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La propriété, est-ce le vol ?

Publié le 12/03/2004

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La Nature n'appartient à personne, la propriété n'est donc jamais qu'un abus de pouvoir... Elle n'est pas naturelle, voilà la leçon qu'il convient de tirer de la lecture de l'inscription du château.

► ... c'est un « vol légal «, le vol pour lequel sont faites les lois. De fait, Rousseau propose de dépasser l'allégorie et montre dans le Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes que la création de la société civile ne fut pas autre chose qu'un pur acte d'appropriation :« Le premier qui ayant enclos un terrain s'avisa de dire : ceci est à moi et trouva des gens assez simples pour le croire fut le vrai fondateur de la société civile. « La société civile est donc une association de propriétaires qui établit entre les hommes une inégalité qui ne saurait être naturelle.La propriété est un artifice. Elle est l'artifice par excellence. De ce point de vue, la propriété est bien un vol, je m'approprie ce qui n'est à personne parce qu'il est à tous. Mais c'est un « vol légal «, c'est même le vol de la légalité.

« Je n'appartiens à personne et j'appartiens à tout le monde. Vous y étiez avant que d'y entrer et vous y serez encore quand vous en sortirez. « Telle est l'énigmatique inscription que découvrent Jacques et son Maître au frontispice d'un château où un orage les contraint de se réfugier. La devise fait évidemment du lieu une allégorie que le lecteur de Diderot est invité à déchiffrer. Au-delà du jeu qui lie l'auteur à son public, il est intéressant de noter que Diderot, dans cet extrait de Jacques le Fataliste, participe de ce vaste mouvement de pensée qui remet en question la propriété. Car ce château est évidemment une allégorie de la Nature (la seconde partie de l'inscription le fait savoir). Et la visite à laquelle nous  sommes conviés à la suite des personnages ne laisse pas, sur ce point, d'être édifiante :  « Ce qui choqua le plus Jacques et son maître, ce fut d'y trouver une vingtaine d'audacieux, qui s'étaient emparés des plus superbes appartements, où ils se trouvaient presque toujours à l'étroit; qui prétendaient contre le droit commun et le vrai sens de l'inscription, que le château leur avait été légué en toute propriété... «  La Nature n'appartient à personne, la propriété n'est donc jamais qu'un abus de pouvoir... Elle n'est pas naturelle, voilà la leçon qu'il convient de tirer de la lecture de l'inscription du château.  

  • I) La propriété est improductive.

a) Le travail produit de la richesse. b) La propriété ne produit rien. c) Le pauvre est asservi.

  • II) La propriété c'est la liberté.

a) Le travail fonde la propriété. b) L'Etat garantit la propriété privée. c) Etre propriétaire, c'est prendre des risques !

.../...

« Ce sujet est construit à partir d'une célèbre formule de Proudhon : " La propriété c'est le vol ".

Une telle affirmationconsiste à opérer une critique de toute forme de propriété qui reviendrait à s'approprier de manière toujoursillégitime un objet.

C'est donc le processus d'appropriation qui est condamné puisqu'il se fait toujours au détrimentd'un autre.

Si la propriété est le vol c'est parce qu'elle consiste à s'approprier ce qui ne nous appartient pas.

Il fautalors que vous vous interrogiez sur les conséquences de cette affirmation.

Demandez-vous alors comment on peutsoutenir que la propriété est un droit.

Vous pouvez ici vous reporter à l'article 2 de la Déclaration des droits del'homme dans lequel la propriété est posée comme un des droits fondamentaux.

Vous pouvez aussi lire attentivementles analyses de Rousseau au livre 1 du Contrat social lorsqu'il distingue la propriété de la possession.

Remarquezalors que le droit à la propriété est intimement lié à la notion de liberté.

Peut-on, dans ces conditions, faire du volun droit ? [Seul le travail confère de la valeur.

Celui qui retire du revenude la simple possession de biens ne travaille pas et voledonc l'argent de ceux qu'il fait travailler à sa place.] À l'opposé du socialisme, le libéralisme (Jean-Baptiste Say, Benjamin Constant, Thiers...) fait de l'individule centre de la vie sociale.

Héritier d'une tradition qui remonte au XVIIe siècle et à Locke, il pose que lesindividus sont libres par nature : cela veut dire que chaque homme est l'absolu propriétaire de sapersonne et qu'il peut exercer ses facultés comme il l'entend.

De cette première propriété, le libéralisme,à la suite de Locke, conclut à la légitime propriété des biens, qui résulte du travail par lequel chacuns'est approprié des objets en les transformant.Proudhon qui écrit : » La propriété, c'est le vol » — parce qu'elle permet à certains de tirer éternellement un revenu d'une terre qu'ils ne cultivent pas eux-mêmes, parce qu'elle est exclusive » etempêche autrui d'accéder aux outils et à la terre —, le libéralisme répond qu'elle est au contraire aufondement d'un ordre social qui, sans elle, serait exposé au pillage. La propriété,c'est le vol.(Qu'est-ce que lapropriété ?) Proudhon critique la propriété privée qu'il considère comme un vol et dont il préconise l'abolition mais non pour la transférer à l'État car cela ne changerait rienà sa nature de vol.

Il faut déposséder la classe capitaliste au nom d'un système mutualiste etautogéré. Pour Proudhon, la richesse de la classe dominante repose sur la propriété et sur l'exploitation des travailleurs.Chaque sou qui grossit la fortune du patron est volé au salaire du travailleur.

Il n'est pas juste que l'ouvrier quifait tout le travail soit maintenu dans la pauvreté alors que le patron qui n'est qu'un propriétaire oisif ait toutle bénéfice. La possession de biens (terres, argent, capital) pervertit ce processus et dévalorise le travail.

Le propriétaireloue en effet ce qu'il possède à ceux qui en ont besoin pour travailler.

Il ne travaille pas lui-même.

Ce faisant,il «vole» aux personnes actives leurs bénéfices.

Loyer, rente, taux d'intérêt, droits et taxes de toutes sortes,tels sont les moyens par lesquels le propriétaire spolie les travailleurs du produit de leur travail. Lorsque ce phénomène se généralise à l'échelle de la société, on aboutit à une paupérisation croissante et àl'injustice sociale.

La propriété est donc une source de misère pour une majorité de la population, même sil'accès y est théoriquement libre.

Les travailleurs ne pourront jamais devenir propriétaires, car ils sontmaintenus dans la dépendance par ceux qui les exploitent. « Je n'appartiens à personne et j'appartiens à tout le monde.

Vous y étiez avant que d'y entrer et vous yserez encore quand vous en sortirez.

» Telle est l'énigmatique inscription que découvrent Jacques et sonMaître au frontispice d'un château où un orage les contraint de se réfugier.

La devise fait évidemment du lieuune allégorie que le lecteur de Diderot est invité à déchiffrer.

Au-delà du jeu qui lie l'auteur à son public, il estintéressant de noter que Diderot, dans cet extrait de Jacques le Fataliste, participe de ce vaste mouvementde pensée qui remet en question la propriété.

Car ce château est évidemment une allégorie de la Nature (laseconde partie de l'inscription le fait savoir).

Et la visite à laquelle noussommes conviés à la suite des personnages ne laisse pas, sur ce point, d'être édifiante :« Ce qui choqua le plus Jacques et son maître, ce fut d'y trouver une vingtaine d'audacieux, qui s'étaient. »

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