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Les Principes de la connaissance humaine - George Berkeley - Pour une chose, être, c'est être perçu

Publié le 22/02/2012

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berkeley

Que ni nos pensées, ni nos passions, ni nos idées formées par l'imagination n'existent sans l'esprit, c'est ce que chacun accordera. Et il ne semble pas moins évident que les diverses sensations imprimées sur les sens, de quelque manière qu'elles soient mêlées ou combinées les unes avec les autres (c'est-à-dire quelques objets qu'elles composent), ne peuvent exister autrement que dans un esprit qui les perçoit. Je pense qu'on peut en obtenir une connaissance intuitive, du moment qu'on s'attache à la signification du terme exister quand on l'applique aux choses sensibles. La table sur laquelle j'écris, dis-je, existe, c'est-à-dire, je la vois et je la touche ; et si j'étais hors de mon cabinet de travail, je dirais qu'elle existe, signifiant par là que si j'étais dans mon cabinet de travail, je pourrais la percevoir, ou bien qu'un autre esprit la perçoit effectivement. Il y avait une odeur, c'est dire : on odorait ; il y avait un son, c'est : on entendait ; une couleur ou une forme, c'est percevoir par la vue ou par le toucher. Voilà tout ce que je peux entendre par ces expressions et d'autres semblables. Car ce qu'on raconte de l'existence absolue de choses non pensantes, sans rapport avec le fait qu'on les perçoit, cela semble parfaitement inintelligible. Leur esse est percipi (leur être est être perçu), et il est impossible qu'elles aient aucune existence hors des esprits ou choses pensantes qui les perçoivent.

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