorance de la « Caverne » où sont projetées les images des réalités. Mais une fois ce pas franchi, une fois la volonté de vérité affichée, la prise de conscience fondamentale de la réalité supérieure des Idées constituent un devoir absolu, un acte de pensée incontournable.   -Descartes : démarche similaire dans le Discours de la méthode, mais Descartes va plus loin : le devoir de prise de conscience se fait plus pressant, plus impératif, car il concerne la certitude de notre propre existence. Le cogito permet ainsi, par le constat de la nécessité de notre état de conscience, d'assurer cette certitude. Toute personne ne recherchant pas l'épreuve de cette prise de conscience est ainsi décrite comme inconséquente, ne parvenant pas à se prémunir contre le doute de sa propre existence, condamnant ainsi sa vie à errer dans la possibilité du rêve et donc de l'erreur. On voit ici que la prise de conscience se fait plus urgente, car elle se prend elle-même comme objet : ce n'est un plus un devoir supérieur, c'est le devoir par excellence, la conscience se présentant comme critère pour diriger l'existence.   III Le devoir comme forme critique de la conscience : Kant et Nietzsche   -Kant : Non seulement une prise de conscience est susceptible d'être un devoir, mais toute conscience légitime, et morale, prend la forme du devoir. En effet, la conscience donnée, la prise de conscience immédiate ne suffit pas : il faut éduquer sa conscience, en faire une prise de conscience responsable et morale, par l'épreuve de l'universalité (Critique de la raison pratique). Cette universalité fonde l'impérativité de cette prise de conscience, qui se révèle alors dans sa dimension essentielle de devoir.

La prise de conscience nous paraît s’imposer à nous sans que nous n’y soyons pour rien. Comment dès lors « devrions «-nous prendre conscience ? Et pourtant, il y a des choses que nous devons savoir, dont nous devons prendre conscience dans notre société  toute personne humaine doit prendre conscience que le meurtre est susceptible de punition judiciaire. C’est donc que la conscience constitue l’outil par lequel l’homme pense ce qui doit être ou pas. Comment le donné de la conscience peut-il devenir le critère jugeant de nos existences ? Ne faut-il pas aller jusqu’à penser que la conscience ne fait pas que déterminer nos devoirs, mais qu’elle est elle-même l’origine de tous nos devoirs, et que le devoir est alors une norme fondant la conscience morale elle-même ?

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