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Les progrès dans la connaissance du vivant constituent-ils un progrès pour l'humanité ?

Publié le 28/01/2004

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.. comme si une fin à réaliser était à l'origine de chaque organe, comme si la fonction créait l'organe.Le second critère retenu par Monod est la morphogenèse autonome (du grec morphé : forme et genesis développement). L'être vivant est en relation constante avec un milieu extérieur ; néanmoins, le processus de formation et de développement d'un être vivant est indépendant du milieu extérieur. Même si, pour son entretien et sa croissance, un organisme vivant a besoin d'assimiler des substances étrangères (nourriture, oxygène, gaz carbonique, etc.), même si, sans ce type de relations la vie ne pourrait ni exister, ni se développer, toujours est-il que sa forme et sa croissance sont régies par une programmation interne qui n'est pas le résultat des forces extérieures qui s'exercent sur l'être vivant. Par exemple, un poisson rouge ne peut survivre sans eau et daphnies, mais aucune force physique ne peut transformer ce dernier en éléphant. Les manifestations principales de cette morphogenèse autonome sont l'auto-formation, l'autorégulation et l'auto-réparation. Cette dernière, bien qu'elle ne concerne pas tous les organes, s'étend cependant à un nombre infini d'agressions et de blessures. C'est ainsi que l'écorce du pin entaillé se refait, que la pince du crabe repousse et que les blessures se cicatrisent.Le troisième critère est l'invariance reproductive.

« Les « grandes » civilisations s'affirment par le biais du développement des sciences et des techniques, mais aussipar l'encouragement des arts, et la quête d'une qualité de la vie aussi bien morale que politique. « Le progrès n'est pas nécessaire d'une nécessité métaphysique : on peut seulement dire que très probablement l'expérience finira par éliminer les fausses solutions et par se dégager des impasses.

Mais à quel prix, par combien de détours ? Il n'est même pas exclu en principe que l'humanité, comme une phrase qui n'arrive pas à s'achever, échoue en cours de route.

» Merleau-Ponty.

L'idée de progrès présuppose une conception linéaire de l'histoire, celle-ci allant vers le mieux-être, alors que l'on sait comment le temps est marqué par les écarts et caractérisé par les aléas. Rousseau pose même que ce qu'un jugement hâtif nous ferait prendre pour un progrès ne serait en fait qu'un recul significatif de notre humanité : « Leshommes sont méchants ; une triste et continuelle expérience dispense de lapreuve ; cependant, l'homme est naturellement bon [...] ; qu'est-ce donc quipeut l'avoir dépravé à ce point sinon les changements survenus dans saconstitution, les progrès qu'il a faits et les connaissances qu'il a acquises ? »J.-J.

Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes .

La nature renverrait à une forme de primitivité heureuse dégagée des pseudo-bienfaits de la connaissance. Les progrès quantifiables, mesurables, définis par la raison scientifique ou lecalcul économique ne suffisent pas à faire progresser l'humanité : "On devrait se contenter de conclure que la domination de la nature n'est pas la seule condition du bonheur, pas plus qu'elle n'est le but unique de l'oeuvre civilisatrice et non que les progrès de la technique soient dénués de valeur pour "l'économie" de notre bonheur." Freud, Malaise dans la civilisation . Conclusion : Une contradiction apparaît souvent entre les finalités qu'une société peut se donner — finalités qui semblent reposer sur la maîtrise de la nature et les désirs —, et les attentes complexes de l'homme que « laconnaissance » ne peut toujours satisfaire. « La vie est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort.

» Bichat, Recherches physiologiques sur la vie et la mort, 1800. « La vie est l'ensemble des fonctions capables d'utiliser la mort.

» Henri Atlan, Entre le cristal et la fumée, 1979. « La faculté d'un être d'agir selon ses représentations s'appelle la vie.

» Kant, Doctrine du droit, 1797. « La vie apparaît comme un courant qui va d'un germe à un germe par l'intermédiaire d'un organisme développé.

»Bergson, L'Évolution créatrice, 1907.Ce courant, c'est précisément l'élan vital, qui se transmet d'individu à individu, de génération à génération, d'espèceà espèce en s'intensifiant toujours davantage et en créant perpétuellement de nouvelles formes, plus complexes queles précédentes. « Je suppose que le corps n'est autre chose qu'une statue ou machine de terre [...].

Dieu met au-dedans toutesles pièces qui sont requises pour faire qu'elle marche, qu'elle mange, qu'elle respire...

» Descartes, Traité de l'homme, 1662 (posth.) « Chaque corps organique d'un vivant est une espèce de machine divine, ou d'automate naturel, qui surpasse. »

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